Au début de la seconde moitié du XIXème siècle, Eugène Rougon est contraint de démissionner du gouvernement de l'empereur Napoléon III.
Un cercle "d'amis", qui avaient fondés leurs mesquins espoirs et leurs voraces ambitions sur sa carrière, vont œuvrer pour le ramener vers la politique alors que son ambition serait de devenir propriétaire terrien dans les Landes.
Leur dévotion et leur soutien vont fluctuer selon la force des espoirs que portent la perspective de le voir redevenir ministre et du fait qu'il leur sera éternellement redevable.
Dans cet entourage se mêle Clorinde, une jeune femme ambitieuse et sournoise qui va étudier le "grand homme" pour pousser son insignifiant mari vers sa succession politique.
Un roman riche, bien structuré, à la peinture des personnages sans concession, dont aucun personnage ne sort vraiment grandi.

Le sujet de ce roman est la lutte d'Eugène Rougon et de Clorinde pour le pouvoir. Lutte toute en force pour Rougon, toute en finesse et duplicité pour Clorinde.
Et puis, il y a tous les personnages "secondaires", plus odieux les uns que les autres par leur voracité, leur ingratitude, leur hypocrisie. Rougon atteint une certaine grandeur en étant leur victime sans être leur dupe.
Une scène m'a frappée, la "curée froide" donnée à Compiègne et qui symbolise bien la "curée" à laquelle se livrent tous ces personnages avides qui entourent Rougon.
La construction du livre est intéressante : on remarque encore la symétrie qui fait commencer le roman lors d'une séance à la chambre, où tout le monde se demande si Rougon va démissionner et le fait finir sur un autre séance de la chambre, où Rougon, reniant ses idées passées, retrouve le pouvoir.
Les personnages de Zola ont tous une grande vérité, son style est toujours aussi agréable à lire et son humour dans la satire ne se dément pas.