«Le 2 avril 1973, à Nice, Bernard Tangor épousa Muriel Frichot. […] "Oui" dit-elle au maire en souriant. Elle avait dit oui. Il pensait qu'elle dirait non. Qu'elle prendrait peur et s'en irai en courant. Erreur. Cette jolie fille aux yeux noirs l'aimait. A cinquante ans, il se mariait avec une demoiselle qui fêtait le jour même sa majorité.»
C'est l'histoire d'un homme de 50 ans et d'une jeune femme de 21 ans qui s'aiment malgré tout. Elle est jeune, belle et brillante, il est riche, cultivé et désinvolte, il est son pygmalion. Bonheur made in Côte d'Azur. Sauf que petit à petit une ombre s'immisce entre eux : le passé trouble de Michel vient éroder leur union.
On ne déteste pas Michel immédiatement, dans un premier temps on se méfie juste un peu, on sent qu'il cache quelque chose et on sent que ce qu'il cache n'est pas joli-joli. Petit à petit on devine entre les lignes un passé de collaboration lors de la Seconde Guerre Mondiale, on devine aussi qu'il est directement lié à la déportation de la grand-mère de Muriel. On s'interroge alors : pourquoi Muriel refuse-t-elle d'entendre les mises en garde de sa famille et les rumeurs sur Michel ? Pourquoi élude-t-elle ses suspicions ? L'amour peut-il abolir l'horreur ?
L'ambiance de ce roman est poisseuse et pestilentielle. Plus on avance dans le récit, plus ça pue, et moins j'ai adhéré. Au final, ce roman est agaçant. Agaçants le cynisme froid et l'antisémitisme larvé de Michel. Agaçante la passivité de Muriel qui fait la sourde alors qu'en elle-même elle sait, elle a reconnu Michel. Agaçante la confrontation inaboutie entre les deux époux au moment de vérité. Agaçant le dénouement qui ne résout rien et n'apporte aucune réponse. Pour conclure, j'ai refermé ce livre avec la nausée.
le cri du lézard
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