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Les notes de lectures recherchées

24 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 11 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (15 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : 19e siecle, bagne, classe sociale, classique, empire, forcat, france, injustice, justice sociale, lutte, principes de vie, restauration, societe, waterloo

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Franz



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Posté: Mer 17 Avr 2019 15:06
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L’effacement.
La voie de la sainteté de Jean Valjean doit passer par les égouts, le renoncement, la masure et l’abandon. Extirpant Marius blessé et inconscient du massacre des barricades, Jean patauge dans les égouts parisiens jusqu’à tomber sur une grille scellée dont Thénardier détient la clé. Après tractations, au sortir du Léviathan, Jean devra encore composer avec Javert qui l’attend pour l’incarcérer. Valjean lui demande une faveur, celle de revoir Cosette une dernière fois. Eternel amoureux éconduit, Jean se précipite dans les escaliers pour retrouver Cosette, son enfant adoptive chérie. Voulant ensuite rejoindre Javert sensé l’attendre dehors, Valjean découvre que son éternel geôlier a disparu. Son identité lézardée, perdu à lui-même, Javert ne sait plus à qui se vouer et erre sur les quais de Seine.
Vient la convalescence, le retour à la normale. Marius et Cosette vont se marier. Jean Valjean révèle alors son passé de forçat à son gendre. Ecarté du bonheur de Cosette, Jean se terre dans une maison pauvre, se laissant partir dans un exil volontaire et une solitude misérable. C’est l’infâme Thénardier, bandit à l’âme viciée qui va apporter à Marius des éléments à charge contre Valjean qu’il pensait pouvoir monnayer et qui amènent la lumière dans l’esprit du jeune homme. La rédemption de Jean Valjean n’a pas de prix.
Le 8e tome clôt l’adaptation en manga des Misérables. Alors que le roman de Victor Hugo souffre parfois de digressions et d’emphase, il n’en porte pas moins un souffle épique et une vérité universelle que le mangaka Takahiro Arai a saisis et injectés dans son œuvre, à la fois fidèle et personnelle. Malgré les limites liées au médium et à la schématisation des visages, Les Misérables adaptés en bande dessinée retrouvent du chien, du lion et du mordant.
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Franz



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Posté: Dim 07 Avr 2019 21:07
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Les barricades.
Enjolras, le meneur charismatique des révolutionnaires patentés, tient en joue un insurgé et lui accorde une minute pour recommander son âme à Dieu. Le visage fermé, le regard dur, les autres révoltés attendent dans un silence de mort l’exécution sommaire. Parmi eux se distingue un infiltré notoire, l’inspecteur Javert.
Les quatre premières pages en couleur du manga introduisent sans fard ni détour l’insurrection républicaine à Paris en juin 1832. Par un jeu de contrastes multiples, les tensions deviennent palpables. La mort semble constituer la seule issue possible à un coup d’éclat politique déterminé mais idéaliste et somme toute improvisé. Le terrain des affrontements n’a pas été assez étudié, les possibilités de repli n’ont pas été envisagées. La barricade est faite de bric et de broc, incapable de résister à une canonnade. Pourtant, dans ce contexte plombé, les révolutionnaires croient en des lendemains qui chantent, Enjolras, l’ange racé, le premier, Grantaire, le sceptique, en dernier.
Déjà le 7e et avant-dernier tome de l’adaptation en manga des Misérables, porté par un souffle épique qui ne faiblit pas. Comment ne pas être affolé par toute cette jeunesse fauchée en plein rêve : Eponine, Gavroche et toute la coterie de l’ABC dans un bain de sang, Enjolras et Grantaire en dernier, unis sous la salve meurtrière ? Marius est blessé, évanoui et porté par Jean Valjean dans les égouts. La soldatesque veut parfaire sa mission et restaurer l’ordre en éliminant la chienlit jusqu’à l’ultime victime, traquant le fuyard jusque dans le Léviathan, les boyaux nauséabonds souterrains, domaine réservé des rats. L’action est menée tambour battant. Takahiro Arai orchestre une dynamique étourdissante avec ses découpages, la gestuelle chorégraphiée des personnages, les visages expressifs et les impacts meurtriers de la mitraille. Gavroche s’écroule dans une sobriété émouvante. Eponine expire dans une grâce fragile qui tord les tripes. L’amour est bel et bien piétiné, sans état d’âme, par l’armée uniforme et les politiciens cyniques invisibles qui se gardent bien de se mouiller. Rien ne change et les Mozart assassinés jonchent les poubelles de l’histoire.
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Franz



