Et voilà, un beau livre, emprunt de musiques, de mystères, rêves, hommes torturés, alcool et femmes...et le tout en finesse et délicatesse!
Je ne me suis vraiment pas embêtée au cours de sa lecture bien au contraire!
Ce livre se savoure comme un concert de musique...

Une très belle légende amazonienne racontée avec brio par Maxence Fermine.

Quelques notes de musique, des accords de jazz, coulent doucement au rythme lent du fleuve Amazone.
D'où vient cette musique ?

"Sur le fleuve, un radeau. Si incongru qu'on ne voyait que lui, comme un point noir sur un mur blanc. Sur le radeau, un piano. De couleur blanche.
Pourquoi blanc, c'est une chose que l'on ne peut pas expliquer. Pas pour l'instant.
Et, devant le piano, assis sur un tabouret, un musicien.
Noir.
La peau noire. Les cheveux noirs. Les yeux noirs.
Mais tout le reste, sorti comme par magie d'un catalogue d'exposition d'objets surannés, d'une blancheur éclatante.
Un chapeau blanc. Des dents blanches. Un smoking blanc. Des chaussures blanches."

D'où vient le musicien ? Que fait-il à bord de ce radeau? Pourquoi joue-t-il ?
Est-ce le fruit d'un hasard, d'un regret, d'une chance, d'une errance, d'une folie, d'un rêve ? ou de tout ça à la fois ?

Un voyage initiatique et un destin à accomplir...

Très sympa, poétique et frais.

Seule la fin a retenu mon intérêt...et j'ai bien failli le laisser en plan avant
Je comprends les appréciations élogieuses et enthousiastes qui m'ont conduite à vouloir le lire mais je ne suis entrée ni dans la magie de l'écriture ni dans la poésie de l'histoire.

C'est vrai que les textes de Maxence Fermine sont magiques : on se laisse bercer : les phrases sont courtes et j'ai l'impression que je les continue ; comme une musique
"qui glissait et se répandait dans la jungle comme un long serpent aux harmonies multicolores".
Et on s'attache à ce personnage en quête d'absolu , tellement que je suis déçue à la fin du livre : j'en voulais encore : l'auteur arrive à nous faire rêver et on voudrait que le rêve dure plus longtemps .
Ici nous suivons un musicien noir et son piano blanc qui remontent l'amazone , pourquoi? nous finirons par connaître le drame qu'il a connu et le rendez vous qui le fait aller de l'avant .

magnifique petit récit à la fois western et baroque.Le piano hissé sur la falaise m'a rappelé cette allégorie saisissante du bateau accroché au sommet d'un arbre dans le film d'Herzog "Aguirre, la colère de Dieu". Et toujours cette incroyable finesse poétique de Fermine.

j'avais adoré la beauté de la langue, sa sensualité, sa rythmique.

présentation de l'éditeur :
"Un jour, sur un fleuve, arrive un radeau de fortune avec à son bord un piano blanc.
Un homme en joue tranquillement, splendidement.
Il se fait appeler Amazone, Amazone Song et son bateau vient de faire naufrage, il dérive sur le fleuve depuis des heures en jouant du piano dont il tire des accords de jazz mélancoliques et superbes.
Nous sommes dans un village perdu du Brésil sur les bords du Rio Negro, un village qui n’apparaît même pas sur les cartes.Le capitaine Rodrigues, qui tient l’unique taverne d’Esmeralda propose gîte et couvert au musicien en échange de sa musique.
Mais Amazone va bientôt vouloir repartir en raison d’une promesse faite "une promesse aussi folle que cette étrange odyssée d’un piano blanc à travers la forêt amazonienne, un accident, un grain de sable qui avait enrayé la mécanique de sa vie et l’avait conduit jusqu’à ce lieu oublié de tous."
Pour ce voyage initiatique, il devra passer par plusieurs étapes : le hasard, les regrets, la chance, l’errance, la folie pour accéder au rêve et devenir une légende."