[Dantès. 6, L’affrontement fin | Pierre Boisserie, Philippe Guillaume ; Erik Juszezak]

Jean Saint-Hubert, machiavélique politicien arriviste, ancien banquier ayant sciemment entraîné la chute d’un jeune trader, le jeune novice Alexandre, alias Christopher Dantès, est à son tour au bord du gouffre car il est nommément cité dans un délit d’initié. Il est néanmoins décidé à vendre chèrement sa peau. Le Monsieur Propre sur lui se fait pourtant éconduire par son mentor, le président du parti politique Nation française qui lui doit d’avoir bénéficié de la faillite bancaire et de résultats truqués aux élections. Salers est en passe de battre le président sortant et il ne veut en aucun cas entacher sa réputation en acceptant Saint-Hubert dans sa garde rapprochée. Dantès voir devoir jouer serré s’il veut libérer ses deux amies détenues dans la cave de la villa de Salers et ne pas replonger.
A nouveau, la série tient la route et ses promesses. Le rythme ne faillit pas et les révélations vont bon train. Des personnages importants disparaissent. La vengeance est en marche avec des dégâts qui ne se jugent qu’après coup. Précise, documentée, l’histoire colle à la réalité économique, politique et financière. Le premier volume était paru avant l’affaire Kerviel. Le monde politico-financier très justement décrit devient une source quasi inépuisable d’intrigues et de coups bas. Imaginer Dantès dans ce nid de crotales n’est pas anachronique. Les siècles passent mais les hommes restent au fond les mêmes. Seules les formes changent. Le dessin d’Erik Juszezak est agréable, dynamique et la mise en page rythme le récit en intégrant au mieux les nombreux dialogues. Une deuxième saison est annoncée avec deux nouveaux albums. Les auteurs ont encore du grain à moudre, le lecteur et les personnages des pains à engranger. Avec une telle série, la faim est insatiable.

----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]