3 nouvelles, 3 femmes, 3 façons de gérer l'approche de la vieillesse ou juste le temps qui passe, le changement dans les amours, dans la famille... 3 femmes confrontées à elles-mêmes, aux choix qu'elles ont fait au cours de leur vie, au résultat de l'éducation de leurs enfants, à leurs amours vieillissantes, et qui réagissent très différemment chacune, mais chacune est narratrice, et c'est troublant de comprendre au fur et à mesure qu'on est facilement enfermé dans ce que la narratrice nous dit et ce qu'elle pense d'elle-même.
Chacune dans un style très différent nous montre la folie, l'aveuglement que l'on peut avoir sur soi, et aussi la tristesse du temps qui passe - des nouvelles pas vraiment optimistes dans l'ensemble, l'avancée dans l'âge y est plutôt négative, déprimante - un appel pour y réagir et rebondir malgré tout? ça ne paraît pas évident, une sorte d'étau semble maintenir les narratrices dans leur propre piège, des nouvelles plutôt peu joyeuses, mais si parlantes...

3 nouvelles:
- L'âge de discrétion : une femme vieillissante face à son mari qui vieillit aussi et un fils ne répondant pas vraiment aux espérances des parents
- Monologue : une femme aux limites de la folie, monologuant, divaguant, surtout, sans doute suite à une blessure irréparable
- La femme rompue ; je citerai l'auteure qui le dira bien mieux que moi : "La femme rompue est la victime stupéfaite de la vie qu'elle s'est choisie : une dépendance conjugale qui la laisse dépouillée de tout..."

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Je trouve votre appréciation tout à fait pertinente. Certes, le constat de Beauvoir est subtilement élaboré, La vie des femmes abandonnées est détaillée avec beaucoup de talent, les trois voix sont diverses et complémentaires. Mais quelle pénible perception de la fin d'une vie de femme ! Finalement, ça déprécie la femme elle-même, tant elle est présentée comme essentiellement aveuglée et incapable de s'adapter et de réagir.
J'avais beaucoup aimé ces nouvelles autrefois. Maintenant j'en perçois mieux l'amertume et le caractère polémique.