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Les notes de lectures recherchées

5 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (4 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : afrique, biafra, colonie, colonisation, histoire, meroe, mythe, niger, nigeria, quete, reve et realite

Auteur    Message
andras



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 20 Sep 2005
Messages: 1800
Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France

Posté: Jeu 07 Avr 2016 15:57
MessageSujet du message:
Commentaires : 0 >>

Dans ce livre imprégné de ses propres souvenirs d'enfance, JMG Le Clezio nous raconte un enfant de douze ans (Fintan) et sa maman (Maou, pour Marie-Louisa, elle est d'origine italienne) qui, en 1948, quittent la France où ils habitaient pour rejoindre Geoffroy, le père de Fintan, un fonctionnaire colonial anglais, qui vit à Onitsha sur le fleuve Niger et qui n'a jamais vu son fils. Fintan et plus encore Maou vont connaître un certain nombre de désillusions en s'installant à Onitsha (la société coloniale, les paysages d'où la forêt a disparu, le mari qui est "spécial" ...) mais l'un comme l'autre trouveront des compensations à leur dépit. Fintan se lira d'amitié à un jeune noir Bony qui lui apprendra à devenir africain, Maou s'emploiera à aider des jeunes africaines. Le père, quant à lui, rêve de retrouver les traces d'une reine noire de Meroë, dernière pharaonne qui aurait guidé son peuple chassé de la haute vallée du Nil jusqu'à une île sur le fleuve Niger, propice à la fondation d'une nouvelle cité. Un jour, pourtant, la famille devra quitter l'Afrique pour toujours.

Si je m'en étais tenu à la première moitié du livre, j'aurais probablement écrit une note de lecture très critique, dénonçant la raideur du style de l'auteur, la distance qu'il met entre lui et ses personnages, comme s'il décrivait des photographies qui ne le concernent pas vraiment. Et puis, vers le milieu du livre, les choses ont commencé à s'inverser et les personnages, ainsi que l'Afrique, se sont mis à vibrer, et cette vibration s'est propagée à moi, je devenais Fintan, et Maou et Geoffroy, et Oya et Okawho et Bony et la rivière Omerun, et les marques Itsi sur les visages d'Oya et d'Arsinoë, et l'épave du George Shotton au bout de l'île Brokkedon et la piste vers Aro Chuku et je cherchais sur Wikipedia et Google Maps les détails qui me manquaient, je rêvais à mon tour de la reine noire de Meroë, je descendais les eaux couleur d'ambre du fleuve Niger. Le livre m'avait transpercé, j'étais devenu un des leurs. Je suis un fan d'Onitsha.
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[Onitsha | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Auteur    Message
ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 737
Localisation: Mérignac

Posté: Mar 24 Nov 2009 15:34
MessageSujet du message: [Onitsha | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Commentaires : 1 >>

1948. Maria Luisa (surnommée Maou) et Fintan, son fils âgé de 12 ans, quittent le sud de la France pour l’Afrique où les attend Geoffroy, leur mari et père. Fintan ne connaît pas Geoffroy, parti juste après sa naissance occuper un poste dans un comptoir colonial de l’empire britannique, Onitsha.

« Onitsha », c’est l’histoire de rencontres plus ou moins réussies, certaines enrichissantes, et d’autres complètement ratées.
C’est celle, douloureuse et imposée, des africains avec leurs colonisateurs, ces soi-disant « civilisés » qui opposent leurs lubies de citadins et leur pratiques commerciales à la relation respectueuse qu’entretiennent les autochtones avec la nature et les animaux, à la vie simple qu’ils mènent.
C’est celle des protagonistes avec leurs rêves.
Pour Maou, d’abord, qui, à la place de l’Afrique romanesque qu’elle avait imaginée, des randonnées à cheval dans la brousse, des forêts chatoyantes, rencontre la longueur des journées monotones, la chaleur étouffante, les cultures d’ignames et de palmiers qui ont depuis longtemps remplacé la forêt.
Pour Geoffroy, ensuite, fasciné par les mythes de l’Afrique et surtout celui de la descendante des pharaons, la reine noire de Meroë, dont il recherche la trace, et qui doit composer avec l’attitude odieuse de ses compatriotes.
Mais si l’Afrique ne répond pas systématiquement à tous les fantasmes, elle est néanmoins pour ceux qui ne manquent pas de générosité, la source d’autres trésors. Maou y apprend la patience, et à aimer "ces africains si doux, aux gestes purs et élégants".
Fintan, lui, avec sa spontanéité d’enfant, adopte les habitudes et les jeux de Bony, son ami noir, et conservera en lui toute sa vie les images, les odeurs et les souvenirs de cette terre au charme si envoutant.
Je ne peux m’empêcher d’imaginer que l’auteur s’est inspiré de sa propre expérience pour nous livrer ce récit si puissamment évocateur, dans lequel, une fois de plus, il nous emmène en voyage dans ce sud qui le fascine, et nous rappelle que jamais la colonisation n’a eu d’effets salvateurs ou bénéfiques sur les peuples qu’elle a soumis, qui n’avaient pas besoin de nous...
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