Voilà un roman policier à la française ! J'entends par là quelque chose de simple, mais pas simpliste, et surtout sans élément invraisemblable.
L'action se situe à Paris, avec pour cadre principal les bords de Seine, d'où le titre ! Le 36 quai des orfèvres y tient une place de choix, comme d'ailleurs la parfumerie, en lien avec une place de choix des odeurs dans le récit.
L'enquête semble au premier abord être simple, mais l'intrigue va s'épaissir au fil des pages, avec des relations et des personnages ambiguës.
L'ombre d'un rebondissement plane sur chaque fin de chapitre, et on est donc obligé de tourner les pages à toute vitesse sans reprendre son souffle !
Le cadre est par ailleurs très bien restitué, ce qui ajoute au réalisme de l'ensemble !
Haletant !

Voilà un ouvrage qui peut diviser les amateurs de romans policiers.
Certains le trouveront trop précis dans les descriptions des bords de Seine, mais qui connait la Brigade Fluviale?, ou alors trop attendu dans le comportement des policiers du 36 quai des Orfèvres, le tueur trop cruel au point de se dire mais où va s'arrêter cette escalade de perversité,....
Pourtant l'auteur réussie a nous embarquer (sans mauvais jeu de mots) dans une analyse des différents milieux qui bordent la Seine, fil rouge de cette ténébreuse histoire. Avec, certes beaucoup de détails, des personnages plutôt attachants notamment les policiers ou Camille Beaux et sa blanquette à la vanille.
J'ai eu du plaisir à le lire, ça change des polars américains ou suédois....

Une cruelle déception. Alors que l'atmosphère semblait glauque à souhait (la Seine hivernale comme lieu où sévit un tueur fou), le livre n'est qu'un ramassis de poncifs mal maîtrisés, snobs et prétentieux. On s'ennuie ferme, à moins que l'on ne soit horriblement agacé par un livre qui, à l'instar des cadavres flottant sur le fleuve, ne présente pas une once de vie ou de vérité (malgré toutes les infos poussives que l'auteur délivre pour plomber encore davantage l'ensemble). La Seine méritait bien mieux.