6 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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[Les détectives sauvages | Roberto Bolaño] |
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Message |
Kundry
Sexe: Inscrit le: 30 Juil 2008 Messages: 400 Localisation: Yvelines
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Posté: Mar 20 Mar 2012 9:43
Sujet du message: [Les détectives sauvages | Roberto Bolaño]
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Alberto et Ulises sont deux jeunes gens idéalistes vivant à Mexico dans les années 70. Passionnés par la poésie, ils créent le mouvement des « réal-viscéralistes », dans lequel gravite d’autres jeunes comme eux. Ce livre suit la trajectoire des divers membres de ce mouvement jusqu’à la fin des années 90.
C’est un gros pavé, et aussi un livre très ambitieux. La trame narrative n'est pas linéaire : une fois la première partie du livre passée, les courts chapitres sont racontés par différents personnages, ayant tous en commun d'avoir croisé Alberto ou Ulises à un moment donné de leurs vies. Par petites touches, l’on se fait donc une idée de comment les protagonistes ont évolué et de ce que devient leur vie.
Mon avis sur ce livre est mitigé. Un mois pour le lire : c'est donc qu'il ne m'a pas passionné (et je me suis même ennuyée lors de certains passages). En revanche, j’ai aimé son côté ambitieux dans la mesure où l’auteur réussit bien à rendre le temps qui passe, une certaine époque, et le difficile choix d’accepter la réalité telle quelle est ou de rester fidèle des idéaux que l’on sait être devenus utopiques.
Alors que je n’avais que peu de sympathie pour les réal-viscéralistes au début du roman, je me peu à peu attachée à eux.
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[Les détectives sauvages | Roberto Bolaño, Robert Amutio...] |
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Message |
ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Mer 19 Jan 2011 9:48
Sujet du message: [Les détectives sauvages | Roberto Bolaño, Robert Amutio...]
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Roberto Bolano me passionne.
Littéralement.
Voici le troisième roman que je lis de cet auteur, et comme lors de mes deux précédentes expériences, j'ai été fascinée par sa capacité à exprimer l'essentiel en décrivant l'anodin, à traquer le caractère universel des problématiques que révèlent certains événements a priori insignifiants.
La première et la dernière partie des "Détectives sauvages" sont la transcription du journal tenu de novembre 1975 à février 1976 par Juan Garcia Madero, jeune étudiant mexicain. Il fait à cette époque la connaissance d'un groupe de poètes qui se sont donnés l'improbable nom de réal-viscéralistes, dont les deux charismatiques chefs de file sont Ulises Lima et et Arturo Belano, ce dernier ayant fui le chili lors de l'avènement au pouvoir de Pinochet. Juan arrête alors ses études de droits pour traîner dans les bars et les librairies où il vole des livres, à l'instar de ses compagnons poètes. Comme eux, il écrit et lit aussi de la poésie, en même temps qu'il fait ses premières expériences sexuelles, occasion pour l'auteur de mettre en scène des situations souvent cocasses. Le lecteur déambule ainsi dans les bas-fonds de Mexico en compagnie du groupe hétéroclite que forment les viscerréalistes, qui compte aussi bien des hommes que des femmes, des hétéros que des homosexuels, des riches que des pauvres. Le point commun de tous ces individus étant l'amour de la poésie, mais aussi cette impression qu'ils donnent d'être en quête perpétuelle d'une sorte d'absolu qui mêlerait création artistique et idéal révolutionnaire.
A la suite d'un concours de circonstances, Ulises, Arturo, Juan et Lupe, une prostituée de leurs connaissances menacée de mort par son souteneur, prennent la fuite à destination du désert de Sonora. Ils vont profiter de cette escapade forcée pour partir à la recherche de la légendaire poétesse Cesarea Tinajero, mère spirituelle du mouvement viscerréaliste.
