13 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 7 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : amerique, beuverie, cretinerie, dechet, deveine, eglise, enfance, etats-unis, fanatisme, fermier, greve, honneur, humanite, humour, injustice, meurtre, ordure, pecnaud, plebe, rage, revolte, roman, social, tartufferie, troll, vengeance, violence, volonte
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[Le seigneur des porcheries | Tristan Egolf] |
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Message |
parsifal
Sexe: Inscrit le: 16 Sep 2007 Messages: 457 Localisation: Belgique
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Posté: Mar 09 Nov 2010 7:00
Sujet du message: [Le seigneur des porcheries | Tristan Egolf]
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C’est l’histoire d'un garçon différent, c’est histoire d'un laissé-pour-compte, c’est histoire d’un antihéros, un garçon qui s’éloigne de la société et que le monde ne réussit pas à accepter, un homme qui veut être seul, mais qui finit, d’une certaine manière, par devenir l'antéchrist d'une petite ville bigote et stupide.
C’est l’histoire d'un rebelle sans cause, quelqu'un à qui fut enlevé la terre sous ses pieds et cherche de toutes les façons possibles à retrouver la stabilité, intelligent et stupide en même temps, profondément convaincu que le pays, le comté, le monde entier, lui demandent des comptes.
Une marmite à pression de haine, le rebelle le plus étrange que vous ayez jamais lu, il ne crie pas, il ne lève jamais les mains sinon pour se défendre, c’est presque une entité ectoplasmique, il semble provenir d'un autre monde et de tous, il est vu comme un danger, il n'a pas d'amis, ou tout du moins il en a très peu et même eux ne peuvent pas dire de le connaître vraiment, la seule chose qu’il fait est de travailler, travailler à la dure et sans pause, en provoquant une sorte d'admiration/d’envie à l’égard de ceux qui sont avec lui, c’est une personne avec un fort charisme, mais on dirait qu'il ne s'en aperçoit pas, il reste toujours sur son quant-à-soi, mais il finit de toute façon au centre de l'attention.
Ce livre est vraiment intéressant, il affronte avec méchanceté et ironie, l'Amérique du sud cette petite et mesquine Amérique, où la chose la plus importante de la journée est de s’enfermer dans un bar et boire jusqu'à en être étourdi, l'Amérique des vaincus, des perdants, l'Amérique de province où la loi fonctionne pour être la plus confortable pour les gens qui y habite, où l'église Méthodiste et la stupidité jouent aux maîtresses.
L’Amérique des exploiteurs et des exploités, où celui qui relève de trop la tête doit être puni, où les gens se vengent de leur propre carence sur ceux qu’ils croient inférieurs.
Egolf nous offre un personnage difficilement oubliable, quelqu'un qui seulement par sa présence a été capable de changer l'histoire d'un bout de terre, quelqu'un qui a déchaîné l'enfer, quelqu'un pour qui ont été inventées des histoires, des légendes, et qui a alimenté les imaginations populaires. C’est vraiment ça la grandeur de ce livre.
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[Le seigneur des porcheries | Tristan Egolf] |
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Auteur |
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Message |
ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Lun 14 Déc 2009 15:00
Sujet du message: [Le seigneur des porcheries | Tristan Egolf]
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Commentaires : 2 >> |
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Ne vous laissez pas décourager par l’interminable et obscure 1ère phrase qui ouvre « Le seigneur des porcheries ». Les mystérieux termes qui y sont employés –« trolls, Village des nains, Hessiens des Coupe-gorge et autres citrons »-, vous seront expliqués en temps voulu, tout comme les événements qui ont mené à l’effroyable « crise » dont il y est question vous seront minutieusement exposés.
Mais d’abord, nous allons faire la connaissance de John Kaltenbrunner, héros anti-conventionnel qui, pour son malheur, est né à Baker, l’archétype du patelin de bouseux, où la médisance, la bigoterie, l’intolérance, l’hypocrisie et la bêtise règnent en maîtres depuis toujours. Enfant unique de la veuve d’un cadre des exploitations minières de la ville, John affiche dès son plus jeune âge sa différence : ainsi, à 8 ans, alors que ses professeurs le considèrent comme un attardé, il a remis à flot la ferme familiale délaissée par sa mère, et mis sur pied un élevage florissant de volailles. Investi corps et âme dans les projets d’extension dudit élevage, il aurait pu s’accommoder de sa solitude, du rejet subi de la part des autres enfants, mais une succession de malheurs, survenue alors qu’il n’est encore qu’adolescent, va irrémédiablement changer le cours de sa vie…
« Le seigneur des porcheries » est un roman dense, foisonnant, difficile aussi, en raison de son intense dimension tragique.
Deux phases principales se distinguent dans l’histoire de John. Dans un premier temps, il cumule une poisse de tous les diables et de telles vicissitudes que l’on se demande où il trouve la force de ne pas sombrer dans la folie, voire tout simplement de survivre… La deuxième partie sera celle de la revanche, celle où John mettra le nez des péquenots de Baker dans leur merde, au sens propre comme au figuré…
Et à ce moment-là, Tristan Eglof est si bien parvenu à nous gagner à la cause de son anti-héros, que l’on applaudit des deux mains ! On se réjouit de voir les plus miséreux, les plus méprisés, avoir pour une fois l’avantage sur ceux qui habituellement les conspuent. Le sous-titre du roman est d’ailleurs éloquent : « Le temps venu de tuer le veau gras et d’armer les justes ».