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Posté: Mer 20 Mar 2019 15:27
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« Pourquoi battait mon cœur ».
Le soulèvement populaire de juin 1832 approche. Anjolras chauffe la rue. Marius erre comme une âme damnée. Cosette donne le change à Jean Valjean. Chacun se cherche son idéal. Entre la lecture muette des signes du détachement de Cosette que fait Jean Valjean, la souffrance silencieuse d’Eponine repliée dans l’ombre, transie d’un amour indicible pour Marius, les reptations inquiétantes et sournoises de la bande Patron-Minette, l’altruisme de Gavroche, la proximité des cœurs de Marius et de Cosette, la venue progressive de l’insurrection républicaine, toute une pensée en mouvement s’exprime davantage par le langage des corps que par une rhétorique éprouvée. L’action qui en jaillira n’en sera que plus déflagrante.
Le 6e tome du manga des Misérables approche de son acmé avec la venue des barricades dans la rue Saint-Denis, lieu où convergeront les personnages principaux de la fresque hugolienne et où se jouera leur destin. Autant la grande histoire est esquissée, autant les protagonistes sont incarnés et s’insèrent naturellement dans la geste révolutionnaire, lui donnant corps et âme. Les amours contrariés sont symptomatiques d’une période troublée. Eponine, par un revers du destin, est devenue misérable alors que Cosette a retrouvé du lustre. Comment ne pas être ému face à la douleur muette de la belle jeune femme en guenilles, observant Marius qui se déclare à Cosette alors même qu’Eponine a permis cette rencontre pour plaire à Marius dont elle est éperdument éprise. Ce triangle amoureux vieux comme l’humanité, Edmond Rostand le sublimera trente-cinq ans plus tard à travers Cyrano se dissimulant dans l’ombre du balcon de Roxane pour lui souffler des mots incandescents que Christian ira déposer sur les lèvres de la précieuse : « Sens-tu mon âme, un peu, dans cette ombre, qui monte ? ». Comment ne pas être remué par la générosité et l’humanité gouailleuse de Gavroche, enfant de Paris, au visage de poulbot quand il recueille deux gamins errants et avec qui il partage le gîte (dans l’Eléphant de la Bastille) et le couvert (un quignon de pain blanc) ? Le roman historique et social de Victor Hugo conserve toute sa puissance dans l’adaptation de Takahiro Arai, mangaka fidèle et inspiré.
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Franz



