2 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : angkor, cambodge, guerre du vietnam, khmer rouge
|
[Le Saut du Varan | François Bizot] |
|
|
Auteur |
|
Message |
BMR
Sexe: Inscrit le: 30 Avr 2007 Messages: 155 Localisation: Paris
|
|
Posté: Lun 30 Avr 2007 17:58
Sujet du message: [Le Saut du Varan | François Bizot]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Avec Le Saut du Varan, François Bizot nous emmène au Cambodge dans les années 70, une fois la plupart des français partis et alors que les khmers rouges tentent de renverser le gouvernement pro-américain.
Le roman est nourri de l'expérience de François Bizot qui travaillait à cette époque, comme l'un de ses personnages, en tant qu'ethnologue à la restauration d'Angkor, là même où se situe l'intrigue de son bouquin. Il sera même prisonnier des khmers rouges et racontera son aventure dans Portail, son premier livre couronné de plusieurs prix.
Le Saut du Varan nous plonge dans cette ambiance fin de monde (les colons sont sur le point de se faire foutre dehors), un monde où la lumière des femmes asiatiques attire les hommes blancs comme des papillons.
[...] Rénot était très sensible aux femmes. Leur chair exerçait sur lui un pouvoir magique. Le grain duveté, combiné à l'odeur, provoquait en lui de tels transports qu'il n'imaginait pas de séparation entre l'âme et le corps.
Le bouquin démarre comme un polar et Bizot possède l'art de peindre des portraits d'une écriture forte et décidée : des portraits d'hommes, des portraits de blancs, ces hommes blancs en train de se perdre, corps et âmes, dans les jungles d'Asie.
[...] Chez Rénot, c'était tôt ou tard un préalable, une règle infrangible, un test : il avait reçu des khmers que la richesse d'une rencontre se joue à la qualité du silence qu'on est en mesure d'établir. Ce n'est qu'en se taisant qu'on peut percer l'autre, éprouver son ambiance, détecter ses intentions, atteindre son âme sous l'intelligence.
Avant une fin sombre et désabusée, la seconde partie du roman nous a semblé plus pesante où l'auteur, poursuivi par le bouddhisme, se laisse aller à des digressions mystiques, dans une sorte de jungle philosophale où, cette fois, c'est le lecteur qui s'égare un peu ...
[...] D'ailleurs, regarde. L'homme, c'est la seule créature qui vienne au monde en pleurant. Dans la douleur. Tu vises ? La seule ! Et ça, mon vieux, ça se paie toute la vie. Une naissance pareille, c'est un signe. Le drame ontologique par excellence.
|
|
|
|
|
|
|
[Le Saut du Varan | François Bizot] |
|
|
Auteur |
|
Message |
amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
|
|
Posté: Lun 09 Avr 2007 22:03
Sujet du message: [Le Saut du Varan | François Bizot]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Dans " Le portail " , son premier livre, François Bizot nous relatait l arrivée des Kmers rouges à Pnom Penh en 1975 et la fuite vers la Thailande des réfugiés de l ambassade de France. Ces évenements avaient à jamais marqué François Bizot qui en raison de ses activités à Pnom Penh ( dir. de l Ecole française d EO ) servait d interprète entre les Kmers et les réfugiés de l ambassade. Pour son second livre F. Bizot nous ramene au Cambodge quelque temps avant l arrivée des Kmers rouges; le général Lon Nol a pris le pouvoir, les américains intensifient les bombardements préventifs, les Kmers aidés par le Vietcong approchent des temples d Angkor, le pays se liquifie... c est dans ce contexte qu un crime mystérieux est commis non loin du site d Angkor, un français y serait impliqué ...
A partir d une intrigue minimaliste, l auteur nous emmene dans un voyage initiatique à la recherche de tribus situées dans le nord du pays, tribus dont l existence n est pas avérée, mais qui seraient restées trés proches des premieres civilisations kmères . Deux français sont nos guides pour ce voyage .... au bout de l enfer (oui je sais l expression est un peu éculée..) ; un inspecteur de police dépressif et un ethnologue passionné par les anciennes coutumes boudhistes. Ils trouveront ce pays perdu ou vivent des peuplades qui se sont volontairement protégées du "progrés", mais le sens de l Histoire n a qu une direction, et c est sous les bombes américaines ( un dommage collatéral déjà ) que s achevera l aventure. François Bizot (dont les sentiments et les idées semblent bien portées par l ethnologue Rénot) ne se fait plus beaucoup d illusions sur le genre humain,quant à notre civilisation occidentale et à sa religion du progrés-qui rend l homme plus heureux, plus libre...etc)qu il la déteste semble un euphémisme.
Juste un petit bémol : j ai trouvé le style un peu alambiqué, avec beaucoup de mots rares, et je me pose encore la question de savoir pourquoi l auteur a prété a Renot, l ethnologue, les syndromes de la maladie de Gilles de La Tourette ?
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|