Cher amour / Bernard Giraudeau. – Paris : Points, 2010 (1ère publication Paris : Editions Métailié, 2009). – 303 p. – Coll. Points, P2404. – ISBN 978-2-7578-1761-2

Dans ce livre, Bernard Giraudeau évoque alternativement un certain nombre de voyages (au Brésil, au Chili, aux Philippines, à Djibouti, au Cambodge), au cours desquels il filme les paysages et surtout les gens, et un certain nombre de rôles joués dans des pièces de théâtre ou des films. Il a fait un choix original, pour lier ces différentes parties, celui d'adresser son récit à une madame T. imaginaire, qu'il rencontrera à la toute fin du livre. C'est assez adroitement fait, mais cet artifice ne m'a pourtant pas particulièrement séduit.
A propos du Brésil et de l'Amazone, Bernard Giraudeau évoque en quelques pages Jean et Isabelle Godin des Odonais. Il ne prétend pas faire œuvre d'historien. S'adressant à madame T., il écrit : « Vous brûlez de connaître la vérité ? Inventons-là. Je pars tout de même avec des dates et des faits. Après, qui sait ? »
Je connaissais un petit nombre de peintres comme « peintres de la Marine ». Bernard Giraudeau, lui, avait été nommé « écrivain de la Marine », assimilé à un capitaine de frégate, avec la possibilité d'embarquer sur un bâtiment de la Marine nationale à l'occasion de certaines missions.

Dans ce carnet de voyage, Bernard Giraudeau s'adresse à sa belle aimée et rêvée, il lui parle de cette réalité qu'il approche dans sa nudité, la réalité de la misère, de la folie, des rôles qui l'habitent. Joli livre, au rythme un peu lent, au regard triste.