Belle et rebelle.
Sid Beauchamp et sa milice hétéroclite d'ex-confédérés, d'Indiens et de Mexicains reviennent à Tucson avec le sentiment du devoir accompli. Jonas Crow, Salvaje, Chato son jeune fils et Kenitei, un vieux guerrier Chiricahua ont été faits prisonniers. Sid ramène aussi le corps de Caleb Barclay qui va pouvoir être enterré en terre chrétienne et rassurer le Gotha de la finance invité par l'insatiable affairiste Joséphine Barclay. La région est sous contrôle et des investissements juteux peuvent s'envisager. Tout semble rouler pour la veuve croquante qui sauve les apparences, récupère son fils défunt et son petit-fils métis qu'elle entreprend d'acculturer à marche forcée. Tout semble plié avec le départ en train de l'Undertaker, Salvaje et Kenitei pour la Floride mais le déraillement est toujours possible et le défouraillement explosif quand les dépossédés n'ont plus rien à perdre.
"Salvaje" clôt le diptyque initié avec "L'Indien blanc". Alors que la série accusait un sérieux coup de mou avec les albums 3 et 4, elle retrouve sa puissance de feu originelle. L'histoire est travaillée par trois orfèvres habités par l'oeuvre à construire. le scénariste, le dessinateur et la coloriste ont à coeur de s'entendre et de s'épauler afin de délivrer le meilleur pour une série à laquelle ils croient avec raison. Aucun des personnages n'est négligé dans son traitement. Cela galvanise le récit d'autant que l'aspect psychologique est bien traité, apportant une indéniable plus-value notamment à travers l'imprévisibilité des comportements. Borderline, Undertaker demeure vivant et bien probe sur lui malgré un passé qui se précise et une complexité qui s'installe pour le meilleur encore à venir.
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