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Posté: Ven 15 Mar 2019 11:33
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Marius, tu nous fends le cœur !
Le jeune et beau Marius, désargenté, aux habits usés, hante le Jardin du Luxembourg depuis qu’il a croisé le regard de Cosette, en promenade sous l’aile de son père adoptif, Jean Valjean. Amoureux, il les file jusqu’à leur domicile mais Valjean remarque le manège et prend la tangente avec Cosette. Dépité, le jeune homme perd leur trace pendant plusieurs mois. Logé misérablement dans la masure Gorbeau, Marius épie presque malgré lui ses voisins tout aussi démunis qui ne sont autres que les Thénardier, échoués de Montfermeil à Paris. Le couple infernal, alerté par un bienfaiteur en qui ils reconnaissent l’homme qui leur a repris Cosette des années auparavant, décide de lui tendre un piège afin de le tondre et peut-être de l’occire si cela s’avère lucratif. Médusé, Marius commence à relier les différentes personnes entre elles et croit comprendre qui elles sont mais il ne fait qu’échafauder des chimères et ourdir malgré lui un piège particulièrement dangereux.
Arai Takahiro ne semble jamais marquer le pas et baisser les bras dans sa remarquable transposition en manga de l’œuvre romanesque monumentale de Victor Hugo. Il poursuit avec talent sa propre version des Misérables en collant à l’original mais en insufflant ses propres codes narratifs ainsi que sa culture nippone en filigrane. Par exemple, il excelle dans la mise en scène du grotesque inquiétant quand les Thénardier se drapent tels des bouffons vicieux d’une commedia dell’arte pervertie. Quant à l’histoire, elle demeure stupéfiante d’humanité corrompue par la misère. Soit l’homme s’envole vers la grâce, soit il chute vertigineusement et personne ne peut prédire quel sera le sens du mouvement, ascensionnel ou déclinant, avec quelle force. Comment ne pas être touché par l’amour impossible d’Eponine pour Marius ? Naguère pimpante à Montfermeil quand Cosette, loqueteuse s’escrimait pour les Thénardier, elle brave dans l’éclat de sa jeunesse et de sa joliesse la chute sociale et morale de sa famille, cultivant en secret un amour irrigué par l’abnégation et le dévouement. On peut aussi remarquer avec plaisir l’approche feuilletonnesque à la manière d’Eugène Sue et des Mystères de Paris faite par Victor Hugo quand il introduit la bande de voleurs et de coupe-jarrets, les Patron-Minette qui ne semble pas effaroucher Jean Valjean, hiératique et marmoréen face à l’adversité. La richesse du roman est inépuisable et le mangaka en restitue la substantifique moëlle.
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Franz



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Posté: Jeu 28 Fév 2019 16:04
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La bête humaine
L’œuvre de Victor Hugo mêlant étroitement le génie à la bêtise selon Baudelaire fait encore partie du patrimoine culturel français. Les Misérables (1862) a été traduit au Japon au début du vingtième siècle. La création hugolienne se décline en multiples adaptations cinématographiques, télévisuelles, musicales, etc. et ne semble pas en souffrir. Au contraire, elle acquiert un nouveau souffle, une autre dimension, redevient accessible. Le mangaka Takahiro Arai s’attaque au monstre protéiforme, à l’œuvre ramifiée du grand homme français et le résultat ne déçoit pas. Quelques libertés sont prises dans la chronologie, l’auteur nippon préférant débuter la saga en se recentrant sur Jean Valjean et non sur l’évêque Myriel. Le récit y gagne en clarté et entre tout de suite dans le vif du sujet. Jean Valjean écope de dix-neuf années d’emprisonnement pour avoir volé une miche de pain afin de nourrir les enfants de sa belle-sœur. La justice est intraitable envers les pauvres. Le forçat doué d’une force herculéenne est un être brisé par la machine pénitentiaire. Enfin libéré, il est marqué du sceau de l’infamie car ses papiers rappellent son incarcération. Chassé, affamé, acculé, Valjean atterrit chez Myriel, un homme d’église ouvert à la souffrance et à l’injustice. Profitant de l’hospitalité inespérée, Valjean s’enfuit au matin en volant son bienfaiteur. Pris la main au collet par la maréchaussée, Valjean est ramené face à Monseigneur Myriel et à cet instant, l’impensable se produit. L’histoire décolle littéralement. Valjean est touché par la grâce. Pour ce premier bonheur, d’autres suivront car l’œuvre en contient plusieurs, le manga se justifie totalement. Il réactive une histoire universelle bien qu’ancrée dans le XIXe siècle français, entre le carnage de Waterloo (1815) et le Paris insurrectionnel (1832). Plusieurs volumes ont déjà paru au Japon correspondant à plus d’un millier de pages dessinées. Vivement que la déferlante arrive en France afin que le lecteur puisse être à nouveau remué par des personnages emblématiques puissants !
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Franz



