Zep, l’Helvète not underground fan de rock et de Led Zeppelin (il choisira son pseudo en référence au grand groupe britannique de rock) concocte depuis les années 1990 les gags de Titeuf et tel le créateur phagocyté par son personnage emblématique, il lutte pour montrer d’autres facettes de son talent à ses légions de fans. La série Happy Books aux éditions Delcourt creuse la veine humoristique à destination des adulescents bercés aux titeuferies, un marketing générationnel en somme. Chaque planche est titrée et présente des chutes parfois drôles avec une charge émotionnelle pour les plus réussies (« Bizutage », « Petite semaine », « Fin de règne »). L’auteur ne présente jamais la vie de famille sous son meilleur angle. Comme la couverture le prône, il faut beaucoup d’insouciance pour se lancer dans l’aventure amoureuse et la vie de couple. Les hommes et les femmes déchantent vite, leur libido aussi. Zep n’a pas son pareil pour fixer à l’aquarelle et donner à voir des attitudes révélatrices à l’instar de la connivence entre deux femmes qui se comprennent (« Papa fun ») ou de l’air lunaire d’un père qui plane (« Daddy cool »). L’auteur suisse aborde sans s’appesantir l’homoparentalité, le racisme, la sexualité, etc. Le lecteur grappille d’une case à l’autre un fretin menu mais digeste et finit par recomposer une vision amusée, distante et désabusée de la vie des parents d’aujourd’hui.
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