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Mots-clés associés à cette oeuvre : affaire drey, antisemite, antisemitisme, commune de paris, complot, conspiration, dreyfuss, esoterisme, falsification, faux, franc-maconnerie, francs-macons, guerre, intrigue, jesuites, juif, occulte, occultimes, politique, protocoles des sages de sion, racisme, risorgimento, roman-historique, satanisme, societe, XIX siecle
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[Le cimetière de Prague | Umberto Eco] |
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Laudateur
Sexe: Inscrit le: 29 Fév 2008 Messages: 1599 Localisation: Quimper
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Posté: Sam 22 Sep 2012 19:32
Sujet du message: [Le cimetière de Prague | Umberto Eco]
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Commentaires : 2 >> |
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"Trente ans après Le Nom de la rose, Umberto Eco nous offre le grand roman du XIXème siècle secret. De Turin à Paris, en passant par Palerme, nous croisons une sataniste hystérique, un abbé qui meurt deux fois, quelques cadavres abandonnés dans un égout parisien. Nous assistons à la naissance de l'affaire Dreyfus et à la création de l'évangile antisémite, Les Protocoles des sages de Sion. Nous rencontrons aussi des jésuites complotant contre les francs-maçons, des carbonari étranglant les prêtres avec leurs boyaux. Nous découvrons les conspirations des renseignements piémontais, français, prussien et russe, les massacres dans le Paris de la Commune où l'on se nourrit d'illusions et de rats, les coups de poignard, les repaires de criminels noyés dans les vapeurs d'absinthe, les barbes postiches, les faux notaires, les testaments mensongers, les confraternités diaboliques et les messes noires...
Les ingrédients sont donc réunis pour faire de ce savoureux feuilleton un diabolique roman d'apprentissage. Tout est vrai ici, à l'exception de Simon Simonini, protagoniste dont les actes ne relèvent en rien de la fiction mais ont probablement été le fait de différents auteurs. Qui peut, cependant, l'affirmer avec certitude ? Lorsque l'on gravite dans le cercle des agents doubles, des services secrets, des officiers félons, des ecclésiastes peccamineux et des racistes de tous bors, tout peut arriver..."
Un roman captivant, où tout est mélangé comme dans un grand puzzle, et d'où ne sort aucune espèce de moralisme (habituel pourtant dans les ouvrages de type romanesque). Ici, c'est l'histoire du 19ème siècle avec ses complots et ses intrigues, qui nous explique les perturbations de l'époque ainsi que la naissance - car le livre tourne autour de ça - du protocole des sages de Sion (document censé prouver le complot des Juifs pour dominer le monde).
Plein d'érudition (m'enfin, c'est Umberto, évidemment), c'est une histoire pleine de rebondissements pour qui aime bien être perdu dans sa lecture. Enchanteur malgré un sujet quelque peu horripilant (merde, ça y est, je moralise).
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[Le Cimetière de Prague | Umberto Eco, Jean-Noël Schifan...] |
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mazel
Sexe: Inscrit le: 08 Déc 2008 Messages: 366 Localisation: france
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Posté: Sam 09 Avr 2011 11:03
Sujet du message: [Le Cimetière de Prague | Umberto Eco, Jean-Noël Schifan...]
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Commentaires : 2 >> |
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Très érudit, nous fait découvrir le 19ème siècle, de Garibaldi à l'affaire Dreyfus, et le monde de l'ésotérisme... bien aimé... mais un peu long sur les 100 dernières pages.
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[Il cimitero di Praga | Umberto Eco] |
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Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1953 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Sam 15 Jan 2011 22:48
Sujet du message: [Il cimitero di Praga | Umberto Eco]
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Commentaires : 0 >> |
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[Prémices délicieuses et savoureuses, sans doute disponibles en traduction sous peu]
Trente ans après Le Nom de la rose, voici le dernier roman d'Umberto Eco. Enorme succès en Italie, et il y a de quoi !
Comme tous ses autres romans, il comporte une intrigue à rebondissements qui tient en haleine. Egalement comme dans tous les autres, l'époque du cadre détermine, outre la trame, le style ainsi que le climat intellectuel, par un système complexe de renvois littéraires et par leur imitation, citation et pastiche. Comme dans certains autres, nous sommes en présence d'une structure double entre intrigue (alias : story, ou fabula) et histoire (alias : plot, ou sjuzet - diraient les formalistes russes). Comme dans L'Ile du jour d'avant, le héros est lui-même dédoublé en deux alter-ego (ici un pseudo-abbé et un pseudo-notaire). Comme dans Le Nom de la rose, la description initiale dans les toutes premières pages est simplement merveilleuse. Comme dans Le Pendule de Foucault, il est amplement question de falsification, de calomnie, d'hermétisme, d'occultisme, de franc-maçonnerie... Comme dans Baudolino, le héros est un falsificateur, un menteur, un fraudeur, en beaucoup plus crapuleux cette fois-ci. Fin des analogies. Fin des remarques de forme-structure.
Le cadre donc, c'est le XIXe siècle (avec ses feuilletons et ses Dumas et Eugène Sue) entre Turin, Palerme et surtout Paris, et les chapitres d'Histoire directement convoqués : le Risorgimento (mouvement pour l'unification du Royaume d'Italie) et la Commune de Paris (1870). S'il faut caractériser en un seul mot le contexte intellectuel, il s'agit de la résurgence massive de l'antisémitisme en Europe, avec la diffusion de la phobie du "complot judaïco-maçonnique mondial", créée ou alimentée par deux célèbres faux historiques : le Protocole des Sages de Sion et, comme épilogue, le bordereau Dreyfus. Entre parenthèses, une lecture psychanalytique à plusieurs niveaux du protagoniste, de son dédoublement et aussi de son antisémitisme, est possible, grâce à un savoureux clin d'oeil au Juif autrichien ("ou allemand, c'est pareil" !) le docteur Froïde, consommateur de cocaïne...
Le (double) anti-héros représente donc un salaud d'espion envoyé infiltrer les garibaldiens, puis créer de toutes pièces les fameux faux, ainsi qu'orchestrer des campagnes de désinformation tantôt anti-jésuites, tantôt anti-maçonniques, tantôt anti-satanistes, tantôt - pour son plus grand bonheur ! - antisémites.
L'auteur précise qu'à part ce personnage, tous les autres parmi ses complices et ses victimes ont réellement existé et commis les actes leur étant inscrits ; et quant au protagoniste, "il fait des choses qui ont été réellement faites, sauf qu'il en fait beaucoup, qui ont donc probablement eu des auteurs différents. Mais, sait-on jamais, lorsqu'on évolue entre services secrets, agents doubles, officiers félons, ecclésiastiques pécheurs, tout peut advenir. Même que l'unique personnage inventé de cette histoire soit le plus vrai de tous, et qu'il ressemble énormément à d'autres qui sont encore parmi nous."...
Cette dernière considération sonnait comme une promesse aux Italiens, observateurs toujours avides de la chose politique... Pour ma part, cet engagement (on parle d'intellectuel "engagé", n'est-ce pas) n'a pas été véritablement tenu, car les similitudes attendues sont insuffisantes, surtout sur le plan... luxurieux. Le débat italien trouve cependant un autre aliment nourrissant lié à son air du temps : tout ce qui gravite autour des commémorations du 150ème anniversaire de l'Unité nationale.
Mais même en-dehors de ces questions très péninsulaires, et je dirais également au-delà des lecteurs français qui sont privilégiés pour d'autres aspects, tout un chacun y peut trouver son compte, son plaisir et, naturellement, une très grande actualité - désinformation, falsification, complots... etc. -.
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