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Les notes de lectures recherchées

9 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (4 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : 1941, adultere, amour, bourgeoisie, cheval, concupiscence, etats-unis, excentrique, folie, garnison, haine, homosexualite, huis clos, le livre de poche, le sud des etats-unis, militaire, passion, pulsion, roman, secret, sexualite, solitude

[Reflets dans un oeil d'or | Carson McCullers]
Auteur    Message
rivax



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 08 Avr 2009
Messages: 781
Localisation: Au pays des grenades

Posté: Sam 02 Juin 2012 19:28
MessageSujet du message: [Reflets dans un oeil d'or | Carson McCullers]
Commentaires : 2 >>

Même si on connait la fin dès le début, en fait on ne connait pas la fin...l'auteur va raconter une histoire qui se termine par un meurtre et qui implique six personnes et un cheval.
Unité de lieu : une caserne dans le sud des Etats-Unis
Délimitation stricte des personnages : outre ces six là, les autres ne sont que des figurants
Unité d'action : il ne sera question que des faits ayant mené au meurtre.

Et l'auteur de nous entrainer dans une formidable galerie de personnages où les situations sont croquées d'une petite phrase qui illustre l'ensemble. Ce qui fait que cette novela de 120 pages est aussi dense qu'un gros roman.
Nous avons donc deux couples de militaires qui se côtoient sans s'apprécier. Une femme hypocondriaque, faible et romanesque qui se laisse dépérir. Son mari, qui la trompe avec la femme du second couple. Second couple qui n'a quasiment aucune vie de couple vu que le mari est un homosexuel refoulé. Cinquième personnage : le valet philippin de la femme romanesque, aussi romanesque qu'elle et enfin, un soldat taciturne et pas très net non plus.
Tout ce petit monde entretient des rapports très complexes et malsains. L'homo refoulé colporte des ragots ignobles sur la femme romanesque qui l'a surpris en train de voler de l'argenterie chez des voisins. La femme romanesque rêve de divorcer et de devenir pêcheuse de crevettes ou enseignante (il y a de l'Emma Bovary dans cette femme). La femme de l'homo refoulée est une oie sans cervelle que tout le monde adore. Le soldat vient la regarder dormir, la nuit...

Difficile de dire qui des six seront le meurtrier et sa victime vu que tous auraient une bonne raison de tuer les cinq autres (y compris le cheval).
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[Reflets dans un oeil d'or | Carson McCULLERS]
Auteur    Message
ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 737
Localisation: Mérignac

Posté: Mar 12 Juil 2011 13:01
MessageSujet du message: [Reflets dans un oeil d'or | Carson McCULLERS]
Commentaires : 0 >>

Si je choisissais les livres en fonction de leurs titres, il est probable que je n'aurais jamais eu la chance de découvrir Carson McCullers, ou tout au moins les deux romans que j'ai jusqu'à présent lus de cette auteure : "Le coeur est un chasseur solitaire" et "Reflets dans un oeil d'or", que je viens de terminer !
Un intitulé dont la mièvrerie est loin de laisser deviner la nature vénéneuse, oppressante, du récit...

Carson McCullers met en scène des personnages très différents, dont les relations vont alimenter les obsessions des uns et les désirs des autres, dans un quasi huis-clos à la tension grandissante.
Quasi huis-clos en effet, puisque l'action se situe au sein d'un poste de guerre du sud des Etats-Unis, les protagonistes se retrouvant ainsi coupé du monde extérieur. Nous sommes en temps de paix, et une sorte d'ambiance morne et désoeuvrée règne sur les lieux.
Dès les premières lignes du roman, nous apprenons qu'un meurtre va être commis. Tout l'intérêt réside dans la description de l'inéluctable concours de circonstances qui y mènent et de la spirale démentielle dans laquelle semblent se noyer certains des héros.

La capitaine Penderton est l'un des personnages principaux du drame qui va se jouer, et à mon sens l'un des plus intéressants. Individu ambigu, animé de pulsions -notamment homosexuelles- refoulées, il se considère lui-même comme un lâche incapable d'assumer des émotions qu'il subit plus qu'il ne les vit. Marié à Léonor, une belle écervelée touchante de spontanéité et de joie de vivre, il est amoureux de l'amant de cette dernière, le commandant Langdon. Celui-ci vit dans la maison voisine de celle du couple Penderton, avec son épouse Alison, dépressive depuis la perte de leur petite fille plusieurs années auparavant, et qui a reporté toute son affection sur Anacleto, le serviteur philippin exubérant et jovial, qui lui fait office à la fois de clown, d'infirmier et de valet de chambre.
C'est un élément extérieur à ce cercle qui va être le catalyseur de l'obsession qui va s'emparer du capitaine, et mener à l'issue fatale : le soldat Elgé Williams, envers lequel Penderton va peu à peu nourrir une haine dévorante et incompréhensible, suite à deux incidents a priori bénins (un peu de café renversé sur un costume, et un arbre qui n'a pas été élagué selon l'exact desiderata du capitaine).
Le soldat Williams, objet de cette attention malsaine, est quant à lui un être rustre, brutal, taciturne et solitaire. Élevé par des hommes, il sombre lui aussi dans une forme d'obsession lorsqu'il aperçoit pour la première fois le corps d'une femme nue, en l'occurrence celui de Leonor. Abasourdi par tant de sensualité et de douceur, il éprouve une sorte d'adoration lointaine, muette et timide pour la femme du capitaine.

L'auteure joue avec talent sur les émotions inavouées et les mal-êtres profonds qui habitent ses personnages pour imprégner son histoire d'une atmosphère pesante, tendue. L'écriture est certes classique, mais le rythme soutenu du récit, et la capacité de Carson McCullers à dépeindre, en quelques mots évocateurs, un état d'esprit ou une situation, rendent la lecture confortable et plaisante.
J'ai aimé aussi le fait d'opposer un contexte rigide, aux règles et aux rôles préétablis (le milieu militaire) aux tourments intérieurs alambiqués et complexes de ses protagonistes, les enfermant ainsi dans un environnement où leur folie, privée d'exutoire, bouillonne jusqu'à l'explosion...


BOOK'ING
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[Reflets dans un oeil d'or | Carson McCullers]
Auteur    Message
C-Maupin



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 06 Mai 2006
Messages: 1917

Posté: Dim 21 Fév 2010 15:41
MessageSujet du message: [Reflets dans un oeil d'or | Carson McCullers]
Commentaires : 0 >>

Ce court roman, d'une grande puissance met en présence six personnages complexes et le drame se noue inéluctablement dans une atmosphère de drame antique.
L'auteur a l'art des descriptions évocatrices en quelques mots, joue avec les reflets comme pour illustrer le titre du roman.
Surtout elle a l'art de faire apparaître la part d'ombre des différents personnages et de les montrer victimes de leur inconscient et jouets des circonstances.
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[Reflets dans un oeil d'or | Carson McCULLERS]
Auteur    Message
Zabolab



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 17 Aoû 2007
Messages: 108
Localisation: 93

Posté: Sam 26 Juil 2008 13:41
MessageSujet du message: [Reflets dans un oeil d'or | Carson McCULLERS]
Commentaires : 0 >>

Un roman qui nous amène peu à peu vers l'inéluctable, la tension montant pratiquement à chaque page. Un petit monde qui s'effrite lentement, et qui finira par exploser. Reflets dans un œil d'or m'a fait penser à une sorte de spirale se resserrant au fur et à mesure de l'histoire comme un nœud coulant autour du cou d'un condamné.
Les personnages sont voués à la destruction, à la fin de leur existence.

Pas un seul des personnages n'attire réellement la sympathie ou l'empathie du lecteur, c'est comme si Carson McCullers avait voulu mettre en avant le pire de l'humain, et montrer combien tous ces êtres, malgré leurs différences et leurs haines respectives, ont un point commun : la solitude. Cela n'aide pas vraiment à les "aimer" mais peut-être à les comprendre. En tout cas à mettre en avant les tentatives désespérées de l'Homme d'essayer de rompre avec cet état d'incommunicabilité tout en s'y enfonçant de plus en plus par fierté, par lâcheté, par fascination du morbide.

Question écriture, je n'ai pas trouvé que c'était extraordinaire, et malheureusement il y avait quelques coquilles d'impression et quelques tournures de phrases assez étranges, voir des répétitions carrément lourdingues.
Un style assez classique neutre qui semble rester en surface. Ce livre a apparemment été écrit dans une sorte d'enthousiasme frénétique par McCullers (elle explique dans un courrier à son époux qu'elle écrit parfois six pages par jour, alors que son rythme habituel était d'une seule page la journée), cette rapidité explique peut-être l'impression de survol. Ce livre ressemble plus à une chronique journalistique améliorée qu'à un roman littéraire.

Heureusement l'histoire est prenante, glauque, obscur. McCullers n'en fait pas des tonnes, et évite tout : le pathos, la colère, l'amour. Tout est viscéral, primitif presque, et forcement irraisonné. L'Homme mené par ses instincts. Un livre troublant, parce que bien plus profond et complexe qu'il n'en a l'air.

Un auteur à creuser.
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[Reflets dans un oeil d'or | C Mc Cullers]
Auteur    Message
sentinelle



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 26 Juin 2007
Messages: 228
Localisation: Bruxelles

Posté: Dim 11 Mai 2008 10:32
MessageSujet du message: [Reflets dans un oeil d'or | C Mc Cullers]
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« Reflets dans un oeil d'or » (1941) est le second roman de Carson McCullers, écrit à l’âge de vingt-neuf ans, après son premier roman « Le Coeur est un chasseur solitaire » (1940).
Nous sommes dans le Sud, à un poste militaire américain. Nous savons qu’un meurtre a été commis il y a quelques années : le Capitaine Penderton a donné la mort au jeune soldat Williams, qu’il avait trouvé une nuit au chevet du lit de sa femme endormie, la trop belle et sensuelle Léonore Penderton.

Carson McCullers revient sur les lieux du crime et nous présente tous les acteurs de ce drame en gestation.
Léonore Penderton, délaissée sexuellement par son mari, est la maîtresse du Commandant Langdon. L’épouse du Commandant Langdon, Alison Langdon, est une jeune femme en dépression depuis le décès de leur petite fille. Au bord de la folie, elle demeure une énigme pour son époux qui s’en éloigne chaque jour davantage. Alison Langdon trouve refuge auprès de l’attention bienveillante prodiguée par Anacleto, un jeune philippin asexué recueilli par Alison, devenu depuis domestique de la maison, qui tient d’ailleurs plus de l’homme de compagnie qu’autre chose.

Si Alison est folle de douleur en découvrant l’infidélité de son époux, il n’en est pas de même du Capitaine Penderton, homme complexé, étriqué, impuissant et rigide qui n’assume pas ses tendances homosexuelles et qui fantasme avant toute chose sur les amants de son épouse.

Ajoutons à ces joyeux lurons « Oiseau de Feu », l’étalon fougueux de Léonore, symbole de la sexualité et de la virilité dans toute sa splendeur.

Voilà le décor planté, une sorte de huit clos étouffant propice à la tragédie et au drame passionnel. Incommunicabilité, solitude, isolement, refoulement, sexualité non assumée (le capitaine Penderton) ou exacerbée (Léonore Penderton), pulsions dévastatrices et mortifères, non-dits, nous sommes bien dans un roman de Carson McCullers.

Mais contrairement à son premier roman « Le Coeur est un chasseur solitaire », les protagonistes de cette histoire ne sont pas du tout attachants, que du contraire !
Personne ne semble trouver grâce aux yeux de l’auteure, qui nous les présente tous avec leurs petites manies détestables, leur lâcheté, leur perversité, leur petitesse. Même la troublante, lascive et très sensuelle Léonore Penderton en prend pour son grade ; elle est également décrite comme une femme castratrice et peu intelligente si pas franchement idiote par Carson McCullers (l’auteure aurait-elle quelques comptes à régler avec sa propre féminité ? Comme si toute sexualité épanouie ne pouvait qu’être le fruit d’une animalité assumée).

Ce roman est très freudien par l’omniprésence des pulsions sexuelles contrariées, infécondes, sans oublier la cohorte des mécanismes défensifs des uns et des autres, les multiples relations triangulaires, le refoulement des pulsions et le retour du refoulé ravageur et délétère.
Jusqu’au nom du jeune philippin recueilli par Alison !
Pour les non férus de la psychanalyse, sachez que son prénom « Anacleto » renvoie au terme « Anaclitisme » (vient du grec « s’appuyer sur »), qui caractérise les relations d’une personne fragilisée qui n’a pas dépassé la phase de séparation (cas d’Alison qui n’a jamais fait le deuil de sa petite fille décédée) et qui éprouvera toujours le besoin de s’appuyer sur l’autre pour dépasser cette angoisse. Jamais prénom n’aura été si bien porté par un personnage dans un roman ;-)

Le roman « Reflets dans un oeil d'or » a été porté à l'écran par John Huston et interprété par Elisabeth Taylor et Marlon Brando. J’avoue n’avoir jamais pu regarder le film jusqu’au bout, trouvant les acteurs irritants au possible. Trop d’hystérie dans ce film adapté par John Huston, qui aurait peu se contenter d’adapter fidèlement le roman mais qui, au contraire, en rajoute encore un peu plus. Je me souviens notamment de cette scène où Léonore Penderton (jouée par Elisabeth Taylor) fouette son époux le capitaine Penderton (joué par Marlon Brando) pour le châtier (le castrer) d’avoir malmené son bel étalon « Oiseau de Feu ». J’ai trouvé cette scène ridicule dans son excessivité et son côté trop démonstratif mais bon, c’est mon avis et je le partage, sans pour autant vouloir froisser ceux qui ont aimé le film ;-)
J’ai préféré nettement le roman au film, plus subtil dans le propos et qui dépasse de loin le roman passionnel classique en se posant comme un véritable kaléidoscope des impulsions et comportements humains : il décrit avant tout les meurtrissures de l’âme.
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