Une quinzaine de nouvelles et autant de regards sur le monde qui nous entoure.
Car cette fois, Sylvain Tesson n'est pas parti. C'est autour de lui qu'il a décidé de faire le voyage.
Un brin de cynisme, des propos parfois désabusés mais le ton est juste et l'exercice superbement maîtrisé.
Il nous livre, non sans humour des situations rocambolesques, des portraits grinçants et "sa" vision du modernisme, en accentuant ses petits travers.
De magnifiques perles sont à dénicher deci-delà.
En voici quelques unes:
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Ce Paris-Versailles, quelle laideur tout de même: des milliers de gens courant dans le désordre, hagard et vêtus de collants fluos et de marcels synthétiques: une abomination. Ces marathons urbains sont l'illustration dominicale de la maladie mentale moderne. Vingt mille hamsters échappés de la cage donnent leurs petits assauts égotiques sur le bitume." (p 168)
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Certains avaient le rictus christique, la foulée désarticulée. Le jogging était la névrose d'une société qui n'avançait plus." (p 178)
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et c'est ainsi que, s'habituant à l'inhabituel, le peuple finit par accepter l'inacceptable." (une citation du Che ? p190)
Qu'est-ce que le pofigisme ?
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attitude face à l'absurdité du monde et à l'imprévisibilité des évènements.
ou selon l'auteur, "
lutter à la manière des moucherons piégés dans une toile d'argiope est une erreur, pire, le signe de la vulgarité. ils accueillent les oscillations du destin sans chercher à en entraver l'élan. Ils s'abandonnent à vivre". (p201)
J'ai omis de relever une superbe diatribe sur l'intrusion du téléphone dans nos vies. Hilarante !
Si quelqu'un lit ce livre, relevez-la, elle vaut le coup d'être partagée.
Est-il utile que je précise que je me suis régalée
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