L’auteur semble avoir exprimé dans ce roman tout son dégoût pour une société profondément injuste, toute son amertume envers un système où les plus faibles sont anéantis, toute sa haine pour ceux qui, se croyant détenteurs d’une morale infaillible, font preuve d’étroitesse d’esprit et de méchanceté.
Rien n’échappe à sa plume acérée, et surtout pas les instances censées représenter les fondements de la communauté de Baker : l’école est « un reliquat pétrifié du principe de Satan le malin géré par des créationnistes irréductibles, des paranoïaques de la guerre froide », la justice condamne les innocents et laisse courir les coupables, et tout est à l’avenant, Tristan Eglof usant d'un ton à la fois désespéré et grinçant, et nous livrant une véritable orgie de métaphores irrésistibles.
C'est à la fois à rire et à pleurer !
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[Le Seigneur des porcheries | Tristan Egolf] |
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Message |
Latulu
Sexe: Inscrit le: 19 Avr 2006 Messages: 315
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Posté: Mer 05 Mar 2008 22:41
Sujet du message: [Le Seigneur des porcheries | Tristan Egolf]
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Ça aurait pû être fulgurant en 300 pages et c'est limite ch... en 600. Dommage, parce qu'il y a des passages vraiment tordants dans cette satire du fin fond des États-Unis.
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[Le Seigneur des porcheries | Tristan Egolf] |
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Message |
nany
Inscrit le: 06 Mai 2006 Messages: 77 Localisation: loin de la capitale
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Posté: Sam 27 Oct 2007 15:17
Sujet du message: [Le Seigneur des porcheries | Tristan Egolf]
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C'est l'histoire de John Kaltenbrunner dans une vallée profonde et éloignée des Etats-Unis. Un garçon qui n'a pas de chance parce qu'il est "faible" à chaque fois qu'il faut "gagner une bataille" contre les harpies méthodistes, ou contre le monde ouvrier, ou... Jusqu'au jour où il rencontre Wilbur!
C'est une histoire vraiment intéressante de par son aspect social et criant. Pour moi c'est un hurlement pour rétablir "la" vérité d'une vie humble, au départ. Ou Comment les circonstances de la vie peuvent la faire basculer dans l'abominable? ...
La lecture est parfois longue mais ça vaut vraiment le coup d'aller jusqu'au bout.
A lire!
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[Le Seigneur des porcheries | Tristan Egolf] |
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Auteur |
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Message |
Swann
Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2637
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Posté: Dim 16 Sep 2007 8:35
Sujet du message: [Le Seigneur des porcheries | Tristan Egolf]
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C'est sans doute un des romans les plus marquants de cette année.
John Kaltenbrunner, orphelin de père, se sent dès l'enfance investi de la mission de relever sa famille, mais la malchance s'acharne sur lui dans une petite ville de ploucs (trolls, rats d'usine, rats de rivière...) de la plus belle eau, Baker.
Il sera la proie des "harpies méthodistes", des entrepreneurs peu scrupuleux, de la police, avant de
Ce n'est pas une histoire gaie, mais il y a un tel rire dans le style, des comparaisons si neuves et désopilantes, qu'il est impossible de ne pas jubiler parfois.
J'ai pensé, comme tout le monde, à Steinbeck, mais aussi, à cause de la démesure et du côté "ville de demeurés irrécupérables" à Jerzy Kosinski. Cependant, ce dernier va très loin dans le morbide et le délire surréaliste, tandis qu'Egolf, sans viser à la vraisemblance pure, l'évite.
Comme andras, ça m'a vraiment attristée de penser que cet auteur n'écrira plus d'autre livre.
Merci à C-Maupin.
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[Le Seigneur des porcheries | Tristan Egolf] |
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Message |
andras
Sexe: Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 1800 Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France
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Posté: Jeu 13 Juil 2006 12:13
Sujet du message: [Le Seigneur des porcheries | Tristan Egolf]
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Ce livre est pour moi une sorte de météore dans la galaxie des livres. Un peu comme le furent "La Conjuration des imbeciles" de J. K. Toole, "Mars" de Zorn ou "Le pavillon d'or" de Mishima. Comme ces 3 livres, "Le seigneur des porcheries" nous conte la révolte d'un jeune homme (ici il s'agit presque d'un jeune garçon) en butte au conservatisme borné et imbécile de la société qui l'entoure, ici les "trolls" (terme que le traducteur, assez curieusement, a préféré à "pecnaud" - mais l'effet est réussi !) d'une petite ville de la "Corn Belt" aux Etats-Unis, ces colons dont la distraction principale consiste à se bourrer la gueule; ou encore les "harpies" méthodistes, ces fausses dévotes qui n'assistent les mourants que pour leur soutirer leur héritage. La révolte de John sera à la hauteur de l'affront qu'il a subit au sortir de l'enfance. L'auteur nous raconte cette histoire avec un tel talent qu'elle en prend une dimension épique qui fait parfois songer au superbe roman de Vargas Llosa "La guerre de la fin du monde". J'adore les qualificatifs dont l'auteur use pour désigner les catégories d'habitants : outre les "trolls" et "harpies" déjà cités, il y a les rats d'usine, les rats de rivières, les "citrons", les "hessiens" et quelques autres encore. Le regard sur cette société du fin fond des Etats-Unis est implacable et tellement jubilatoire. John Kaltenbrunner est entré dans mon panthéon des personnages de romans inoubliables.
Edit : En cliquant sur le lien Wikipedia, je viens d'apprendre que Tristan Egolf s'est donné la mort en 2005. Les comparaisons que je faisais au début de cette note n'en sont que plus fondées, hélas.
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[Le Seigneur des porcheries | Tristan Egolf] |
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