5 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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[Tête de chien | Morten Ramsland, Alain Gnaedig (Traduct...] |
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ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Dim 24 Juil 2011 21:24
Sujet du message: [Tête de chien | Morten Ramsland, Alain Gnaedig (Traduct...]
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Il y a des dynasties célèbres, des lignées royales, des descendances marquées du sceau de la bonne fortune…
… et il y a les Eriksson., famille norvégienne au destin plus piteux que glorieux, dans laquelle se transmettent plus de tares et de déveine que de bonheur et de richesses, surtout à partir du moment où Askild y fait son apparition.
Ce dernier, fils d’un second de navire qui lors de ses rares retours au foyer en profitait pour le corriger sévèrement des bêtises commises en son absence, devint un jeune homme dur, parfois violent, dont les magouilles aux dépens de l’occupant allemand lui valurent un séjour en camp de concentration. Il en sera définitivement marqué, pourchassé par des fantômes qui contribueront à sa descente dans l’alcoolisme.
Mais bien avant de sombrer dans ce travers, et à peine revenu de camp, il se marie avec Bjork, fille d’un armateur ayant fait faillite suite à la destruction de sa flotte durant le conflit mondial.
Séduite par le caractère aventurier de ce prétendant d'une condition inférieure à la sienne, elle en viendra assez vite à regretter amèrement cette union…
Le narrateur de « Tête de chien » est Asger, le petit-fils d’Askild. A la demande de sa sœur Stinne, car leur grand-mère Bjork est mourante, il rentre du Danemark où il vit depuis plusieurs années. Ce retour en Norvège éveille en lui des réminiscences : ses souvenirs d’enfance, mais aussi et surtout ceux qui lui ont été rapportés à propos de son mémorable grand-père et de son père Niels, surnommé Tête de chou en raison de la dimension hors norme de ses oreilles...
D’anecdotes en épisodes malheureux, de réminiscences de peurs enfantines en allusions à d'obscurs secrets de famille, Asger nous fait revivre l’épopée à la fois désastreuse et haute en couleurs de sa famille atypique. On en retient des échos d’enfance parfois difficiles, car marquées par la négligence ou la violence parentales, et laissant d’indélébiles empreintes.
Et malgré tout on rit, car en dépit de l’amertume qui baigne le récit, les anecdotes relatées ont souvent un caractère cocasse, les histoires de tous ces personnages peu ordinaires sont narrées de façon tragi-comique, ce qui contribue à les rendre attachants.
De plus, l'auteur n'hésite pas à introduire dans son récit des touches de surnaturel, qui se mêlent subtilement aux couleurs de l’enfance : certains passages naviguent entre rêve, réel et hallucinations, au gré de la voix de l'aïeul Rasmus « La dent dure » qu'entend parfois Niels…
On comprend peu à peu où Morten Ramsland veut en venir... Des années trente à aujourd’hui, au fil d’une chronologie complexe mais dans laquelle nous ne sommes jamais perdus, parce qu'il nous a auparavant parfaitement familiarisé avec ses personnages, on finit par avoir l’impression que toutes ces histoires nous acheminent vers un constat commun : celui de la lourdeur de l’héritage laissé par cette encombrante parenté au narrateur. Un héritage constitué de rêves brisés, de destins cabossés, de regrets et de désillusions, mais aussi parfois de tendresse ou de figures héroïques…
J’ai personnellement été séduite par les membres de cette tribu norvégienne dont on apprend à connaître les richesses cachées et à comprendre les failles, et surtout par le ton à la fois drôle et mélancolique employé par l’auteur.
Asger avait une kyrielle d’histoires à nous raconter, et cela tombe bien, puisque Morten Ramsland sait très bien raconter les histoires…
BOOK'ING
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[Tête de chien | Morten Ramsland] |
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Message |
mazel
Sexe: Inscrit le: 08 Déc 2008 Messages: 366 Localisation: france
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Posté: Dim 16 Mai 2010 15:49
Sujet du message: [Tête de chien | Morten Ramsland]
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le 5 mars 1944, à l’aube, le grand-père du narrateur s’échappe du camp de concentration de Sachsenhausen avec un camarade, rattrapé par deux soldats, on lui a offert, ignoblement, de sauver sa vie en prenant celle de son compagnon, à coups de poings.
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Survivre à l’horreur, redevenir quelqu’un, fonder une famille, croître et multiplier malgré ce cauchemar de toutes les nuits, c’est donc le point de départ de ce roman familial que reconstitue le plus jeune : il tente de comprendre pourquoi son clan est aussi compliqué, pourquoi il n’est jamais parvenu à se fixer sans céder au vertige de la fuite (librairie Mollat)...
