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[La trahison des clercs | Julien BENDA]
Auteur    Message
thaliesen



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 24 Mar 2007
Messages: 130
Localisation: Clermont-Ferrand
Âge: 42 Gémeau


Posté: Mer 06 Fév 2008 17:43
MessageSujet du message: [La trahison des clercs | Julien BENDA]
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Julien BENDA, un auteur très peu connu aujourd'hui, est un philosophe de la période qui s'étale de 1890 à 1945 et au delà. Il critique vivement la "trahison des clercs" qui ont délaissés leur rôle de modèle d'objectivité, et de détermination à ne pas plier le dos aux maltraitances politiques, guerrières, qui caractérisent la première moitié du XXI ème siècle. Refuser une étiquette politique et de plus ne pas soutenir une politique en particulier est une moralité de véritable clerc. En ce sens, SARTRE qui disait "tout anticommuniste est un chien" n'est pas un clerc, il est celui qui a trahit les idéaux du clerc.
Le clerc, opposé a l'intellectuel, est un homme qui ne prends parti pour aucune politique, mais vise l'interêt de la collectivité, sans distinction de patrie, de parti et de jugement.
Les valeurs cléricales que décrit Benda sont la vérité, la justice et la raison, que l'auteur qualifie de statiques, désintéressées et rationnelles.

Elles sont statiques car les valeurs défendues par le clerc sont et seront toujours semblables à elles-même, par delà la diversité des circonstances (guerre/paix), de temps, de lieu ou autres.
Elles sont abstraites, car générales et applicables à tous, comme un élément de tenue, de consistance du monde. Les valeurs sont également immuables et non évolutive (ne changent pas en fonction des moeurs).
Effectivement, il y aura toujours la justice, la vérité et la raison, elles existeront et nous survivrons.

Elles sont désintérressées également, car elles ne suivent aucun but pratqiue. La justice est abstraite, statique, non dynamique, régulatrice et non créatrice. Elle ne construit pas, elle aplanit et simplifie. Comme le principe moral de la vérité. La justice comme la vérité seront toujours les mêmes. La vérité ne sera jamais le mensonge, et la justice, ne sera pas la justice d'une classe par rapport à une autre.

La raison, doit gouverner le tout. C'est le principe même qui tends à la critique objective et à la compréhension. La science par exemple est aussi bien une valeur cléricale que dans la mesure ou elle recherche la vérité pour elle-même (la fusion nucléaire), hors de toute considération pratique (fusion nucléaire comme source d'énergie).

Toutes ses valeurs cléricales impliquent l'exercice de la raison, toute attitude comme l'enthousiasme, le courage, la foi, l'amour, en fait tout ce qui repose sur le sentiment n'ont pas de place dans l'idéal du clerc.
Le clerc est en fait l'incarnation de l'idéalisme spéculatif. Il poursuit de sa plume les idéaux de justice, de raison et de justice dans l'état d'esprit d'une passion. C'est le seul but qui soit celui du clerc.
La loi du clerc, c'est que "quand l'univers entier s'agenouille devant l'injuste devenu maître du monde, de rester debout et de lui opposerla conscience humaine."

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La trahison des clercs
Auteur    Message
FRAC



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 28 Nov 2006
Messages: 265
Localisation: Belgique Liège


Posté: Lun 24 Mar 2008 12:28
MessageSujet du message: La trahison des clercs
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Le nom de Julien Benda traîne quelque part dans mes souvenirs d'étudiante. Maintenant je vois mieux à quoi il correspond.
Voilà une magnifique note de lecture, très claire, pleine de conviction et de sagesse. Merci !
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Re: [La trahison des clercs | Benda-Julien]
Auteur    Message
Sami



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 04 Mar 2008
Messages: 24
Localisation: Paris
Âge: 42 Scorpion Joyeux anniversaire !


Posté: Mer 26 Mar 2008 23:52
MessageSujet du message: Re: [La trahison des clercs | Benda-Julien]
Répondre en citant

« thaliesen » a écrit:
Julien BENDA, un auteur très peu connu aujourd'hui, est un philosophe de la période qui s'étale de 1890 à 1945 et au delà. Il critique vivement la "trahison des clercs" qui ont délaissés leur rôle de modèle d'objectivité, et de détermination à ne pas plier le dos aux maltraitances politiques, guerrières, qui caractérisent la première moitié du XXI ème siècle. Refuser une étiquette politique et de plus ne pas soutenir une politique en particulier est une moralité de véritable clerc. En ce sens, SARTRE qui disait "tout anticommuniste est un chien" n'est pas un clerc, il est celui qui a trahit les idéaux du clerc.
Le clerc, opposé a l'intellectuel, est un homme qui ne prends parti pour aucune politique, mais vise l'interêt de la collectivité, sans distinction de patrie, de parti et de jugement.
Les valeurs cléricales que décrit Benda sont la vérité, la justice et la raison, que l'auteur qualifie de statiques, désintéressées et rationnelles.

