La série se termine sur une banale histoire de mafia sicilienne, avec une couverture de mauvais goût... Dommage pour ce dernier album.

Un album intéressant qui me réconcilie avec la série, en abordant un épisode très peu connu entre la fin de la Guerre d'Espagne et le début de la Seconde Guerre Mondiale. Où on sent poindre dans la société française les ferments favorables au développement du (futur) Pétainisme.
Louis Ferchot fréquente à ce moment-là une bande de copains qu'on retrouve d'albums en albums, de même que ses ennemis, ce qui en rend la lecture moins décousue que tous les passages entre l'Italie, l'Amérique...

Retour dans un monde qui colle plus à la peau de Louis Ferchot. Nous sommes en Espagne au coeur de la guerre civile opposant les Républicains (dont les Brigades Internationales) et les nationalistes franquistes soutenus par les nazis. Les Brigades Internationales c'est un drôle de rêve, qu'on a du mal à imaginer à notre époque. Un regroupement d'idéaux de tous horizons, désintéressés, qui malgré tout semble voué à l'échec dès le départ.
La série revient dans des thèmes plus intéressants...

Comme le dit le résumé, on a bien rompu avec la politique. L'album est résolument tourné vers le polar, les milieux mafieux... Il faut dire que la période et l'environnement s'y prêtent : l'Amérique des années 30, les auteurs de romans noirs (Dashiell Hammett, Raymond Chandler...), la prohibition,... Pourtant les préoccupations sociales ne manquent pas : après la crise de 29, de nombreux écrivains ont travaillé sur la misère, l'injustice. Je suis donc un peu déçu de ce point de vue : il s'agit d'une BD divertissante, sans plus.

En passant de l'autre côté de l'Atlantique, Louis Ferchot entame une nouvelle partie de sa vie, mais tellement nouvelle ? Rapidement il se retrouve dans les milieux qu'il connaît bien : les prolétaires, les persécutés, sans le sou... Embarqué malgré lui dans de sombres combines qui le mettent dans la panade, le voilà une fois de plus dans la position du fuyard.
Par rapport à ses précédentes aventures, il y a tout de même un revirement fondamental : Louis Ferchot n'est plus vraiment impliqué dans les affaires politiques. Mis à part la dénonciation du racisme envers les populations noires, on a plutôt à lire une BD noire : les bas-fonds, le grand banditisme, la prohibition...

Un "one shot" dans la série consacrée à "Louis la Guigne", dans la mesure où jusqu'à présent chaque aventure s'étalait sur deux volumes.
Comptant quelques erreurs scénaristiques et présentant des personnages plus brouillons, nettement moins charismatiques que dans les tomes précédents, c'est certainement l'album le plus faible de la série que j'ai eu entre les mains. Même Louis me paraît moins convaincant : hésitant parfois, presque plus préoccupé par les filles que par le sens de son action.

La suite et la fin de "Un automne à Berlin".
Le niveau du précédent volume se confirme, on est même parfois pris aux tripes par les tourments de Louis avec les femmes, ou encore à la fin de l'histoire quand il doit se séparer de ses amis.

C'est sûr Louis Ferchot, c'est un personnage qui a du coeur et qui agit avant de réfléchit aux conséquences. C'est tout en son honneur mais ça lui porte la poisse. On est sous le charme de ce vrai héros aux sentiments à fleur de peau, et qui est toujours prêt à l'action.
Le cadre de la série est vraiment très intéressant en balayant les milieux populaires dans les années de l'Entre deux guerres. Les deux albums qui viennent présentent la montée du Nazisme en Allemagne. Le ton est juste, le scénario aborde des sujets assez peu évoqués dans l'historiographie générale de la période (la complicité de milieux d'affaires, de classes sociales élevées).

En dehors du traitement historique, le scénario de l'aventure présente (qui se termine dans le volume suivant) est plein de rebondissements, d'inattendus, de personnages touchants ou méprisants. On est happé par la BD, on a du mal à en sortir !

Quant au graphisme, il a certes un peu passé, mais il colle vraiment au sujet avec une sorte de réalisme aux couleurs de l'époque.
C'est une série qui me plaît décidément de plus en plus