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[La malédiction d'Edgar | Marc Dugain]
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ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
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Posté: Mer 28 Mar 2012 10:59
MessageSujet du message: [La malédiction d'Edgar | Marc Dugain]
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Pas moins de huit présidents des États-Unis se succédèrent au cours du mandat de celui qui se maintint 48 années durant à la tête de ce qui allait devenir l'un des services d'investigation les plus célèbres du monde...
Directeur du FBI de 1924 à 1972, John Edgar Hoover reste une des figures mythiques de l'histoire américaine du XXème siècle. On lui prêtait le pouvoir de défaire un candidat à la présidence ou de nuire à son élection, sa "collection" de dossiers compromettants sur les personnalités les plus diverses (hommes politiques, stars du show biz...) lui permettant d'exercer un ascendant discret mais néanmoins puissant sur les grands de ce monde...
Il conféra au FBI son ampleur et sa popularité, sachant se rendre indispensable, indétrônable, utilisant méthodes d'espionnage et ruse pour parvenir à ses fins : régner sans avoir de compte à rendre à quiconque.
cette longue carrière fut aussi celle de la haine, pour tout ce qui allait à l'encontre de sa conception intransigeante (et étriquée) de la morale : haine des communistes et de leurs sympathisants, haine des noirs, mépris pour les militants des droits civiques...

Dans "La malédiction d'Edgar", Marc Dugain revient sur une partie de la carrière de ce personnage hors du commun, à la fois fascinant et répugnant, par le truchement du pseudo témoignage de celui qui fut son bras droit durant près de quarante ans : Clyde Tolson, dont il transcrit ce qu'il imagine être les mémoires.
Il ne se risque pas pour autant à nous livrer une description approfondie de leur intimité, ou de leur éventuelle sexualité. Leur relation est évoquée du bout des lèvres, comme en passant : pour les besoins de sa fiction, il ajoute foi à la rumeur qui les disait amants sans l'exploiter car tel n'est pas son but. Il l'utilise plutôt comme une assise à son récit, se sert de la narration qu'il prête à Clyde comme un point de vue lui permettant d'embrasser un contexte plus général.
Clyde endosse ainsi davantage le rôle d'un témoin que celui d'un acteur des événements. Le personnage en lui-même n'a pas de réelle importance, il est un moyen pour l'auteur de dérouler son histoire en la parant d'une texture plus humaine, plus émotionnelle que s'il s'était contenté de relater des faits à la troisième personne du singulier.

C'est certes l'occasion d'évoquer certains aspects de la vie privée du directeur du FBI : la dépression et la longue agonie de son père alors qu'il encore jeune, les relations fusionnelles qu'il entretint avec sa mère, sont brièvement évoquées ; il est aussi fait allusion de façon un peu plus insistante au mal-être, à la souffrance qui parfois semblait l'habiter, mais que, fidèle à son credo (se montrer en toutes circonstances maître de soi), il finissait toujours par surmonter.

Cependant, plus encore que celui d'un homme, c'est le portrait d'un symbole que dresse l'auteur, celui du pouvoir véritable, qui agit dans l'ombre, tire les ficelles sans s'exposer aux dangers de la lumière, et aussi celui d'un monde où, derrière les apparences de la démocratie, règnent une terreur et une intolérance insidieuses.
Et en ne tentant pas d'élucider toutes les zones d'ombre indissociables du personnage de John Edgar Hoover, en laissant planer le doute quant à des pans de sa vie personnelle, il est finalement complètement fidèle à la mémoire celui dont l'existence intime restera un mystère source de légendes, mais dont le poids dans l'histoire des États-Unis du XXème siècle est quant à lui bien réel.

Marc Dugain vous emmène dans les coulisses de décennies d'intrigues et de tension, et peu importe si "La malédiction d'Edgar" n'a pas la prétention de coller à la véracité des faits, puisque c'est un roman passionnant.


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