J'adore l'écriture de Boris Vian, il y a toujours des passages fulgurants, pleins de poésie.
Un fragment en guise d'exemple

Quelle force ! Il réussit à donner à chaque lecteur la possibilité d'interpréter de diverses manières la surréalité que ses oeuvres nous proposent.
Dans ce roman, le récit est moins fluide, plus nerveux et inquiet par rapport à « L'écume des jours » ; à la moitié du livre, Vian abandonne l’« habituelle » légèreté du surréel (peut-être moins proche du rêve que dans d’autres situations) et dévoile alors son vrai objectif : la dimension difficile et problématique des relations sociales, surtout entre homme et femme.
La partie finale - dans laquelle est mise en valeur la scène de la bataille sans salut de Lazuli contre l'ennemi imaginaire qui se multiplie et, en conséquence, la résignation rationnelle de sa compagne, avec la foudre qui remplit un rôle « presque » cathartique - est d'une dureté qui fait autant réfléchir que souffrir.
De toute façon, un ARTISTE en majuscule et dans le sens le plus complet du terme ! !

Moins bien que "l'écume des jours" mais un univers aussi surréaliste avec en toile de fond une réflexion difficile : faut-il tenter d'obtenir tout ce que l'on souhaite, réaliser tous ses rêves ? et puis s'en créer de nouveaux, de plus difficiles à atteindre et recommencer... ou bien ne rien souhaiter, ne pas avoir de rêves ni d'envies pour ne pas courir avec frustration après éternellement, pour ne pas s'épuiser à s'inventer de nouveaux désirs ?

Wolf invente une machine à explorer les souvenirs.
Roman complètement déjanté aux frontières du fantastique.
A lire absolument à la fin de cette édition: un commentaire sur le travail linguistique de Vian ainsi qu'un lexique des néologismes employés!

Un livre court dont la première moitié m'a séduite, moi qui croyais ne pas aimer Boris Vian - même si, comme tout le monde, j'aime beaucoup "l'écume des jours".
J'ai été enthousiasmée par sa maitrise de la langue et sa façon de jouer avec les mots.
Mais dans la deuxième partie tout change, l'action, jusque-là légère et drôle tourne au drame, les jeux de mots et la dérision disparaissent au profit d'une analyse qui m'a parue fort longue, comme si B. Vian réglait leur compte à son éducation et ses études...
Au total, ce livre est plutôt une déception pour moi.