Elles sont statiques car les valeurs défendues par le clerc sont et seront toujours semblables à elles-même, par delà la diversité des circonstances (guerre/paix), de temps, de lieu ou autres.
Elles sont abstraites, car générales et applicables à tous, comme un élément de tenue, de consistance du monde. Les valeurs sont également immuables et non évolutive (ne changent pas en fonction des moeurs).
Effectivement, il y aura toujours la justice, la vérité et la raison, elles existeront et nous survivrons.

Elles sont désintérressées également, car elles ne suivent aucun but pratqiue. La justice est abstraite, statique, non dynamique, régulatrice et non créatrice. Elle ne construit pas, elle aplanit et simplifie. Comme le principe moral de la vérité. La justice comme la vérité seront toujours les mêmes. La vérité ne sera jamais le mensonge, et la justice, ne sera pas la justice d'une classe par rapport à une autre.

La raison, doit gouverner le tout. C'est le principe même qui tends à la critique objective et à la compréhension. La science par exemple est aussi bien une valeur cléricale que dans la mesure ou elle recherche la vérité pour elle-même (la fusion nucléaire), hors de toute considération pratique (fusion nucléaire comme source d'énergie).

Toutes ses valeurs cléricales impliquent l'exercice de la raison, toute attitude comme l'enthousiasme, le courage, la foi, l'amour, en fait tout ce qui repose sur le sentiment n'ont pas de place dans l'idéal du clerc.
Le clerc est en fait l'incarnation de l'idéalisme spéculatif. Il poursuit de sa plume les idéaux de justice, de raison et de justice dans l'état d'esprit d'une passion. C'est le seul but qui soit celui du clerc.
La loi du clerc, c'est que "quand l'univers entier s'agenouille devant l'injuste devenu maître du monde, de rester debout et de lui opposerla conscience humaine."


Merci pour ce résumé. Je n'ai pas lu le livre, mais j'avais croisé le nom de Benda ici et là dans mes lectures.
Je trouve néanmoins que citer Sartre comme contre-exemple en se fondant sur une simple citation, qui peut d'ailleurs être mal comprise, n'est pas habile. Sartre a aussi dit que nous n'avons jamais été aussi libres que sous l'occupation allemande. Derrière l'aspect de provocation se cache une profondeur philosophique toute autre. Il me semble qu'il faut lire cet aphorisme à la lumière de la notion d'être-en-soi chez Sartre, qui comprend les animaux (les hommes étant des êtres-pour-soi). Il voulait sans doute dire par-là que les anticommunistes se comportaient comme des êtres sans conscience, indignes de leur liberté de choix. De même pour la phrase sur l'Allemagne nazie: pour Sartre, nous sommes condamnés à être libres; avec les nazis, nous n'avons jamais été aussi libres car nous étions au degré suprême où nous ne choisissions absolument plus d'être libres.
Sartre est aussi un mauvais exemple car il est connu pour avoir eu problème avec l'engagement. On lui a reproché son inaction durant la Seconde Guerre Mondiale. Il s'est rattrapé ensuite.
Pour le reste, je vais me procurer ce livre car il m'est impossible d'aller plus loin autrement.
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Génial ! 
Auteur    Message
Michelet



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 23 Fév 2008
Messages: 30
Localisation: Var
Âge: 60 Cancer


Posté: Sam 29 Mar 2008 11:11
MessageSujet du message: Génial ! 
Répondre en citant

Ces vertus sont-elles l’apanage des Clercs..? Personnellement je ne le crois pas! D’autre part, le christianisme s’est constitué et développé dans un milieu hostile mais pas totalement hermétique et qui s’est, par la même, constitué et développé en fonction de cet environnement! Ce qui explique, en partie et implicitement les variations de « l’engagement » de l’Église au cour des siècles! D’autre part, définir quelle doit être ou que devrait être les qualités et devoirs de l’Église me parait bien prétentieux. Ce sont des hommes pour les hommes représentant les hommes, à leurs images, ne jamais l’oublier!

Je rejoins FRAC sur la qualité de cette note!
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