Logo Agora

 AccueilAccueil   Votre bibliothèqueVotre bibliothèque   Ajouter un livreAjouter un livre   FAQFAQ   RechercherRechercher   ForumsForums 
 MembresMembres   GroupesGroupes   ProfilProfil   Messages privésMessages privés   ConnexionConnexion 
    Répondre au sujet L'agora des livres Index du Forum » Littérature générale    
[La caverne des idées | José-Carlos Somoza]
Auteur    Message
Lazy



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 19 Jan 2007
Messages: 44
Localisation: Paris
Âge: 50 Gémeau


Posté: Jeu 26 Avr 2007 15:40
MessageSujet du message: [La caverne des idées | José-Carlos Somoza]
Répondre en citant

Difficile d’expliquer la « caverne des idées ». Pas que l’histoire soit tortueuse a souhait, non, la difficulté résiderait plutôt dans le choix de l’angle pour exposer un tel opus. Car la caverne appartient a ces ouvrages en forme de poupée russe.
Ceux où a l’intérieur même du récit, se cache une autre histoire. Ou ceux où l’histoire qu’on croit initiale n’est qu’une partie d’un plus grand tout. Sauf qu’ici, les 2 propositions sont valables !! Et que loin de se contenter de simples mises en abyme, tout se mêle et s’imbrique


Un plaisir de lecture soit mais une torture à s’arracher les cheveux pour la moindre note de lecture si on veut pas bien faire ressentir tout le sel de ce soi-disant polar.





A l’intérieur ....
Un éphèbe, Tramaque, brillant disciple de l’Académie, est retrouvé mort, dévoré par les loups. Son mentor, perturbé par l’horreur qu’il a cru percevoir dans les yeux de son disciple la veille de sa mort, a recours au déchiffreur d’énigmes, Héraclès Pontor. Il se sent coupable et veut comprendre ce qui est arrivé à Tramaque pour qu’il ne se livre pas à lui. De son côté, si, Héraclès Pontor, sorte d’Hercule Poirot à l’antique, accepte cette « enquête », c’est pour sa part, parce qu’il a cru apercevoir quelque chose sur le corps mutilé du jeune garçon.
C’est donc 2 perceptions différentes d’un même évènement qui poussent nos 2 héros a s’aventurer dans les ruelles d’une bien sombre Athènes. Et forcément, a travers les 2 personnalités, se joue une drôle de joute philosophique. L’idée du Beau du philosophe qui ne conçoit pas que ces disciples ne puissent être « sains » contre celle de la Vérité.

A l’intérieur de l’intérieur ….
Drôle d’Athènes effectivement que parcourt nos enquêteurs car au fur et a mesure de leur pérégrinations, les meurtres se succèdent et les voilà tout 2 plongés bien loin de l’Athènes platonicienne, pleine de principes bien loin de la Raison. Et l’affrontement final se trouve bientôt être celui de 2 villes, de 2 envies de vivre : la Raison contre l’Instinct. Le corps aussi pense ….

A l’extérieur ….
Cette retranscription d’enquête, ce texte « la caverne des idées » est en fait un manuscrit retrouvé par hasard, 1 millénaire après sa rédaction. Un traducteur nous le traduit au fur et a mesure de notre lecture. Et pour nous aider à en comprendre les clefs, l’annote avec abondance. Car, pour ce traducteur, il ne fait aucun doute que ce manuscrit est « eidétique ». L’eidetique, nous explique/rappelle t’il, est une technique littéraire inventée par les écrivains grecs. Elle permet de transmettre des clés ou des messages secrets dans les œuvres, en répétant des métaphores ou des mots qui, isolés par un lecteur averti, forme une image indépendante du texte originel.
Le traducteur au fur et a mesure de l’avancement du récit, est persuadé que « sous » la « caverne des idées », se cache les travaux d’Hercule.


A l’extérieur de l’extérieur ….
Plus le récit progresse, plus le traducteur se retrouve dans un rôle qui n’est pas le sien. Il lui semble qu’il appartient au récit lui même, se projetant dans certains descriptions, ou se heurtant a cette religion que découvre Héraclès Pontor, faisant état d’un « Traducteur ».
Les évènements de la Caverne semble même déborder sur sa propre vie. Ainsi découvre t’il, effaré, Il découvre ainsi que l’éditeur contemporain du manuscrit a trouvé la mort dans les mêmes conditions que Tramaque !



Alors, me demanderez vous, tout ces miroirs et abymes ne laissent ils pas un sentiment de vertige et ne perdent ils pas le lecteur au risque de le lasser. Et bien non, si vertige il y a , c’est un délice tellement Jose Carlos SOMOZA joue avec subtilité tout ces rôles, ces personnages. Et pas besoin de connaître son petit Platon illustré sur le bout des doigts pour se laisser porter par cette « dispute » philosophique, drôle et en même temps fort intéressante.
Tout est parfaitement ciselé et la fin prouve la maestria de l’auteur.


ps : je l'ai mis dans le forum littérature générale et non polar car même si, effectivement, l'intrigue adopte en partie les codes du polar, il ne s'en sert que pour amener une belle réflexion sur la littérature en général, et ce serait dommage que , ceux qui ne regarder jamais le forum polar, passe a coté à mon sens.

----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]

 Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur absent
Montrer les messages depuis:   
 
   Répondre au sujet  L'agora des livres Index du Forum » Littérature générale
Informations
Page 1 sur 1
 
Sauter vers:  
Powered by phpBB v2 © 2001, 2005 phpBB Group ¦ Theme : Creamy White ¦ Traduction : phpBB-fr.com (modifiée) ¦ Logo : Estelle Favre