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[L'âge de l'accès. La révolution de la nouvelle économie...]
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thaliesen



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Posté: Jeu 26 Nov 2009 17:04
MessageSujet du message: [L'âge de l'accès. La révolution de la nouvelle économie...]
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[L'âge de l'accès. La révolution de la nouvelle économie | Jeremy Rifkin]

La problématique

La logique d’accès s’empare de la sphère marchande et au-delà de la sphère culturelle, autrefois vierge, alors que le marché et la culture n’ont jamais fait bon ménage.
La notion d’accès devient un puissant outil conceptuel qui permet de repenser notre vision du monde, de l’économie, de soi. Et se pose la question, à l’aune de cette problématique : Qui suis-je, si je n’ai pas accès à Internet, à certains réseaux sociaux, professionnels et géographiques ?

Un cycle d’obsolescence raccourci

Nous assistons à un glissement du marché au réseau grâce au cyberespace ; à cette économie du réseau et d’Internet. Cet élan vers les nouvelles technologies sans cesse en mouvement implique déjà un cycle d’innovation et d’obsolescence accéléré des technologies et des produits. Il faut que les objets et l’homme à la recherche de l’objet, de coller à la rapidité de l’innovation, au temps de vie des produits électroniques, et autres produits de grande consommation. Leur durée de vie est-elle désormais limitée dans le temps par une qualité inférieure ? Le dépassé techniquement devient plus rapidement obsolète, mais sa durée de vie semble également artificiellement abaissée également.

Tout cela parce que nous appartenons à une société de l’éphémère, du jetable, du gâchis en somme.

Quant tout devient service

Nous assistons au lent déclin de la notion de propriété vers une société (depuis la chute de l’Empire Soviétique), de services, représentant une évolution du système économique capitaliste. Cette évolution conduite à la marchandisation des rapports humains, c'est-à-dire une marchandisation de la culture et du lien social et ce, directement par l’influence de la notion d’accès. L’accès devient alors un style de vie, comme par exemple les communautés résidentielles fermées, concernant surtout l’immobilier jusque-là la privatisation de la sphère culturelle.

Résumé : La nouvelle culture du capitalisme ou comment transformer l’expérience culturelle en marchandise.

C’est par le lien intrinsèque entre culture et communication que cette transformation s’organise, selon l’anthropologue Edward T.Hall : « la communication est le noyau central de la culture, et en fait de la vie elle-même »

Plaidoyer en faveur de la préservation des identités culturelles

Critiquons également la raison consumériste, du cinéma et du « every business is show business » : aujourd’hui, avec le marketing et la publicité, nous assistons à une interprétation, une transmission et une élaboration des formes d’expression culturelle qui préservent certaines catégories de notre culture car à l’objet corresponds un style de vie, une image de l’existence que l’on veut montrer et mener. Si tout le monde joue le jeu, c’est alors une réalité par défaut qui se construit, celle décidée et dessinée par le marketing et la publicité. L’effet est terrible et réducteur et va jusqu’à créer des productions culturelles sophistiquées, vendre des fragments de style de vie et de culture de créer des codes.

La postmodernité en lumière

Elle pourrait être résumée de deux façons différentes :

1. « Etre déconnecté, c’est la mort »

2. Mais la postmodernité pourrait être également expliquée par le point de vue d’un philosophe espagnol : José Ortega y Gasset, qui explique qu’il y a autant de réalité que de points de vue.

Cette théorie perspectiviste oppose à la conception d’une réalité simple, connaissable et objective celle de multiples réalités dont chacune exprime la trajectoire unique d’un individu vivant sur cette planète. La conséquence, c’est que la postmodernité crée une nouvelle –de nouvelles- formes de conscience, celle du cyberespace qui devient à son tour une nouvelle réalité, une nouvelle conscience, électronique celle-là. Et elle aboutit à la construction d’une personnalité protéiforme qui est lié aux différentes interactions humaines (famille, ami, cyberespace, travail, vie publique, urbaine…Etc.). La persona humaine devient plus flexible et malléable. Ceci a pour conséquence de créer des individus protéiformes (réalité virtuelle, virtualité) multi-expérimentateur (c’est un néologisme inconnu, ne vous inquiétez pas), et de nouveaux prolétaires ou analphabètes du numérique et des non connectés.


Pour une écologie de la culture et du capitalisme


Ce livre énonce le souhait pour Rifkin de poser une nouvelle définition de notre humanité, et ce par l’intermédiaire de différents domaines qui construisent notre humanité sur le plan social :

- une nouvelle théorie des droits : « le droit de ne pas être exclus de l’accès au ressources »

- Une nouvelle économie, surtout dans le contexte actuel de perte de confiance dans le marché et la finance : pour prospérer complètement, l’économie doit pouvoir s’appuyer sur la force des liens sociaux et communautaires seuls capables de confiance sociale

- Revitaliser les cultures culinaires et musicales propres et non pas la marchandisation des richesses culturelles standardisées.

- Le rôle de l’éducation est lui aussi primordial, par le développement de l’éducation civique et de la découverte de la vie sociale par l’intermédiaire de cet enseignement.

- Politiser la culture et ne pas seulement fournir de la culture divertissement et ainsi renforcer le rôle de l’Etat sur la société.

- « Penser globalement, agir localement »


Finalement, réorganiser profondément nos relations les plus fondamentales sur nos semblables.

Plus prosaïquement, ce livre m’a énormément plu. Il ne faut pas se tromper sur le début, qui tourne autour de notions économiques d’abord. Il faut oser pousser sa lecture plus avant. C’est la seule condition à respecter pour apprendre beaucoup de choses bien mystérieuses sur notre société actuelle. Une belle découverte pour la préparation de concours dans les filières culturelles, et pour le plaisir bien entendu !

Traduction : Marc Saint-Upéry

Titre original : « The Age of Access, The New Culture of Hypercapitalism culture where all of Life is a Paid-for Experience”

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