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[Galilée et les Indiens - Allons-nous liquider la scienc...]
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thaliesen



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Posté: Jeu 10 Juin 2010 18:06
MessageSujet du message: [Galilée et les Indiens - Allons-nous liquider la scienc...]
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[Galilée et les Indiens - Allons-nous liquider la science ? | Etienne Klein]

« Je ne veux pas qu’on liquide la science au motif d’un mauvais usage du monde »

La science, victime des idéologies et confusion de la modernité

Deux constats, actuellement, sont faits sur la science. Deux constats particulièrement exagérés et qui dictent pourtant nos rapports avec cette discipline :
-Elle va nous sauver, elle peut tout, et même guérir les plaies que nous avons infligés.
-Ou bien elle sera la cause de notre disparition.

Les jeunes d’aujourd’hui se destinent de moins en moins aux études scientifiques et c’est révélateur d’une maladie qui touche cette discipline intellectuelle, conceptuelle et pratique qu’est la science. Il semble que l’on touche de près à la fin de la libido sciendi (« Tu ne fera pas Centrale ou Polytechnique mon fils, tu fera Cours Florent »).

La maladie qui touche la science actuellement, c’est celle crée par la confusion entre la technologie et la science depuis la fin de la 2nd guerre mondiale. Et l’urgence qui se pose à travers la science, c’est la question du projet politique de la cité, de ses fins, en somme, comme le dit Etienne KLEIN :
« Que voulons nous faire socialement des savoirs et de « pouvoir faire » que la science nous offre ? »

Doit-on les utiliser tous par principe au nom du Progrès, ou de les choisir, faire du cas par cas ?

Deux idéologies se font face alors et s’affrontent, elles représentent en outre le nœud gordien qu’il faut dénouer :
-Celle qui avance qu’un engagement de toujours plus de science et de développement technologique suffira à nous tirer d’affaire (comme si tous les problèmes étaient d’origine scientifique).

-Et celle selon laquelle la science et l’entreprise scientifique ont parfois mis le cap sur le pire, et qui défends que nous devrions donc la freiner, l’abandonner ou la marginaliser.

La bonne solution se situe ailleurs, dans la démarche de la philosophie des sciences, elle est selon notre auteur, la suivante : Il faut sauver l’esprit de la science.

Nature/Culture/Asservissement

Si la science, effectivement, a permis de comprendre le monde et son fonctionnement le plus intime, de réduire le mystère face auquel l’homme opposait les mythes et les croyances, de voir et contempler l’infini du temps et de l’espace ; elle a également mené l’homme à penser que la nature était séparée de lui, susceptible d’être maîtrisée, arraisonnée, exploitée.

Nous sommes alors devenus antinature. Et c’est d’abord la faute de Galilée

En effet, celui-ci a ouvert une brèche épistémologique dans laquelle la science moderne, la modernité et le Progrès ont prit racine :

Les choses du monde, ont deux caractères.

Inessentiel : Un monde d’apparence, ou si vous préférez, de subjectivité. Le monde est un produit de sensation et d’impressions et nos interaction avec elles sont accidentelles, changeantes et contingentes. On ne peut former de propositions scientifiques à partir d’elle.

Essentiel : quelque chose de rationnel, qui impose des vérités. Les mathématiques en somme, le langage par lequel nous comprenons le monde.

Mis à part la société occidentale, aucune autre société humaine ne cohabite avec le monde non humain (pris au sens large) sur la mode de la séparation.

La science est devenue terriblement efficace dans la séparation nature/culture. Mais c’est à cause de cette distinction qu’aujourd’hui la nature (comme la science)est fragilisée, abîmée, asservie. Et cette fragilisation, comme nous le constatons avec la nature, est aussi à l’œuvre avec la culture. La science en pâtit, l’attrait pour elle des nouvelles générations décroît. Seuls sont valorisés les produits de la science (technoscience) et non plus la science elle-même. La science elle-même est asservie par les technosciences.

Nous voici maîtres d’un savoir et d’une puissance considérables, s’accroissant sans cesse et nous sommes désorientés : Pour quelles fins agir, au nom de quelles valeurs ?

Ce n’est pas la faute des sciences, mais celle de celui qui l’utilise : c’est l’Homme

Ce n’est pas la science elle-même qui dicte sont utilisation, elle n’assigne pas de but à l’action des hommes. La science n’a jamais dit un mot à l’homme de ce qu’il devait faire.
C’est lui et seulement lui qui demeure le seul responsable. La science n’édicte pas de valeurs.

Il est nécessaire de réaliser qu’aujourd’hui, l’homme doit retrouver un projet politique et philosophique des sciences qui utilise cette discipline pour ce qu’elle est, et ce qu’elle a permis de savoir : connaître, apprendre, assimiler, créer, trouver, chercher.

La science ne deviendra désirable (par elle-même et pour elle-même) que si elle n’énonce pas seulement des principes, des équations, des résultats, mais aussi les passions singulières de ceux qui les ont voulus pensés et crées. En fait, peut-être remettre l’homme au cœur de la science, de l’apprentissage de celle-ci.

Sinon ce n’est pas d’une société de la connaissance dont nous ferons partie, que nous avons réalisée, mais une société de l’usage des technologies issues de la recherche scientifique.
Nous réclamerons avant tout de l’utile. Car la science est affaire d’entretien : Il faut entretenir son esprit afin de garantir sa pérennité et aussi constamment s’entretenir avec elle, la discuter, la penser, afin d’en tirer le meilleur parti, qu’il soit intellectuel, culturel ou pratique.

Remettre en cause le Progrès

Remettons en cause la notion de Progrès pour les exactions commises dans l’histoire passée et celle à venir :
-Génocides
-Pollutions chimiques et nucléaires,
-Carences sociologiques dues à l’économie capitaliste, qui fait partie de cette idéologie de la modernité.

Les progrès est alors remis en question, problématisé.

Le projet de l’intellectuel et du scientifique sera alors de remettre la science au cœur du débat public, et ça ce n’est pas une mince affaire….Selon les mots propres d’Etienne Klein :

« Réérotiser publiquement l’art de connaître, sans l’associer à ses possibles progénitures matérielles, les objets techniques. »

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