[La solitude du labyrinthe | Paul Auster, Gérard de Cortanze]

Ce livre contient la transcription de neuf entretiens que Paul Auster a accordés à Gérard de Cortanze entre 1995 et 2004, les huits premiers étant consacrés à l'écrivain et à son oeuvre et le dernier, en septembre 2004, se focalisant sur les attentats du 11 septembre 2001, sur la politique de Georges W. Bush et sur la campagne qui se déroulait alors où Bush briguait un deuxième mandat. Ces entretiens sont curieusement précédés d'un texte de G. de Cortanze qui est une sorte de synthèse des thèmes de prédilections de Paul Auster et reprend plusieurs citations extraites des entretiens. Et cette synthèse est elle-même précédée d'une introduction où G. de Cortanse nous raconte de quelle façon Paul Auster est entré dans sa vie. La forme du livre est donc un peu déconcertante et il ne faudra pas s’étonner d'y voir certaines histoires racontées deux fois et parfois dans des termes strictement identiques. Il semble aussi que la première version de ce livre publiée par Actes Sud date de 1997 et donc les 6 derniers entretiens, datés de 1998 à 2004, beaucoup plus courts que les 3 premiers, sont des ajouts pour la publication en poche (Babel).
En dépit de ces bizarreries éditoriales, ce livre réjouira tous ceux qui s'attachent à l’œuvre de Paul Auster et qui aimeraient en comprendre le dessous des cartes ou percer la signification des parcours labyrinthiques de ses héros. Gérard de Cortanze, en fin connaisseur de cette oeuvre, sait intelligemment pousser Auster à se raconter et à livrer quelques coups de projecteurs sur l'écrivain, ses habitudes, ses obsessions ou ses détestations. Les relations d'Auster avec la poésie, la littérature, l'Amérique, les émigrants, la ville de New-York (et tout particulièrement Manhattan et Brooklyn ainsi que le fameux pont qui les relie), la France, la judéité, la généalogie, le cinéma, le base-ball, la marche etc. sont ici scrutées et analysées avec curiosité et bienveillance. J'ai toutefois regretté que GdC n'interroge pas davantage P. Auster sur sa famille toute proche : peu de questions sur ses parents et aucune sur sa deuxième femme, l'écrivaine Siri Hustvedt avec qui il s'est marié en 1981 (qu'Auster mentionne pourtant à 2 ou 3 reprises) ni sur ses deux enfants Daniel et Sophie. La Solitude du Labyrinthe aura quand même su combler en partie mon désir de mieux connaître cet écrivain qui m'attire d'autant plus que chacun des ses livres ne cesse de questionner le sens de la vie.

Quatrième de couverture

En 1995 et 1996, à l'occasion de deux séjours à New York, Gérard de Cortanze proposa à Paul Auster, qu'il lisait et admirait de longue date, de répondre à un faisceau serré de questions sur sa vie, sa carrière, son oeuvre. De la complicité qui s'établit entre eux, ces entretiens témoignent d'une double manière : par la pertinence des questions ; par la parfaite probité des réponses. A bâtons rompus, Paul Auster raconte ici sa jeunesse, ses débuts, ses années noires et ses premiers succès. Il s'interroge sur ses influences, parle de littérature, de cinéma, de religion, de vie privée, de politique, de New York, cette " Cité de verre " qui est un personnage clé de ses livres, et de Brooklyn, port d'attache de ses oeuvres les plus récentes. Précédés d'une étude très dense du " labyrinthe " austérien, accompagnés de photographies, et d'une biobibliographie particulièrement détaillée, tel un " mode d'emploi " ces entretiens séduiront tous ceux qui désiraient que Paul Auster, un jour, en dise un peu plus...

Pour les fans de Paul Auster, dont je fais partie !
Entretiens, bibliographie, biographie, thèmes austériens (l'héritage, la solitude, l'écriture, le voyage initiatique, la relation au père, le hasard, la mort, le deuil, New-York, l'Amérique etc), photos... que demander de plus ?

Les entretiens datant de 95-96, seuls les romans précédant cette date sont donc repris mais personnellement, ce sont les meilleurs !
Effectivement, après Mr Vertigo (1994), j'aime nettement moins l'univers de Paul Auster.

Peut-être cela vient-il de moi (ai-je fait le tour de son univers, les mêmes thèmes me lassent-ils ?).
J'ai l'impression que son écriture est moins riche qu'avant, les mêmes thèmes reviennent mais il n'y a plus cette magie que je retrouvais dans ses livres précédents.
Suis-je la seule à le penser ? Appréciez-vous toujours autant cet auteur (je m'adresse plus particulièrement aux fans de la première heure ;)