Alors là, j'ai carrément été embarquée par un roman monstre, Le Dernier monde de Céline Minard . Je n'ai rien contre les romans monstres à condition que l'auteur ait un talent monstrueux. C'est le cas, je garantis... A partir d'une situation de départ incroyablement excitante : un cosmonaute , Jaume Roiq Stevens, resté seul à bord de sa station orbitale et qui s'inquiète de ne plus recevoir aucun signe de la Terre et retourne à la planète mère pour s'apercevoir qu'il n'y a plus personne, Céline Minard conçoit une situation de solitude abyssale : être le dernier homme du dernier monde ! Condamné à la toute puissance de sa folie grandissante, Jaume Roiq Stevens n'a d'autre solution que de se concocter d'inquiétants doubles de lui-même avec lesquels il discute comme il peut ( hommes ou femmes), et de se lancer dans de délirantes entreprises comme de mener une armée de porcs-nettoyeurs dirigées par hélicoptère à l'assaut de grandes villes d'Asie centrale. Subjugué par cette magnifique psychose visionnaire, le lecteur brasse et récapitule à travers le prisme de la psyché éclatée, volatilisée, sublimée de Jaume Roiq Stevens toutes les grandes histoires d'une humanité récemment anéantie. Ca fouette et ça plane !

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