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Askild, le grand-père, peintre cubiste, père de famille alcoolique, hante alors les bars clandestins, son perroquet sur l’épaule, son incapacité à se fixer oblige sa famille à la suivre dans ses pérégrinations à travers la Scandinavie.
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Bjørk, la grand-mère, petite femme effacée, passionnée pour les romans sentimentaux mettant en scène des médecins, aillant d'ailleurs succombé au charme de Thor, son ancien amoureux médecin, la seule qui finalement aurait pu changer le destin de la famille, mais chut, je ne peux en dévoilée plus pour ne pas vous gacher votre lecture...
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Asger, le narrateur, leur petit fils nous conte son histoire et celle de leurs enfants pour terminer sur sa propre histoire... un roman de grandes espérances, saturé de poignantes désillusion... la honte et le remords
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Une famille en figures hautes en couleurs mais reste dominée par le couple que forment les grands-parents et la promesse qu’«on sera comme des coqs en pâte» et le désenchantement, quand «ça se gâte». Un voyage à travers la scandinavie ou plutôt une fuite, comme le lit l'auteur par cette phrase : «de toute évidence, dans cette famille, on a la manie de ficher le camp» (p.434)
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[Tête de chien | Morten Ramsland] |
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Message |
Chimèle
Sexe: Inscrit le: 29 Juil 2007 Messages: 123 Localisation: Drôme
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Posté: Mar 31 Mar 2009 15:04
Sujet du message: [Tête de chien | Morten Ramsland]
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Dans l'histoire de cette famille un rien dejantée et aux prénoms animaliers pas très tendres, je me suis souvent perdue dans le temps, dans l'espace et dans les liens familiaux. Malgré quelques très bons moments, cela n'a pas été un grand plaisir de lecture.
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[Tête de chien | Morten Ramsland] |
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Message |
BMR
Sexe: Inscrit le: 30 Avr 2007 Messages: 155 Localisation: Paris
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Posté: Ven 10 Oct 2008 8:31
Sujet du message: [Tête de chien | Morten Ramsland]
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On avait déjà eu droit à une saga norvégienne avec Le demi-frère, de Lars Saabye Christensen.
Voici une autre saga familiale qui lui ressemble beaucoup.
Tête de chien, du danois (stop, j'évite les mauvais jeux de mots) Morten Ramsland.
Une famille de danois, mais de danois qui oscillent entre la Norvège et le Danemark.
La Norvège n'est pas le seul point commun avec le Demi-frère évoqué plus haut : on retrouve ici la peinture (il est d'ailleurs question de peinture) d'une famiile haute en couleurs (décidément) avec par exemple le grand-père, magouilleur collabo puis rescapé des camps allemands, ingénieur naval, qui dessine des plans de bateaux d'inspiration ... cubiste, ce qui lui vaut quelques déboires professionnels.
Ou la grand-mère vieillissante qui se fait expédier des boîtes de conserves emplies de l'air de sa bonne ville de Bergen que la vie et le grand-père l'auront obligée à quitter trop vite.
À travers les années et l'histoire de l'arrière-grand-père, du grand-père, du père et du fils, toute la famille défile sous nos yeux. Avec ses personnages attachants et leurs histoires.
Car Morten Ramsland (qui a écrit également des livres pour la jeunesse) possède l'art de raconter les histoires.
[...] «Dieu est venu cette nuit, et Il a emporté tes chatons.»
Voilà ce qu'avait dit un jour Hans Carlo Petersen, le précédent patron de l'atelier d'encadrement, à sa fille Leila, alors âgée de six ans, en lui tapotant doucement la tête de cette même main qui, la veille au soir, avait mis les sept chatons dans un sac avant de les noyer dans le ruisseau derrière la maison. Leila, à qui son père venait d'offrir une grosse glace, sentit un goût amer se mêler à celui de la crème glacée. Cinq ans plus tard, lorsqu'il vint la chercher chez sa tante maternelle et la conduisit au bord du lac où il acheta la plus grosse glace du marchand, il déclara : «Dieu est venu cette nuit, et Il a emporté ta mère.» Par ces mots, il ne causa pas seulement un profond chagrin à sa fille, mais il lui inspira une aversion durable à l'égard de Dieu et des sucreries.
Quel talent ! Tout est dit, l'air de rien.
L'art de raconter des histoires, mais pas n'importe lesquelles :
[...] Stinne et moi, nous n'avions plus envie d'entendre des histoires. Elles traînaient avec elles un je-ne-sais-quoi de douloureux et de mensonger. À cette époque, aucun de nous ne savait que ces histoires formaient le ciment qui liait notre famille, et c'est seulement quand elles ont disparu que tout a commencé à s'effriter, et que nous nous sommes dispersés aux quatre vents.
Des histoires de famille, des histoires qui touchent, qui touchent à tout au travers d'une galerie de personnages, tous profondément humains et tous plus pittoresques les uns que les autres.
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