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Posté: Jeu 28 Fév 2019 14:30
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Cosette au coin du bois.
Les Thénardier offrent toute la démesure de leur rapace vilenie quand Jean Valjean arrive à leur auberge de Montfermeil, désireux de soustraire Cosette aux turpitudes d’un couple à l’âme misérable. Le père Thénardier a le faciès méphistophélique fendu d’une dentition de requin. Imposant des sommes de plus en plus folles pour le rachat de Cosette, Thénardier pousse toujours plus loin son vice que Valjean semble encourager par son calme olympien et ses acquiescements successifs. A leur façon, les deux personnages représentent une allégorie montrant le combat du bien et du mal, du vice et de la vertu. Comme il faut bien terrasser la bête infâme, Valjean sort une lettre de Fantine l’adoubant dans sa requête. Thénardier plie mais ne rompt pas. Tel un serpent amer, il resurgira périodiquement dans la suite de l’épopée hugolienne. Loin de s’en sortir par le haut du panier, Jean Valjean et Cosette gagnent en catimini la capitale et louent la masure Gorbeau, s’éclipsant dans l’anonymat. Ils pourraient aspirer au bonheur mais l’inspecteur Javert a vent de leur présence et tente de les démasquer. Jean réussit à entrer au couvent du Petit-Picpus grâce à l’intervention providentielle du jardinier Fauchelevent que Valjean a secouru par le passé et dont il ne garde aucun souvenir de ses actes désintéressés.
La seconde moitié du manga est consacrée à Marius, beau jeune homme malmené par son histoire familiale. Fils de l’officier Georges Pontmercy, sabré à Waterloo et vivant depuis la Restauration dans l’indigence et la relégation, Marius est élevé par son grand-père maternel, ardent royaliste. Quand Marius découvre la vérité sur son père, il coupe les ponts avec sa vie aisée et toute tracée. Il connaît alors le dénuement et approche la misère alors qu’il survit dans le Quartier Latin et fréquente des activistes révolutionnaires.
4e volume de l’adaptation en bande dessinée de la monumentale œuvre hugolienne, le manga ne faiblit pas un seul instant. Takahiro Arai fait bien l’impasse sur quelques épisodes afin de fluidifier et densifier son récit, se recentrant sur des moments forts mais son travail est respectable et les sentiments vibrent à l’unisson d’une mise en image forte. L’apparition de Jean Valjean au plus sombre de la forêt et de la vie de Cosette est un moment inoubliable.
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Franz



