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[La Douceur des hommes | Simonetta Greggio]
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Franz



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Posté: Ven 03 Oct 2008 9:30
MessageSujet du message: [La Douceur des hommes | Simonetta Greggio]
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1er roman d’une Italienne de 47 ans qui écrit en français (pour ne pas que son père colérique lise ses écrits), La douceur des hommes a été sévèrement dégraissé puisqu’à l’origine il faisait 500 pages et qu’à l’arrivée, il se loge dans 150 pages aérées. On peut prendre légitimement peur dès l’abord du livre car le titre n’augure a priori rien de bien excitant. La 4e de couverture n’est guère plus enthousiasmante. On sent qu’on va flirter avec le poncif, les bons sentiments, le symbole éculé, les sorties théâtrales, le raffinement des gens tellement chics (la mort à Venise, les palaces décrépits, les Rolls-Royce à bout de course…). Heureusement, la minceur de l’opuscule rassure. Puis, dès le livre ouvert, les citations en exergue exercent une première aimantation, légère mais réelle. Le soliloque de l’empereur Hadrien fait mouche : « […] Tâchons d’entrer dans la mort les yeux ouverts ». Il est aussitôt tempéré par une phrase du chanteur Lucio Battisti : « […] tant de bras t’ont étreint tu le sais pour devenir ce que tu es ». Entre la gravité et la légèreté, on sait qu’on va danser de concert avec Fosca sur le fil de sa vie, juste après le grand saut, par la voix et l’écriture de sa confidente des derniers instants, Constance. Les pages défilent. On n’y prend garde. On reste désarmé face à une vie vécue au plus près de l’amour et de la vie, avec la raison chevillée au corps. L’attraction du livre va grandissante à mesure que la lecture l’effeuille. Certaines phrases ciselées et calibrées possèdent le grain de la beauté : « A trois heures du matin, l’heure à laquelle les sentinelles s’endorment, les malades se réveillent, les amants se tournent le dos, Fosca me regarda… » ; « Celles qui s’appartiennent peuvent se donner » ; « […] la jeunesse tenait lieu d’hygiène, la beauté de morale ». On pourrait ainsi en égrener des chapelets pour tenter de conjurer le mauvais sort fait à la vie qui s’enfuit, inexorablement, infiniment, aveuglément. Par la grâce d’une écriture déliée, sans emphase et sans pathos, les fils de la vie de Fosca et de Constance se détricotent avec un certain bonheur, une vraie douceur, un grand respect. Prise dans le filet des mots, l’ombre s’ajoure alors un court instant et devient lumière.

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