L'apocalypse a eu lieu, plusieurs années avant le temps du récit. Jamais Cormac McCarthy ne dira quelle a été la nature de l'apocalypse. La seule certitutde est que le monde est calciné, brûlé de partout, couvert de cendres. L'humanité a basculé dans la barbarie, les survivants luttent pour leur survie. Les moyens sont dérisoires.
C'est le récit d'une errance, celle de l'homme et du petit, père et fils, jamais nommés. Une errance au bout de laquelle le père voudrait trouver un espoir, pour garder le petit en vie, pour garder une étincelle d'espoir chez le petit. Leurs seules possessions tiennent dans le caddie qu'ils poussent sur la route qui les mène à la côte.
C'est bouleversant et poignant et dur et absolument pessimiste. Au-delà de tout, au-delà même de la violence du cataclysme qui a fait basculer les humains. Un récit de fin du monde, littéralement. J'ai été saisie aux tripes par ce récit. Des phrases courtes et sèches. Ou plus longues séparées par des "et" plutôt que des virgules et qui résonne comme une litanie hypnotique et hallucinée. Je n'ai pas lâché ce livre avant le dernier mot.
Ajout après lecture de
Sukkwan Island de David Vann : ces deux romans se font pour moi écho, dans un effet de miroir assez étonnant.
Dans La Route, la relation père-fils est une bulle salvatrice alors que le monde extérieur est un chaos hostile et violent; leur relation est le seul endroit où l'espoir peut encore prendre naissance. Le père jusqu'au bout sera celui qui protégera son fils.
Alors que Sukkwan Island est d'une certaine manière l'exact contraire. C'est dans la relation père-fils qu'explosent violence et souffrance, alors que l'extérieur est tranquille, même si désert et sauvage. C'est cette bulle à deux qui sera fatale et non pas la nature, ni d'autres hommes.
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