La seconde partie du roman (pendant laquelle le journal s'interrompt) est composée de la longue série des témoignages de personnes ayant rencontré, à un moment de leur vie, plus ou moins longuement, Arturo et/ou Ulises, sur la période allant de 1976 à 1996, dans des endroits aussi disparates que Barcelone et le Liberia, Paris, Collioure ou la Galicie.Dans un premier temps, à l'image d'instantanés fugaces, ces témoignages donnent d'Arturo et d'Ulises une représentation partielle, et les auréolent d'un caractère impalpable, presque irréel, mythiques aventuriers parcourant le monde en ne laissant derrière eux que le souvenir de leur passage... Puis, peu à peu, ils prennent consistance (notamment Arturo, sur lequel l'auteur s'attarde davantage), les narrateurs décrivant des événements de plus en plus concrets. Le lecteur reconstitue ainsi, par bribes, le parcours chaotique des poètes sur vingt ans d'existence, pour en arriver à la conclusion qu'ils n'ont finalement jamais cessé d'être en quête... peu importe en quête de quoi, d'ailleurs : qu'il s'agisse de bâtir un monde meilleur, ou de créer un art original et nouveau, l'important est de refuser les concessions à la routine et à la médiocrité, de s'opposer aux reniement de ses principes. Résolutions que viennent conforter semble-t-il le sentiment de mélancolie, voire d'amertume, qui émanent en filigrane des témoignages de ceux qui ont approchés nos héros, et qui expriment bien souvent la nostalgie de la jeunesse, de la bohème perdue, le regret d'avoir remisé aux oubliettes leurs idéaux et leurs aspirations artistiques.
Récit dense, mais d'une grande lisibilité, "Les détectives sauvages" semblent concentrer dans leurs pages tout l'esprit d'une génération latino-américaine façonnée par une histoire tourmentée, caractérisée par son besoin d'errance, à la fois physique et spirituelle, et par son amour de la poésie. Roberto Bolano maîtrise à la perfection l'art d'entremêler fiction(s) et références à des faits réels, et sait instaurer patiemment entre ses personnages et le lecteur une sorte d'intimité qui fait que lorsque l'on referme ce roman après l'avoir terminé, on ressent presque comme un sentiment de perte...
http://bookin-ingannmic.blogspot.com
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[Les détectives sauvages | Roberto Bolaño, Robert Amutio...] |
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laure69
Sexe: Inscrit le: 05 Nov 2006 Messages: 12 Localisation: Paris
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Posté: Jeu 06 Jan 2011 20:33
Sujet du message: [Les détectives sauvages | Roberto Bolaño, Robert Amutio...]
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Des poètes mexicains d'un mouvement novateur et inconnu part à la recherche d'une poétesse de deux générations au-dessus qui a écrit un unique poème publié dans une revue ayant eu un unique numéro publié (photocopié ?) à quelques exemplaires. Le cadre est posé. Le genre artiste méconnue a le don de m'agacer et le fait que je n'aime pas particulièrement la poésie n'arrange pas les choses. Au fil des pages on se rend compte avec effarement que ces adolescents toujours en train de b… batifoler finissent par dépasser la quarantaine. Avec une question en suspens : va-t-il enfin se passer quelque chose ?
Malgré tout, après un grand moment de doute (faut-il continuer, tout le livre est écrit comme ça), on s'habitue à ces petits chapitres où le narrateur change à chaque fois et raconte une petite tranche de vie. Cela constitue un chapelet de petites nouvelles gravitant autour de deux personnages principaux et certaines sont agréables à lire. On voit également certains aspects du Mexique où la violence est très présente.
Enfin, disons-le, il faut être un lecteur endurant car on en prend quand même pour plus de 900 pages.
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[Les détectives sauvages | Roberto Bolaño, Robert Amutio...] |
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Nadjalou
Sexe: Inscrit le: 15 Déc 2006 Messages: 77 Localisation: Strasbourg
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Posté: Sam 06 Jan 2007 11:57
Sujet du message: [Les détectives sauvages | Roberto Bolaño, Robert Amutio...]
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Roman monstre d'un chilien, mort en 2003, à cinquante ans. Livre culte de nombreux auteurs espagnols et latino-américains. Ce gros livre, dense, fouillu,( huit-cents pages !) embrasse toute la fin du siècle dernier. Dès la première phrase, j'ai été saisie : "2 novembre. J'ai été cordialement invité à faire partie du réalisme viscéral. Evidemment, j'ai accepté. Il n'y a pas eu de cérémonie d'initiation. C'est mieux comme cela". Intriguant, non ? Les détectives sauvages, ces mystérieux réal-viscéralistes, n'ont pas de patrie. Ils opèrent ici et là, de l'Amérique du sud à L'Espagne, de la France à l'Allemagne... Leur mouvement avant-gardiste, fondé en 1975, est inspiré de l'infra-réalisme : il s'agit de vagabonder, de composer des poèmes, de saper l'ordre du monde, d'avoir le culte de l'amitié et de l'érotisme... Epopée brutale et lyrique, absurde et poétique, anarchique et humoristique (humour noir !) de la fin du siècle dernier... Epopée qui ne peut se raconter. Comment raconter un westeren-opéra ? Comment raconter un volcan littéraire ? Comment raconter le réseau planétaire d'un noyau de perdants ? Comment raconter une polyphonie du chaos ?
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