1948. Maria Luisa (surnommée Maou) et Fintan, son fils âgé de 12 ans, quittent le sud de la France pour l’Afrique où les attend Geoffroy, leur mari et père. Fintan ne connaît pas Geoffroy, parti juste après sa naissance occuper un poste dans un comptoir colonial de l’empire britannique, Onitsha.
« Onitsha », c’est l’histoire de rencontres plus ou moins réussies, certaines enrichissantes, et d’autres complètement ratées.
C’est celle, douloureuse et imposée, des africains avec leurs colonisateurs, ces soi-disant « civilisés » qui opposent leurs lubies de citadins et leur pratiques commerciales à la relation respectueuse qu’entretiennent les autochtones avec la nature et les animaux, à la vie simple qu’ils mènent.
C’est celle des protagonistes avec leurs rêves.
Pour Maou, d’abord, qui, à la place de l’Afrique romanesque qu’elle avait imaginée, des randonnées à cheval dans la brousse, des forêts chatoyantes, rencontre la longueur des journées monotones, la chaleur étouffante, les cultures d’ignames et de palmiers qui ont depuis longtemps remplacé la forêt.
Pour Geoffroy, ensuite, fasciné par les mythes de l’Afrique et surtout celui de la descendante des pharaons, la reine noire de Meroë, dont il recherche la trace, et qui doit composer avec l’attitude odieuse de ses compatriotes.
Mais si l’Afrique ne répond pas systématiquement à tous les fantasmes, elle est néanmoins pour ceux qui ne manquent pas de générosité, la source d’autres trésors. Maou y apprend la patience, et à aimer "ces africains si doux, aux gestes purs et élégants".
Fintan, lui, avec sa spontanéité d’enfant, adopte les habitudes et les jeux de Bony, son ami noir, et conservera en lui toute sa vie les images, les odeurs et les souvenirs de cette terre au charme si envoutant.
Je ne peux m’empêcher d’imaginer que l’auteur s’est inspiré de sa propre expérience pour nous livrer ce récit si puissamment évocateur, dans lequel, une fois de plus, il nous emmène en voyage dans ce sud qui le fascine, et nous rappelle que jamais la colonisation n’a eu d’effets salvateurs ou bénéfiques sur les peuples qu’elle a soumis, qui n’avaient pas besoin de nous...
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