[Le mas des alouettes : Il était une fois en Arménie | Antonia Arslan]
Cet ouvrage, mi-roman mi-recherche historique d'une mémoire familiale, que j'ai lu en italien dès sa parution, traite de façon émouvante et non larmoyante la question du génocide-déportation des Arméniens de l'est anatolien vers le désert syrien pendant la Première guerre mondiale. L'ouvrage est nettement divisé en deux parties distinctes même dans le style: la première partie concerne la vie des aïeux de l'auteure en Anatolie avant la guerre. Plutôt fictionnelle, cette partie emprunte la prose du roman populaire du XIXe siècle, comme pour évoquer une chronique écrite dans la contemporanéité (l'auteure, me semble-t-il, est professeur de littérature en Italie). La seconde partie, très touchante en proportion avec la nature dramatique des événements qu'elle relate, concerne le voyage des déportés jusqu'aux circonstances miraculeuses qui ont permi à une partie de sa famille de compter parmi les rescapés. Cette partie est clairement éloignée des soucis de la fiction, mais elle est centrée sur les mémoires de famille. Il s'agit d'un témoignage important surtout parce qu'il comporte ces deux parties et qu'il évite donc le piège d'une certaine "littérature de la déportation", dans un contexte où les faits historiques en question font encore l'objet de disputes idéologiques...
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