A la fois, toute cette quantité de nourriture ingurgitée, m'a passablement écoeurée, mais en même temps tous ces plats mettent l'eau à la bouche (en petite quantité). Par contre, j'ai apprécié les descriptions sur la nature et les voyages à travers les Etats-Unis. Il y a une contradiction dans la vie de Jim Harrison entre son amour pour la nature et son orgie de nourriture. Si tout le monde mangeait comme lui, il n'y aurait plus de nature.

« Je tiens d'emblée à éviter tout malentendu : mon obsession pour la bonne chère et le vin n'a rien de répréhensible. Nous oublions trop aisément qu'à force de scruter la vie, nous perdons toute envie de la vivre. Je considère ma passion pour la gastronomie et les bons vins comme une quête obstinée de l'authenticité, et je me prends pour un voyageur, un explorateur, un aventurier découvrant ces activités banales auxquelles nous nous livrons tous les jours : manger et boire. »
Jim Harrison est vraiment le Gargantua des temps modernes. On se prend de vertige à l'énoncé de ses menus. Au final transparaît un formidable hymne à la vie et à la simplicité ainsi que quelques piques bien senties à l'égard des politiciens de tout poil (les républicains en prennent quand même une bonne rasade supplémentaire).