Qui parle de fille, parle de mère. Et ici le personnage de la mère est central. Corsetée de principes plus rigides les uns que les autres, écrasant, ou tentant d'écraser de son autorité sa maisonnée, elle aime à sa manière, possessive, exclusive, normative, ses trois enfants. La plus jeune, Marthe, la fille du titre, riche de possiblités mais soumise à ce pouvoir, ne parvient pas à même imaginer la séparation et une vie "à elle".
"...En réalité le monde fait peur à Marthe. Son voeu le plus cher serait de passer sa vie avec Cousin sans rien changer de son quotidien. Que sa vie de femme ne soit pas une déchirure, qu'elle ne soit pas obligée d'abandonner la mère, de choisir entre elle et un mari. Sans doute la sexualité l'effaie-t-elle encore davantage. Les hommes sont tous des porcs, répète la mère lorsque, plongée dans la lecture du journal local, elle commente de cette simple phrase, toujours la même, les faits divers du jour où l'on raconte des histoires de filles séduites et livrée aux pires outrages. Le souvenir de ce mari volage dont elle a effacé les images est-il seul responsable de cette amertume et de cette violence verbale ?" page 115
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