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Les notes de lectures recherchées

7 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (2 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : etats-unis, litterature americaine, meurtre, prohibition, prostitution, roman-noir, sud etats-unis, viol, violence

[Sanctuaire | William Faulkner]
Auteur    Message
mazel



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 08 Déc 2008
Messages: 366
Localisation: france

Posté: Dim 24 Juil 2011 20:36
MessageSujet du message: [Sanctuaire | William Faulkner]
Commentaires : 0 >>

un livre angoissant.
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[Sanctuaire | William Faulkner]
Auteur    Message
ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 737
Localisation: Mérignac

Posté: Mar 09 Mar 2010 14:35
MessageSujet du message: [Sanctuaire | William Faulkner]
Commentaires : 0 >>

Lire un roman de William Faulkner, c'est un peu comme d'être initié à un mythe... il semblerait que nous ayons affaire à un maître, une référence. Pensez donc, son patronyme a même donné lieu à l'invention d'un adjectif ! Il en deviendrait presque intimidant... Enfin, d'après ce que j'ai cru comprendre, "Sanctuaire" serait l'une de ses oeuvres les plus abordables.

S'inspirant d'un sordide fait divers, l'auteur a écrit ce roman en 1930, à l'époque de la prohibition. Le début du récit a d'ailleurs pour cadre une masure perdue dans les bois où quelques individus s'adonnent à l'alcool de contrebande. C'est là qu'à l'issue d'un accident de voiture échouent Temple et Gowan, deux étudiants, pour leur plus grand malheur. En effet, la situation tourne à la tragédie, et devient le point de départ, pour la jeune fille, d'une descente aux enfers, sur la pente irréversible de l'avilissement...

J'ai été d'emblée impressionnée par la capacité de l'auteur à imprégner son récit d'une intensité dramatique à la fois latente et comme envoûtante : il en émane une tension sous-jacente, induisant l'imminence d'événements dramatiques, qui ne sont pourtant jamais clairement exprimés. Faulkner suggère l'horreur plus qu'il ne la décrit, distille les informations relatives à l'intrigue avec parcimonie, bouscule la chronologie des faits. C'est ainsi presque en état d'hypnose qu'il nous plonge : assommé par cette atmosphère trouble et oppressante, le lecteur est à sa merci. Et peu importe finalement si les tenants et aboutissants de l'histoire ne sont jamais complètement dévoilés. L'intérêt du roman réside d'une part dans le style de l'auteur, qui concilie à la fois profusion et précision, d'autre part dans sa façon d'évoquer la lente déchéance de ses personnages, et les diverses alchimies qui découlent de leurs relations.
Des alchimies plutôt malheureuses, mettant en évidence la mesquinerie et l'hypocrisie de la nature humaine, dont il ne faut espérer ni charité ni compassion. Les héros mis en scène par William Faulkner laissent en effet peu de place à l'expression d'une quelconque grandeur d'âme... Quant à ceux qui sont censés garantir l'équité de cette société rongée par la corruption, protéger les plus faibles, l'importance de leur réputation et leur soif de pouvoir passent avant la légitimité de leurs principes...

"Sanctuaire" est un roman d'une noirceur désespérée, le récit du triomphe du mal et de l'injustice, dont on ressort quelque peu hébété, et qui nous laisse un goût amer, mais qui m'a effectivement convaincue de la grande valeur de son auteur.

A bientôt, Monsieur Faulkner...
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[Sanctuaire | William Faulkner]
Auteur    Message
Max




Inscrit le: 10 Aoû 2006
Messages: 403

Posté: Lun 08 Juin 2009 21:39
MessageSujet du message: [Sanctuaire | William Faulkner]
Commentaires : 0 >>

Sanctuaire est un roman intense, noir et dur, inspiré d'un fait divers sordide. L'habileté du récit consiste à faire admettre, sans les moraliser, le viol d'une jeune fille, le meurtre d'un homme, le lynchage d'un innocent, soit des formes de violence extrême, les faits, difficilement soutenables, étant énoncés sans jamais porter de jugement de valeur.

Mais plus que de l'histoire elle-même, la puissance du récit vient de sa construction, magistrale, et de son style, chaotique, tendu, qui ne laisse aucun répit au lecteur. Sa technique narrative est subtile, les chapitres se focalisent à tour de rôle sur le destin des différents protagonistes, et le noyau de l'intrigue n'est révélé qu'à la fin du roman. Pas même révélé d'ailleurs, puisque le lecteur doit plutôt le déduire, ce qui s'est réellement passé n'étant jamais dit explicitement, mais évoqué par bribes. Ce n'est que peu à peu que, l'intrigue se resserrant, les clés pour comprendre le déroulement des faits sont données. Cette construction non linéaire, avec sa chronologique bouleversée et sa narration disloquée, déroute certainement, mais force l'admiration devant son habileté, le lecteur restant incertain jusqu'au bout sur les faits. C'est un livre difficile, qui requiert une attention soutenue et qu'on lit partagé entre fascination et répulsion.

« Temple ne vit pas, n'entendit pas s'ouvrir la porte de sa chambre. Au bout d'un instant, elle tourna par hasard les yeux de ce côté et y aperçut Popeye, son chapeau sur l'oreille. Sans bruit, il entra, ferma la porte, poussa le verrou, se dirigea vers elle. Tout doucement, elle se renfonça dans le lit, remontant jusqu'au menton les couvertures, et resta ainsi, anxieusement attentive aux gestes de Popeye. Il s'approcha, la regarda. Elle sentit son corps se contracter insensiblement, se dérober dans un isolement aussi absolu que si elle eût été attachée sur le clocher d'une église. Elle sourit à Popeye dun pauvre sourire humble et gauche, découvrant l'émail de ses dents. »


On referme ce livre sonné, à bout de souffle, exsangue, sans savoir comment en parler... J'ai attendu quelques jours, quelques semaines même, le temps de reprendre mon souffle et de chercher mes mots. Je ne suis pas sûre de les avoir trouvés. Mais l'impression généralement qu'il m'en reste aujourd'hui est un sentiment diffus et persistant de violence, de bassesse, de corruption, d'impuissance, de désespérance et... de consternation.


le cri du lézard
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