Décidément "Les Moutons électriques" n'hésitent pas à prendre des risques avec les nouveautés. Car vraiment voici un texte d'une originalité et d'une fraîcheur surprenantes. Récompensées par un Nebula justifié, à mon avis.
Il s'agit d'un petit roman dont le propos est un conflit entre des humains "naturels", adeptes de la "Simplicité" et les Pukpuks, une autres race d'humains, corrompus et destructeurs de leur environnement, mais qui étaient là les premiers. Face à l'utopie de la "Simplicité" imposée par le gouvernement Winter, ils réagissent en se transformant en torches vivantes pour brûler les nouvelles forêts.
Je signale tout d'abord que le propos de l'auteur n'est pas du tout démagogique envers la "Simplicité", qui se révèle finalement plus complexe que souhaitée. On peut regretter qu'il ne s'implique pas davantage dans une dénonciation des dérives de la technoscience (relevées légèrement en présentant la civilisation des gens d'En-Haut). Mais bon il est rare de trouver un roman de SF "simplement" accessible aux non amateurs du genre. J'ajouterais même qu'il peut tout à fait être lu par les adeptes de la littérature blanche. La relation à l'oeuvre et à l'idéologie de Thoreau (via les références constantes à Walden) invite à le (re)découvrir ; c'est un témoin des sources d'inspiration de l'auteur.
L'histoire en elle-même est une aventure très agréable à suivre. D'ailleurs l'écriture n'est pas typiquement "SF", inondée de barbarismes et de concepts cabalistiques. Au contraire, peut-être justement dans le but de faire simple, beaucoup de termes sont expliqués (les variétés de pommes par exemple, la propagation des feux...) Quelques descriptions sont même d'une très bonne qualité littéraire : le cauchemar des torches humaines par exemple.
Pour terminer, je regrette quand même quelques petites erreurs dans la traduction, ou alors ce sont de simples coquilles à la correction. Il y a des fautes d'orthographe qui auraient pu être évitées.

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