Mon deuxième Camilleri, en français, ce coup-ci.... J'ai beaucoup aimé, même si l'adaptation de la langue particulière de Camilleri au français est plus déroutante qu'en espagnol...

Quand il était enfant, un jour son père, pour babiller, lui avait raconté que la lune dans le ciel était faite de papier. Et lui, qui avait toujours confiance dans les dires du père, il y avait cru. Et maintenant, mûr, expert, homme de réflexion et d’intuition, il y avait de nouveau cru dur comme fer… quand ils lui avaient raconté que la lune était faite de papier.
Un « Montalbano », notre commissaire vedette, en crise … que plus il s'aperçoit de vieillir, plus il s'agrippe aux suggestions qui proviennent de son enfance. Un affaire trouble, avec un délit découvert mais non puni. Pour Montalbano, il n'est pas important d’assurer un coupable à la justice, il veut comprendre. Qui commet le mal, le solde avec soi-même, souvent en le payant de sa propre vie.
L'intérêt de ce roman policier se situe dans le fait que celui qui raconte ne veut pas que chaque chose retourne à sa place, qu’une fois la vérité découverte, l’ordre des choses se recompose ; les vérités ont tant et plus de ramifications et d’obscures profondeurs, elle est décidément bien pavée la route qui borde l'esprit humain. Mille grazie Camilleri.