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Posté: Mer 13 Fév 2019 16:51
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« La première justice c’est la conscience ».
Monsieur Madeleine, maire de Montreuil-sur-Mer est un notable respecté qui, dans son souci de rédemption et de probité, ne peut empêcher le surgissement du passé et l’accomplissement d’erreurs funestes. L’inspecteur Javert le soupçonne d’être Jean Valjean, ancien forçat du bagne de Toulon. Fantine le tient responsable de son licenciement et de sa déchéance. Madeleine/Valjean va donc s’opposer directement à Javert afin d’éviter l’incarcération de Fantine, injustement accusée d’avoir agressé un bourgeois odieux. Fantine doit se saigner afin de répondre aux exigences exorbitantes des Thénardier qui exploitent et maltraitent sa fille Cosette. Si elle part en prison, elle ne pourra plus se prostituer et gagner de quoi satisfaire la voracité des aubergistes de Montfermeil. Valjean a parfaitement saisi la situation et ne veut que le bien de Fantine déjà très diminuée par la maladie. Confronté à l’imminence de la mort de Fantine, Jean Valjean est face à un problème cornélien, courir à Montfermeil et réunir enfin Cosette à Fantine ou bien se rendre séance tenante au tribunal d’Arras afin d’innocenter un simple d’esprit passant pour être Valjean malgré ses dénégations et risquant le bagne à perpétuité.
Le tome 3 du manga de Takahiro Arai clôt le tome 1 des Misérables de Victor Hugo, intitulé Fantine. Il relate le choc entre deux conceptions de la justice, l’une, humaniste, incarnée par Valjean, l’autre, rigoriste personnifiée par Javert. Le combat titanesque entre le lion et le loup, Valjean et Javert, les deux monstres sacrés de la littérature est admirablement restitué dans le manga. Bien que les physionomies dessinées tranchent avec les représentations archétypales, les personnages n’en dégagent pas moins charisme et puissance. Javert, une moitié de visage dissimulée derrière une mèche blonde tombante, biface intérieurement fêlé, semble redoutable et acculé ; Valjean, la barbichette post-moderne, est un colosse juvénile qui ne fait pas son âge, 54 ans à l’époque des faits en 1823. Il est particulièrement touchant quand il se débat avec lui-même, cherchant des excuses à sa conduite mais toujours avec l’œil de la conscience qui le fixe implacablement. Des crispations pourraient apparaître par rapport aux libertés prises et aux exagérations imposées mais cela ferait méjuger d’une œuvre forte, toilettée, revigorée et enrichie de belle manière par un mangaka doué et respectueux.
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Franz



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Posté: Mer 06 Fév 2019 13:59
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Fantine
Figure emblématique de l’innocence bafouée, Fantine occupe l’essentiel du tome 2 du manga des Misérables, roman adapté par Takahiro Arai. Alors que l’œuvre hugolienne fait partie du patrimoine culturel français, le lecteur d’aujourd’hui peut recoller les moments marquants de l’histoire dans le flux et la dynamique du manga. Fantine est montée à Paris. Sa beauté et sa fraîcheur font tourner les têtes. Ouvrière : « elle avait de la race ». Tholomyès, vieil étudiant viveur trentenaire, l’a séduite, mise enceinte et abandonnée lâchement. En cherchant à se retrancher dans sa ville natale de Montreuil-sur-Mer, Fantine va commencer son parcours de combattante. Chemin faisant, elle devra se délester de Cosette, sa fille adorée au profit des Thénardier, ignobles aubergistes rapaces qui réclameront toujours plus d’argent à une mère réduite au chômage, à la prostitution, à la misère et à la mort. Cela pourrait faire too much mais l’engrenage est fatal à une époque où une fille-mère est une pècheresse et une brebis galeuse à qui rien n’est permis sinon l’expiation. Le manga montre bien, sans appuyer, la décrépitude dans sa marche inexorable. Fantine conserve un visage de poupée au regard halluciné. Dans cette tragédie mise en place, Jean Valjean est devenu le riche et respecté entrepreneur Monsieur Madeleine, maire de Montreuil. L’inspecteur Javert, le « chien d’une louve », est aussi entré en lice. Il soupçonne Madeleine d’être Valjean, l’ancien forçat pour qui aucune rédemption n’est possible. Une scène de rue lui en donnera confirmation quand Madeleine soulève à mains nues une charrette d’un poids monstrueux afin que Fauchelevent, son plus fidèle détracteur, la jambe coincée, puisse s’extirper du piège mortel. La confrontation entre Madeleine et Javert va alors devenir inévitable.
Bien que la couverture couleur du tome 2 mette en avant la rivalité entre Valjean et Javert, Fantine est bien le personnage central du manga. Takahiro Arai s’est lancé dans une entreprise ambitieuse et titanesque avec une adaptation en 8 volumes des 1 800 pages du roman de Victor Hugo soit l’équivalent en nombre de pages dessinées. Les détails sont soignés tant dans les tenues vestimentaires que dans l’architecture du XIXe siècle. Le mangaka ne peut toutefois s’empêcher de restituer des expressions faciales à la mode japonaise, bouche béante, pupille démesurée, pommettes rougies. Cela ne nuit néanmoins en rien à l’ensemble, porté par un souffle épique ainsi qu’une puissance romanesque intacte.
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[LES MISERABLES | VICTOR HUGO]
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Corinne7



