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[En vivant, en écrivant | Annie Dillard]
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Franz



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Posté: Ven 24 Aoû 2007 22:58
MessageSujet du message: [En vivant, en écrivant | Annie Dillard]
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« Vivre ou écrire (et tourner le dos à la vie) pose un dilemme à l’écrivain américain Meta Ann Doak alias Annie Dillard. En 142 pages et 7 courts chapitres, l’auteur parle des affres de l’accouchement d’une œuvre qui tienne debout. Par des phrases simples et claires, elle mêle ses réflexions parfois péremptoires et contradictoires à des citations d’auteurs majeurs (Thoreau, Emerson, Theilhard de Chardin…). Elle entrecroise aussi son discours à d’autres récits qu’elle a déjà écrits comme Le pèlerinage à Tinker Creek composé en 1974. Afin de rendre sa pensée compréhensible, elle lance des comparaisons et des métaphores et surtout elle ancre sa pensée dans son environnement immédiat : sa cabane en pin à Cape Cod, le cabinet de lecture dans la bibliothèque de l’université de Hollins en Virginie, sa cabane sur une île esseulée et à peine peuplée du détroit de Haro, dans l’Etat de Washington. Elle pratique la digression qui est sensée donner une résonance à son propos : la partie de softball avec des jeunes musiciens, la partie d’échec avec un bébé, la coupe de bois (« Vise au-delà du rondin, vise à travers le rondin ; vise le billot »). Elle finit par dériver de son projet initial et s’éloigner de l’œuvre en train de se faire. En cela, elle n’obéit pas à son précepte du début : « Le processus n’est rien ; efface tes traces. Le chemin n’est pas l’œuvre. » A-t-elle lu Paul Klee (qu’elle cite à plusieurs reprises) qui condense une pensée autrement plus porteuse de sens en une formule lapidaire : « L’œuvre est chemin » ? Le parallèle avec la peinture est intéressant : « L’écriture originale façonne une forme. Elle se déroule vers le vide » ; « La vision est la structure intellectuelle et la surface esthétique de l’œuvre. » On sent les hésitations et les atermoiements d’Annie Dillard à mesure que son récit s’élabore et c’est là l’essentiel de sa force et de sa portée. Le septième et dernier chapitre, le plus convaincant, le plus consistant et le mieux écrit est consacré au pilote acrobatique Dave Rahm, génie des airs qui « utilisait son avion de manière inépuisable, comme un pinceau glissant sur l’air ». Rahm est un artiste mais sa vie est totalement engagée dans son œuvre c’est-à-dire dans les vires et les voltes de son biplan : « Lorsque Rahm volait, il s’asseyait au beau milieu de l’art et s’y sanglait. Il le faisait tournoyer tout autour de lui mais lui-même ne le voyait pas. » Annie Dillard cherche la beauté. Elle pratique une « littérature des illuminations ». Elle la restitue parfois entre deux phrases, en suspension au bout des points.

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