[Le Dernier souper et autres nouvelles | Shûsaku Endô, Minh Nguyen-Mordvinoff]
Ce recueil contient 3 nouvelles de cet auteur japonais.
Les ombres
"Je ne sais pas si je vous enverrai cette lettre. Je vous en ai déjà écrit trois, mais ou je me suis arrété en route, ou je les ai fourré dans le tiroir de mon bureau sans jamais les poster."
Cette introduction interpelle. Jeune homme amoureux essayant péniblement de déclarer sa flamme ? En réalité, le personnage rédige une lettre à un homme qui l'a marqué, un ancien prètre. Peu à peu, la raison de ces douloureuses hésitations se dévoile.
Le retour
"Mon frère était mort deux semaines auparavant, je voulais le faire enterrer dans le cimetière catholique où se trouvait la tombe de ma mère et profiter de l'occasion pour agrandir le caveau."
Le personnage, à l'occasion de l'exhumation de sa mère, nous livre ses réflexions sur la mort et les choix décisifs que l'on fait dans sa vie.
Le dernier souper
"Etre médecin ne constitue pas une profession, c'est la même chose qu'être prètre, avec la mission de porter la misère du monde."
Le narrateur est psychiatre. Dans un bar, un autre habitué, Tsukada, lui demande de découvrir pourquoi "il a un peu mal ici". Maladie psychiques et physiques sont imbriquées. Et le passé est parfois lourd à porter.
J'ose à peine faire de l'humour, mais c'est une histoire très marquante, mais qui se dévore...
Cette dernière nouvelle est horriblement à croquer !
Tous ces textes sont marqués par la présence de la religion catholique. Je ne la savais pas présente au Japon de cette manière. Mes préjugés sur le Japon me restreignaient au culte des ancètres, et à une "foi" proche de la nature, et de quelque chose que j'assimilais au bouddhisme. Suite à cette lecture, je me suis tournée vers une encyclopédie du web, et j'ai découvert que les Japon a connu le christianisme par des colons portuguais. Mais sinon, le culte d'une part de la population est effectivement le bouddhisme et l'animisme (la nature est régie par des esprits). Un peu rassurée de voir que mes préjugés n'étaient pas totalement faux.
Pour en revenir au livre, le style est très sobre, les phrases sont très simples, c'est très agréable à lire. La troisième nouvelle est plus marquante que les deux premières.
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