Plus qu'un véritable roman, c’est un long récit, paginé de manière à effleurer au moins les 150 pages.
Ce n'est pas qu'on puisse prétendre beaucoup de l'histoire, même si le récit des divers souvenirs du passé se déroule fondamentalement en une seule soirée. C’était l'Angleterre de 1962, l'année avant les Beatles et la révolution sexuelle, et deux jeunes, dans la vingtaine, se sont mariés et doivent passer la première nuit de noces, ensemble à leur virginité avec les doutes et les peurs qui s’y attachent.
L’écriture de McEwan est sublime et le passage continu du point de vue d'Edward à celui de Florence, au même titre que les scènes qui ramènent à la vie l'Angleterre encore en équilibre instable entre les souvenirs de la guerre et de l'Empire et un futur incertain et incompréhensible, anime ce qu’aurait été autrement une petite histoire de pas grand-chose.
Les dix dernières pages qui, en un éclair, raconte les quarante ans suivant cette première nuit, est à dévorer des yeux tellement que cela est divinement bien écrit: dommage que dans les dernières lignes, McEwan termine avec un banal retour à l’ordinaire qui, plus que laisser un goût amer en bouche, fait dire au lecteur « pourquoi ne vous êtes-vous pas arrêté avant » ?
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