Olivier Bertin, peintre renommé et Any de Guilleroy s'aiment en secret depuis des années, depuis la jeunesse, d'une vieille liaison profonde et sincère. Annette, la fille d'Any revient de la campagne où elle était élevée par sa grand'mère, et Bertin se rend compte qu'elle ressemble trait pour trait au portrait qu'il fit de sa mère du temps où elle lui inspira de l'amour. Une bouffée de jeunesse s'engouffre en lui pour ne plus le quitter... Les deux amants, vivant par et pour la beauté, découvrent qu'ils n'en sont plus ni l'incarnation ni les serviteurs et souffrent d'être dépossédés de celle qui la leur servait par rasades généreuses : leur jeunesse. Ils vont lutter pour la prolonger.
J'ai eu beau chercher, je n'ai pas réussi à trouver à ce roman superbe le plus petit défaut : celui que les critiques de la deuxième moitié du XIXème lui font (trahison de Flaubert, "invraisemblance" de l'absence de haine d'une mère pour sa fille-rivale) ne me paraissent pas recevables. Le style est à soupirer d'enthousiasme, les images sont d'un réalisme et d'une beauté incroyables, et jusqu'aux sentiments des personnages, tout transporte.
Pour un Challenge MEP 2007 qui ne devrait pourtant pas réserver de meilleure surprise que celle qu'on attend, cette lecture me laissera une très forte impression.
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