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Les notes de lectures recherchées

2 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (2 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : argentine, autobus, dictature, litterature argentine

[L'autobus | Eugenia Almeida]
Auteur    Message
BMR



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 30 Avr 2007
Messages: 155
Localisation: Paris

Posté: Sam 24 Mai 2008 8:47
MessageSujet du message: [L'autobus | Eugenia Almeida]
Commentaires : 0 >>

Un livre étrange venu d'Argentine.
L'autobus de Eugenia Almeida.
Dans un petit village perdu loin de Buenos Aires, l'autobus qui habituellement dessert le village tous les soirs ne s'arrête plus ... un soir, le lendemain, trois soirs ...
Le passage à niveau reste fermé et le train ne passe plus ...
Que se passe-t-il donc ?
En fait peu importe, l'essentiel est dans les répercussions de ces évenements d'apparence anodins sur les comportements des habitants.
Ces perturbations du train-train (ah !) forcent les langues à se délier, les secrets à se dévoiler, tout doucement, peu à peu.
Dans une ambiance proche du Rapport de Brodeck même si le contexte est tout différent.
[...] - Tu as vu que cela fait deux soirs que l'autobus ne s'arrête pas ?
Les hommes s'attardent au bar, à un coin de rue où ils fument une cigarette, à la sortie de l'usine, de la coopérative. Tous disent la même chose.
- Tu as vu que cela fait deux soirs que l'autobus ne s'arrête pas ?
La chose parvient jusqu'à l'école. Les élèves du cours moyen discutent, étendus par terre sur le petit terrain de sport.
- Mon père dit que l'autobus ne s'arrêtera plus jamais.
- Il faudra bien qu'il s'arrête quand il n'aura plus d'essence.
- Mais non, idiot, c'est dans le village qu'il ne s'arrêtera plus jamais.
- Et alors ? De toute façon, nous on ne va jamais nulle part.

Dans ce village où la voie de chemin de fer sépare les nantis des autres, dans ce pays où se succèdent les régimes militaires, la lâcheté des uns fait écho à l'aveuglement des autres.
Finalement, l'Argentine n'est peut-être pas si loin du pays de Brodeck ...
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[L'autobus | Eugenia Almeida]
Auteur    Message
Max




Inscrit le: 10 Aoû 2006
Messages: 403

Posté: Mar 04 Sep 2007 14:58
MessageSujet du message: [L'autobus | Eugenia Almeida]
Commentaires : 0 >>

Il existe des livres, comme celui-ci, qui n'ont l'air de rien : une centaine de pages, une couverture quelconque, un titre anodin... Mais c'est souvent quand on ne s'y attend pas que l'on se retrouve estomaqué. Et justement L'autobus est l'un de ces petits romans dont l'aspect inoffensif dissimule en réalité une force tragique et une puissance critique insoupçonnées.

L'intrigue paraît banale : dans une petite ville perdue en Argentine, l'autobus passe tous les soirs, mais depuis trois soirs, il ne s'arrête plus. Et cela fait trois soirs que l'avocat Ponce accompagne sa sœur pour prendre cet autobus qui passe devant eux sans s'arrêter. Trois soirs qu'un couple attend lui aussi cet autobus qui ne s'arrête pas. Alors que Ponce ramène sa sœur chez lui dans l'attente du prochain bus, le couple, excédé, décide de partir à pieds le long de la voie ferrée. Car le train non plus ne passe plus, la barrière du passage à niveau est baissée et un wagon posé sur la voie empêche toute circulation. Le village s'interroge, le soupçon et la confusion s'installent. La radio parle d'une jeune fille en fuite, d'un couple de subversifs, d'exercices militaires, d'une fusillade à la nuit tombée... Et l'autobus s'arrête de nouveau alors que personne ne l'attend plus.

Une écriture minimaliste, des dialogues elliptiques, un récit théâtralisé, un nombre réduit de personnages et un périmètre d'action très restreint : ce roman étrange se caractérise par sa sobriété et son détachement sous lesquelles couve une atmosphère de terreur larvée. Et même si ce roman reste un peu "en deçà", il révèle sous son apparence anecdotique une vraie force critique en illustrant la contamination rampante des actes et des esprits par la perversité du pouvoir dictatorial.


le cri du lézard
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