Je n'ai jamais lavé ma voiture – plutôt crever. Avec Alice on la traitait de poubelle mais en réalité c'était une 504 Peugeot bleu métallisé, fleuron de l'industrie automobile française à l'époque où le pays dérivait encore vers une démocratie de (super) marché.
Voici un polar noir qui se lit tout seul. Prenez place sur la banquette arrière de la 504 de Fred et Alice pour un road movie breton.

Un flic borgne dopé aux amphétamines et à la coke, un meurtrier sous l'emprise d'un "jeu thérapeutique", des indépendantistes aux pulsions ultra violentes, voilà une belle galerie de personnages pour soutenir une intrigue à la Columbo (ben oui, on sait dès le début qui est le meurtrier).
J'avoue que la longue cavale du meurtrier qui tient plus de l'errance que d'une véritable fuite pour échapper aux forces de l'ordre ainsi que la désinvolture du policier qui semble plus attaché à se défoncer qu'à retrouver ses suspects ne m'ont guère aidé à accrocher au bouquin. Et puis j'ai tenu quand même parce que c'est loin d'être mal écrit et que la dimension psychologique des personnages est très bien travaillée.
La fin quant à elle vaut tous les efforts consentis pour y arriver, un happy end qui touche tous les protagonistes ou presque et l'explication de tout ce qui est advenu avant, bref, une réussite