[Brancaccio - Chronique d'une mafia ordinaire | Claudio Stassi, Laurent Lombard (Traducteur)]

Trois histoires s’entrelacent, assaisonnées de dialogues secs et réalistes (la version originale s’écrit dans un italien certes pas rhétorique mais vrai). Stassi nous révèle tout ce qu’est Brancaccio, un quartier qu’il connaît très bien et presque protagoniste, plus que toile de fond, de l'histoire.
Les auteurs de ce roman-documentaire en BD racontent avec efficacité et suggestivité instantanée non pas la mafia des massacres et des cols blancs, mais celle de tous les jours à laquelle est confrontée les habitants ordinaires, en choisissant intelligemment une perspective à hauteur d'homme, le quartier Brancaccio de Palerme et ses gens, une humanité aux prises avec la dégradation, l'illégalité, la micro-criminalité, en fait l'entreprise de la survie quotidienne.
Leurs regards se posent, en particulier, sur les mésaventures de la famille d'un vendeur ambulant de ‘panelle’ aux prises avec la mafia locale, les connivences silencieuses, les faveurs qui ne peuvent se refuser, et sur ce qui ne peut être qu’inévitable et fatale la contamination, mais même sur la volonté de changer représentée par l'hérédité éthique de Père Pino Puglisi, des volontaires du mouvement homonyme, des jeunes d'« Addiopizzo » (Adieuracket).
La dégradation et la mélancolie transpire à chaque page, pour culminer dans un épilogue qui ne laisse pas indifférent.

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