Apprenti teinturier, Adolfo est passionné de chimie, notamment pour enlever les tâches sur les tissus. De là à enlever les encres sur des documents et à fabriquer de nouveaux papiers, il n'y a qu'un pas qu'il franchira en entrant dans la Résistance.
Humaniste convaincu, il aidera ses coreligionnaires juifs, pendant la Seconde Guerre Mondiale et après.
Toute sa vie, en France comme en Algérie, il continuera sa vie secrète de faussaire, appliquant avec rigueur les règles de cloisonnement entre les réseaux mais aussi avec sa vie privé et "officielle" de photographe.

Adolfo Kaminsky est un juif de nationalité argentine. Ses parents ont fui la Russie, puis la Pologne. Leur errance les a amenés en Argentine, en Turquie et finalement en France. C'est là que la guerre les surprend. En 1940, Adolfo a 15 ans. Il est chassé de l'usine où il travaille parce qu'il est juif. Il retrouve un emploi chez un teinturier qui lui apprend les rudiments de la chimie, et puis il fréquente assidument le pharmacien du village qui lui enseigne lui aussi quelques notions. Interné à Drancy, miraculeusement libéré, puis interné une seconde fois, il ne doit sa seconde libération qu'à des lenteurs administratives. C'est alors qu'il intègre un groupe de résistants pour lesquels il va commencer à réaliser des faux papiers. Fort de ses connaissances en encres et en couleurs, il va continuellement perfectionner ses techniques. Il se spécialise aussi en photo, domaine où son talent est pleinement révélé. Après la guerre, son activité de faussaire va se poursuivre sur tous les fronts où la liberté est menacée. Il est solidaire des militants algériens, grecs, cubains, sud-africains. Sa conscience politique très développée et sa générosité ne le laisseront jamais en repos.
J'ai beaucoup d'admiration pour cette extraordinaire personnalité qui a tout sacrifié pour mener le plus loin possible son combat pacifique pour la liberté.