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Posté: Mar 06 Jan 2015 7:07
MessageSujet du message: [LES MISERABLES | VICTOR HUGO]
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Très bon roman avec des personnages qui restent fidèles à leurs principes de vie, peu importe les situations de vie rencontrées.
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[Les Misérables | Victor Hugo]
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C-Maupin



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Posté: Lun 22 Aoû 2011 8:24
MessageSujet du message: [Les Misérables | Victor Hugo]
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Je souscris tout à fait à la note de Rivax.
Ce roman est mon roman préféré.
Je l'ai lu pour la première fois à onze ans (intégralement à l'exception du livre sur Waterloo), ce qui m'a permis de le lire sans trop connaître de l'histoire. Je l'avais emprunté à la bibliothèque du lycée et je l'ai acheté un ou deux ans plus tard pour le relire, curieusement il n'était pas dans la bibliothèque de mes parents.
Depuis je l'ai encore relu une ou deux fois et je sais que j'aurai encore autant de plaisir à le savourer de nouveau.
De toutes les adaptations cinématographiques, celle que je préfère est celle de Lelouch, avec Belmondo. Il me semble que c'est celle qui rend le mieux justice à l'universalité de ce roman.
A lire sans modération et à tout âge.
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[Les Misérables | Victor Hugo]
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rivax



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Posté: Lun 22 Aoû 2011 1:36
MessageSujet du message: [Les Misérables | Victor Hugo]
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Comment résumer un livre comme les Misérables, fresque de près de 1500 pages qui déroule sur une vingtaine d'année le destins d'une quinzaine de personnages principaux et d'une centaine de personnages secondaires...
Qui mieux que l'auteur peut faire la synthèse de cette oeuvre immense, de ce roman comme on n'en fait plus...
"Le livre que le lecteur a sous les yeux en ce moment, c'est d'un bout à l'autre dans son ensemble et dans ses détails, quelles que soient les intermittences, les exceptions ou les défaillances, la marche du mal au bien, de l'injuste au juste, du faux au vrai, de la nuit au jour, de l'appétit à la conscience, de la pourriture à la vie, de la bestialité au devoir, de l'enfer au ciel, du néant à Dieu. Point de départ : la matière, point d'arrivée : l'âme. L'hydre au commencement, l'ange à la fin." Victor Hugo, les misérables, cinquième partie, livre premier.

S'il m'a fallu quatre mois pour terminer ce pavé, c'est parce que j'ai pris mon temps pour ne pas être lassé par la richesse, la densité du texte. Car Hugo a mis plus que l'histoire de ses personnages dans le livre : chaque situation est prétexte à digression, explication. Que Jean Valjean se réfugie dans un couvent, Hugo consacre cinquante pages à l'histoire des ordres monastiques à Paris et au destin plus particulier de celui où il installe son personnage. Que Jean Valjean fuie par les égouts, c'est l'histoire de ce cloaque à travers les âges qui nous est servie. Deux brigands parlent en argot, Hugo consacre vingt pages à l'histoire de l'argot parisien...bref, il y a de la recherche, de l'érudition et de l'anecdote pour illustrer, entrecouper le récit. Hugo l'exilé profite aussi de ce livre sur la Restauration pour exprimer ses opinions politiques : sur Louis-Philippe, Napoleon, la révolution de juillet, les trois glorieuses...bref, plus qu'un roman, c'est une aventure littéraire.

Hélas, la malédiction des grands classiques archi-connus, archi-adaptés et archi-simplifiés c'est que les grands moments en sont connus et que le lecteur les attend avec une impatiences qui lui gâche un peu la lecture...raison de plus pour ne pas se hâter.

Les Misérables, un livre qui se déguste.
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