Avec Delisle, on continue les reportages à l’autre bout du monde: après « Pyongyang » et « Shenzen », nous allons en Birmanie (ou Myanmar, comme le pays a été reconnu en 1989), un pays situé entre la Chine, la Thaïlande et l’Inde, un pays gouverné par une dictature militaire à travers laquelle l'auteur peut, comme dans ses romans précédents, souligner l'absurdité d'une réalité pas si éloignée de nous culturellement, mais piégé par une politique obscurantiste, qui effleure le grotesque mais qui révèle le drame de l'existence des habitants, des minorités de vaincus et de mécontents pour les détenteurs du pouvoir.
Ainsi, parmi d’amusantes scènes de tourisme habituel, d'expériences de la paternité et de scènes plus dures rendues apparemment plus légères par le style cartoonistique et les tons ironiques de l'auteur, ce volume semble esquisser comme les précédents une unique grande fresque, comme s'ils traitaient du même pays, comme si c’étaient des pièces d'un grand puzzle qui continue d’échapper à un plein regard, ou plus simplement à la compréhension pleine et libératrice de la stupidité et de l'horreur qui habite le coeur de l'homme ; peut-être, que le plus horrible est la simplicité avec laquelle on réussit à mettre de côté dans un coin de notre conscience tout ceci, pour continuer à vivre dans notre rôle, malgré tout, de privilégiés.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre