Logo Agora

 AccueilAccueil   Votre bibliothèqueVotre bibliothèque   Ajouter un livreAjouter un livre   FAQFAQ   RechercherRechercher   ForumsForums 
 MembresMembres   GroupesGroupes   ProfilProfil   Messages privésMessages privés   ConnexionConnexion 
Les notes de lectures recherchées

8 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (3 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : annees 70, arabes, civilisation, desert, enfance, france, humanite, immigration, maroc, marseille, mode de vie, nature, orient, poesie, sacre, sahara, touareg

[Désert | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Auteur    Message
Kundry



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 30 Juil 2008
Messages: 400
Localisation: Yvelines

Posté: Mer 06 Oct 2010 10:27
MessageSujet du message: [Désert | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Commentaires : 4 >>

Deux histoires, se déroulant à deux époques différentes, s’entrecroisent : celles de Nour et celle de Lalla. Nour est un nomade du désert qui est adolescent en 1910. Il suit, à travers le désert, le scheik Ma el Aïnine qui se révolte contre les colonisateurs français. Mais l’histoire principale est celle de Lalla, une orpheline vivant dans un bidonville marocain. Lalla est une fille un peu spéciale, qui se sent très proche de la nature, qui vit et ressent les choses de manière plus intense que les autres.

J’ai un avis très mitigé sur ce livre, ayant beaucoup aimé certains aspects, alors que d’autres m’on vraiment énervés.

Ce que j’ai aimé : la très grande poésie de ce livre. Les descriptions du désert, de la nature, du mode de vie de Nour et de la vie intérieure de Lalla sont incroyablement belles, très évocatrices. Le Clézio parvient réellement à nous faire voyager, et à nous faire ressentir les choses comme eux. Ces descriptions font rêver, font découvrir un autre monde, et j’ai adoré les lire.

En revanche, je n’ai pas du tout (mais alors pas du tout) adhéré aux idées qui sous-tendent l’histoire. La vision de la vie et des hommes de Le Clézio me paraît très naïve, voir carrément niaise. J’avais l’impression de me retrouver dans une illustration du mythe du bon sauvage de JJ Rousseau ! Non, je ne crois pas que tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil. Je ne crois pas que la majorité des gens qui vivent dans la misère parviennent à avoir une riche vie intérieure. Je ne crois pas que la majorité des voleurs sont des victimes de la vie, foncièrement bons et honnêtes au plus profond d’eux-mêmes. Bref, je n’ai pas une vision aussi optimiste de la nature humaine. Le monde dans lequel je vis me fait croire le contraire.

Ce livre déborde de bons sentiments et est terriblement "politiquement correct" (aaah, les méchants colonisateurs, et oooh, les bons sauvages). Bien évidemment, la colonistaion est indéfendable - loin de moi tout idée autre! - mais c'est une critique si facile et consensuelle. Et qui peut nier que mêmes dans les pays non colonisés, la culture occidentale a attiré des peuples qui ont renoncés à leur mode de vie originel? Oui, il y a un gros problème, mais je ne suis pas sûre que la colonisation soit seule coupable. Je crois plutôt que le problème c'est justement la nature humaine; il y a très peu d'hommes qui ont la chance de ressembler à Nour ou Lalla...

Au final, difficile de donner une note à ce livre. Une note moyenne ne reflète pas mon ressenti ; il faudrait deux notes séparées et contradictoires en fait.
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
[Désert | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Auteur    Message
ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 737
Localisation: Mérignac

Posté: Lun 16 Nov 2009 14:12
MessageSujet du message: [Désert | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Commentaires : 4 >>

Le Clézio est un homme du monde. Ce n’est bien sûr pas au sens social que je l’entends, mais au sens humain : Le Clézio est un homme de la Terre, qui a beaucoup voyagé, mais qui surtout la parcourt au travers de ses livres. Et lorsqu’il nous emmène à la découverte d’un pays, de sa culture, de ses habitants, c’est comme s’il était l’un d’eux. Il s’oublie en tant qu’individu, pour se faire le porte-parole de l’Homme, dont il semble capable de faire siennes toutes les langues, toutes les religions, toutes les histoires.
Le Clézio est aussi un homme de la terre. Dans ses romans, la nature et les éléments occupent souvent une place aussi importante que celle du récit et des personnages. Sans cesse il nous plonge dans l’évocation d’une réalité sensorielle inspirée du vent, de l’eau, du sable, du soleil, des odeurs des plantes, du bruit des insectes…

Cet humanisme et ce rapport instinctif à la nature prennent dans « Désert » toute leur mesure. C’est du désert marocain dont il y est question, où nous suivons alternativement deux histoires. La première est celle du périple, pendant des semaines puis des mois, des tribus nomades menées par le cheikh Ma el Aïnine, au début du XXème siècle. Celui-ci, réfractaire à toute pénétration étrangère au Maroc, a l’intention de fuir l’envahisseur européen et de lui résister. Parmi ces nomades, Nour, un jeune garçon, descend par sa mère d’El Azraq, « l’homme bleu », dont les exploits et la sagesse sont auréolés de légende. La marche de ce peuple du désert est interminable, pénible, la nature hostile fait de nombreuses victimes, mais inlassablement, ils avancent, ils sont « les hommes et les femmes du vent, de la lumière, de la nuit (…) », ils portent « avec eux la faim, la soif qui fait saigner les lèvres, le silence dur où luit le soleil, les nuits froides, la lueur de la Voix lactée, la lune (…) ».
Plus proche de nous, l’histoire de Lalla : orpheline, elle a été recueillie par sa tante Aamma, et vit dans la Cité, où les maisons sont faites de planches et de papier goudronné. Lalla n’aime rien tant que sa liberté. Elle passe des heures à parcourir les dunes du bord de mer, les sentiers des bergers, à visiter Naman, le vieux pêcheur qui lui raconte comment sont les grandes villes d’Europe, et « Le Hartani », le jeune garçon muet qui garde les chèvres, et vit comme un sauvage. Lorsque, avec Aamma, elle partira vivre à Marseille, jamais elle ne se défera de cette liberté, et de son attachement à sa terre d’origine, un attachement plus instinctif et intuitif que culturel. Elle a en commun avec Nour, le jeune nomade qui vécut presqu’un siècle auparavant, El Azraq pour ancêtre.
En écho à la guerre perdue d’avance par Ma el Aïnine et ses hommes (car l’honneur et le courage des hommes du désert ne font pas le poids contre l’argent des multinationales), Lalla, finalement, gagne la sienne. La force et la pureté qu’elle puise dans la simplicité de sa vie font qu’elle ne se laisse corrompre ni par l’argent, ni par l’illusoire pouvoir que peut procurer la célébrité. Sa fidélité à ce qu’elle est, à la terre dont elle est issue, est bien plus forte que les méprisables tentations d’un monde matérialiste où elle et ses semblables n’ont pas leur place.

On retrouve dans « Désert » certains des thèmes récurrents de l’œuvre de Le Clézio, notamment celui de l’errance (le mode de vie nomade le fascine, et il a d’ailleurs épousé en seconde noce une marocaine sahraouie, de la tribu des Laaroussiyine), ainsi que son aversion pour le colonialisme.
Lui-même se décrit comme un « schizophrène intercontinental », et dit ne pas considérer avoir de pays natal. Ce qui a d’ailleurs été la raison de certaines critiques, lors de l’attribution de son Nobel, qui lui ont reproché ce manque de sentiment d’appartenance à la patrie française !

Quand j’entends ça, je me dis qu’il devient urgent de faire lire Le Clézio…
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
[Désert | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Auteur    Message
rivax



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 08 Avr 2009
Messages: 781
Localisation: Au pays des grenades

Posté: Mer 28 Oct 2009 10:27
MessageSujet du message: [Désert | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Commentaires : 0 >>

Voici un livre assez différent de mes lectures habituelles. Il s'agit de deux récits parallèles. Deux histoires d'enfants.

D'un côté Nour est un jeune nomade vivant au début du 20ème siècle. Le guide spirituel de son peuple entame une longue marche vers le nord pour fuir les colons européens et atteindre une terre promise...une fuite malheureusement vaine.

De l'autre, Lalla, descendante de la tribu de Nour habite un bidonville à côté d'une grande ville marocaine (peut etre Agadir?). Elle reste attachée à ses racines de fille du désert et observe le monde avec des yeux naïfs et poétiques. Son histoire commence donc dans ce bidonville, se poursuivant à Marseille.

Difficile de résumer l'histoire sans trop en dévoiler, disons que c'est un livre poétique et triste, une histoire sombre et touchante.

J'ai bien aimé sans pour autant que çà me donne envie de lire d'autres livres de cet auteur.
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
[Désert | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Auteur    Message
Laudateur



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 29 Fév 2008
Messages: 1599
Localisation: Quimper

Posté: Ven 18 Avr 2008 10:43
MessageSujet du message: [Désert | Jean-Marie Gustave Le Clézio]
Commentaires : 0 >>

Plein de poésie, peu d'optimisme, mais un sombre réalisme sur notre société occidentale qui détruit tout sur son passage, j'ai découvert avec Désert l'écriture de Le Clézio, empreinte de poésie.
A savourer.
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
 
Powered by phpBB v2 © 2001, 2005 phpBB Group ¦ Theme : Creamy White ¦ Traduction : phpBB-fr.com (modifiée) ¦ Logo : Estelle Favre