Logo Agora

 AccueilAccueil   Votre bibliothèqueVotre bibliothèque   Ajouter un livreAjouter un livre   FAQFAQ   RechercherRechercher   ForumsForums 
 MembresMembres   GroupesGroupes   ProfilProfil   Messages privésMessages privés   ConnexionConnexion 
    Répondre au sujet L'agora des livres Index du Forum » Essai/Document/Pratique    
[N'y a-t-il pas d'amour heureux ? - Comment les liens pè...]
Auteur    Message
Swann




Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 19 Juin 2006
Messages: 2691


Posté: Aujourd'hui, à 11:19
MessageSujet du message: [N'y a-t-il pas d'amour heureux ? - Comment les liens pè...]
Répondre en citant

[N'y a-t-il pas d'amour heureux ? - Comment les liens père-fille et mère-fils conditionnent nos amours | Guy Corneau]

L’essai de Corneau est bâti en deux parties dont l'une est enchâssée : mise en scène sur une dispute, un dialogue de sourds dans un couple où chacun est plein de bonnes intentions et d’envie d’avoir une relation saine, intime et pleine, qui reprendra à la fin, avec promesses d’explications et de pistes, et une partie centrale où le thérapeute expliquera que ce couple a un passé d’amours plus ou moins réussies ou ratées avec leurs parents, qui les influence.


Je ne croyais pas que cette partie centrale serait aussi longue, majoritaire et ressassant les mêmes vieilles lunes freudiennes abusant du symbole et de l’outrance. J'aurais dû faire plus attention au sous-titre : "Comment les liens parents-enfants conditionnent nos amours". Corneau prend presque toujours au pied de la lettre le mythe d'Œdipe, et ça lui fait dire des… bon, pour moi, ce sont des sottises. Cette histoire de fusion incestueuse de la mère et du fils dont les sauve le pèèèère (oui, c’est un bêlement), en dépit de quelque répit, de temps en temps, quand effectivement certains mécanismes relèvent d’une immense logique et non pas des extrapolations de symboles, notamment oniriques, c'est pousser vraiment loin la métaphore. Corneau rejoint parfois la doxa : quand c’est une femme qui élève seule son enfant à la suite d’un divorce ou d’un père qui n’a pas assumé son rôle, on prédit toutes les pathologies, mais curieusement, (Corneau évite cet exemple, que j'ai déjà lu ailleurs) quand le père est malencontreusement décédé, encore plus quand c’est avec les honneurs militaires, il n’y a plus le moindre danger qu’il se mégenre ou qu’il reste persuadé toute sa vie que la meilleure compagne, c’est sa mère, pour laquelle il faudrait continuer à se préserver célibataire. J’ai beau avoir enfin conscience de la méfiance qu’il faut avoir sur l’intégrité et la « puissance » du travail intellectuel de Michel Onfray, je reste persuadée de l’imposture que représente l’exploitation tendancieuse du mythe œdipien. Que Corneau parle d’inceste fantasmé d’une manière aussi peu métaphorique dans sa façon d’étudier les rapports entre les parents et les enfants (mais surtout encore les vilaines mères et leurs fils) me stupéfie et me scandalise : mais enfin, croient-ils réellement à ces histoires ? Contrairement au complexe d’Œdipe (et du mythe où la main de Jocaste est mise à prix sans qu’on lui demande son avis) où le désir vient du fils, Corneau estime que la mère a un désir incestueux, puisqu’il a déjà reçu dans son cabinet une mère qui avait du désir physique pour son fils. Il fabrique donc le pattern sur le cas le plus pathologique ! Ainsi toute la traumatologie de ces hommes « qui ont peur d’aimer », qui ont peur de l’intimité, de la castration ou qui sont si méchants avec les femmes, découle de la mère première, systématiquement « trop ».


Et quand, enfin, après plusieurs mois de nausées interrompant cette lecture, j’arrive enfin à la liasse finale, devant ce couple qu’on avait laissé en suspens, Corneau reprend la narration puis passe à sa synthèse et conclusion. La forme dialoguée concrète me laissait espérer des réponses pratiques : que se dire pour sortir de l’ornière ? du malentendu ? de l’abus ? de la dissimulation, de la triste renonciation à l’intimité, de la tentation de la rupture et d’autres échappées ?

J’obtiens des sortes de fiches générales que, déçue, je finis par lire en diagonale. L’essai date de 1997, si j’en crois l’édition de mon livre, et il n’a pas bien vieilli, trop stéréotypé pour une époque qui, selon le mot un peu galvaudé, a « déconstruit » les rôles et les attentes. A oublier.

----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]

 Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur absent
Montrer les messages depuis:   
 
   Répondre au sujet  L'agora des livres Index du Forum » Essai/Document/Pratique
Informations
Page 1 sur 1
 
Sauter vers:  
Powered by phpBB v2 © 2001, 2005 phpBB Group ¦ Theme : Creamy White ¦ Traduction : phpBB-fr.com (modifiée) ¦ Logo : Estelle Favre