Ce livre de souvenirs du critique gastronomique Claude Lebey est très mal écrit et tout aussi mal construit.

L'auteur nous prévient en préambule qu'il n'est pas doué pour se rappeler le passé, qu'il vit dans le présent...et si la construction foutraque du récit semble le confirmer, le contenu quant à lui vient démentir cette assertion tant Lebey semble considérer que la cuisine française n'a plus rien à inventer (et n'a d'ailleurs plus les chefs de talent pour) depuis qu'elle a accouché de la Nouvelle Cuisine dans les années 70.

çà commence donc comme une biographie classique avec l'année de naissance et les souvenirs d'enfance (mémé pue de la gueule et touche pipi avec la cousine pendant les grandes vacances) mais très rapidement on dérape, comme si l'auteur s'ennuyait lui-même de son récit, il est vrai guère passionnant. Par exemple, dans un chapitre du début, l'auteur parle de la guerre, on passe donc vite fait sur ses faits d'arme pendant la résistance, puis on fait l'apologie du baise-mains, puis on parle des diners donnés dans les ambassades, d'un flirt rencontré à l'occasion d'un de ces diners, d'un déjeuner avec ce flirt, et de ce qui aurait pu se passer si ce flirt avait suivi l'auteur à Marrakech...tout çà écrit avec les pieds et pas, ou mal, relu par un agent littéraire complaisant...

Le reste est à l'avenant, mélangeant les anecdotes, humeurs, souvenirs, recettes...et réussissant le tour de force de rendre le personnage un peu plus antipathique et puant à chaque page tournée.

Car l'auteur est un vieux de la vieille, qui a mangé à toutes les grandes tables, qui appelle les ministres par leur prénom et considère cependant que la cuisine n'a plus grand chose à inventer et qu'elle devrait se contenter de reproduire sans les dénaturer les recettes d'hier.
C'est paradoxal de vanter d'un côté la Nouvelle Cuisine et de l'autre de refuser ou de minimiser les évolutions actuelles.

Mais l'auteur n'est pas à une contradiction près...C'est dingue qu'il soit si difficile pour certains de faire éditer leur premier roman et que d'autres, sur leur seul nom, arrivent à faire publier des livres si mal fagotés...

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