Lu après « L’usage du monde » du même auteur. Je m’attendais à un récit du même type: chronologie d’un voyage à travers un japon disparu.
C’est au contraire une histoire du Japon – couplée à une tentative d’analyse du peuple japonais et de sa mentalité – qui convient parfaitement à qui, comme moi, a soif de ce pays, mais n’en connais ni l’histoire ni la religion. Entrecoupé des expériences de l’auteur lors de ses divers séjours au Japon, et teinté d’un amour profond pour le pays, ce livre est parfait pour attiser une envie de départ...

Nicolas Bouvier a consigné dans ce livre quelques moments forts de ses voyages au Japon dans l'immédiat après-guerre, puis dans les années 64,65. Il a pu ainsi mesurer l'écart entre un Japon encore trés traditionnel qui venait de subir une humiliante défaite et le pays décompléxé qui fournissait avant la Chine tous les rêves occidentaux.
Nicolas Bouvier est beaucoup plus qu'un globbe-trotter genre...( je ne les citerai pas , la méchanceté est bannie de mon monde ! ), donc Nicolas Bouvier est un écrivain, tout simplement, qui voyage ! Avec lui nous allons découvrir un pays d'un exotisme puissant , méconnu,inconnu même ; d'une recherche d'une maison à louer à Kyoto, à la découverte du théatre No en passant par des errances dans l'île d'Hokkaïdo, Bouvier nous brosse un Japon magnifique,humble et fier,somptueux dans ses paysages et énigmatique dans le comportement de ses habitants.
Nicolas Bouvier a l'art du peu ; peu de mots, peu d'effets de style, peu de grands sentiments grandiloquants. Mais sa re-création , littéraire, de ce pays , atteint sa cible c'est à dire notre coeur.

Juste au hasard (j'ai ouvert le livre, page 263...) : " .... Le train de Wakanaï passera demain matin. Accoudé au guichet, le menton solidement calé dans les paumes, je suis parti pour le sommeil, comme un fêtu, dans le déferlement de souvenirs où tout; même les ombres,devenait miséricordieusement minuscule; "

Je dois concéder que je connais peu de choses sur le Japon, je n'y suis jamais allé, son histoire m'est à peu près inconnue, sa littérature est un continent vierge (j'ai essayé "Le temple d'or" de Mishima, échec au bout de 50 pages...), pour moi le japonais le plus connu c'est Seiji Ozawa, à la limite Yoko Ono... Alors quand Bouvier a commencé dans quelques uns de ses chapitres a relater les complexes relations qu'entretenait ce pays avec le reste du monde je me suis senti un vrai "barbare", l'équivalent des commerçants portugais et néerlandais qui les premiers (occidentaux ! ) ont abordé l'île.Et ce livre, "Chronique japonaise" m'a aiguilloné tant et si bien que je viens d'écumer les rayons de ma médiathèque préférée pour y trouver des ouvrages en rapport. Déception mélancholique ! peu de romans, et au rayon histoire une dizaine de livres plutôt indigestes... ah si j'ai trouvé un "Atlas historique du Japon" (Bordas) qui certainement éclairera ma lanterne...

Un livre à lire avant un voyage au Japon.
La chronique de Nicolas Bouvier se découpe en deux parties.
Dans la première, l'auteur retrace l'histoire du pays, des origines (légendaires) à la fin de l'occupation américaine (1955) qui coincide avec le premier séjour de l'auteur au pays du soleil levant. Ensuite, l'auteur relate ses séjours au Japon : un premier séjour à Tokyo en 1955, puis à Kyoto en 1964, enfin, un voyage itinérant à Hokkaïdo pour terminer avec quelques pages sur Shikoku.

Le fil conducteur du récit est l'analyse du caractère des japonais, difficile à cerner, si différent du nôtre. La première partie va en expliquer les fondements tandis que la seconde en présente le résultat, les déclinaisons à travers les arts, le théätre No, l'architecture, la religion...

L'écriture est agréable, simple, fluide. C'est le texte d'un voyageur qui ne s'encombre pas de chichis mais relate objectivement ce qu'il observe.

Un voyage immobile au japon !

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Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.

Ville du lâcher : Morsang-sur-Orge - Date du lâcher : 13/10/2007