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[La vie quotidienne des premiers instituteurs 1833-1882 ...]
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le_regent



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Posté: Ven 24 Aoû 2012 21:23
MessageSujet du message: [La vie quotidienne des premiers instituteurs 1833-1882 ...]
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[La vie quotidienne des premiers instituteurs 1833-1882 | Fabienne Reboul-Scherrer]

Pendant longtemps, j'avais cessé de lire des livres de la collection « La vie quotidienne...» après avoir été déçu par certains d'entre eux. Celui-ci m'a réconcilié avec cette collection.
En considération des dates choisies comme limites temporelles de cette étude, elle aurait pu prendre pour titre : « La vie quotidienne des premiers instituteurs, de Guizot à Jules Ferry ». Dans les représentations collectives, Jules Ferry, le républicain, est considéré comme le véritable fondateur de l'enseignement populaire au détriment de Guizot, moins estimable puisque ministre de la Restauration. Et pourtant, d'une certaine manière, le travail de Fabienne Reboul-Scherrer rend justice à ce dernier, qui pose les fondations dans sa loi de 1833 : une école primaire dans chaque commune, une école primaire supérieure dans chaque chef-lieu de canton ou commune de plus de 6 000 habitants, une école normale dans chaque département, des brevets de capacité pour les instituteurs, des instituteurs formant un corps intégré à l'Université puisqu'ils doivent être « institués » par le ministère de l'Instruction publique, uniformisation des valeurs et contenus enseignés.
Autre fondation, parfois contestée celle-là, la liberté de l'enseignement (sous ses deux espèces : le droit pour tout citoyen d'instruire ses semblables et de fonder une école, et le droit d'aller recevoir l'instruction dans une école privée, de préférence à celle de l'Etat). Et enfin, seule véritable rupture de fond entre l'école de Guizot et celle de Jules Ferry, la primauté de l'instruction morale ET RELIGIEUSE. À cette époque sont reconnus le culte catholique, le culte luthérien et le culte réformé en vertu de la loi du 18 germinal an X (8 avril 1802), le culte israélite en vertu des décrets des 17 mars et 21 décembre 1808. Y a-t-il jamais eu des instituteurs publics sinon israélites du moins protestants ? (Guizot l'était lui-même.) Ce n'est pas une question que je puisse éclaircir par des recherches d'histoire locale dans ma région, majoritairement catholique.
Le temps ayant passé, on ne se représente d'ailleurs plus l'importance concrète de cette instruction religieuse. Le certificat d'études primaires n'apparaîtra qu'en 1866 et c'est alors la première communion qui marque le passage de l'enfance à la vie active pour les enfants dont les parents acceptent de les envoyer à l'école. Le curé dispose là d'un puissant moyen d'attirer sur l'instituteur les foudres des familles, car il peut exiger de l'enfant une année d'attente, ou plus, s'il ne l'estime pas prêt à recevoir le sacrement.
L'auteur retrace les premières études des futurs instituteurs, la vie et les études à l'école normale, la lenteur avec laquelle les communes et les départements se mettent en conformité avec la loi, le manque de moyens tant en termes de locaux que de matériel d'enseignement, les méthodes (individuelle, mutuelle, simultanée), la charge de travail des instituteurs et leur faible rémunération (lourds effectifs, problèmes de discipline, cours du soir, conférences pédagogiques, fonctions de secrétaire de mairie, chantre ou sacristain, parfois arpenteur, écrivain public, sinon apiculteur, voire cordonnier ou sabotier). Là aussi, le temps ayant passé, on est surpris de découvrir que l'instituteur était un parti recherché, ce qui n'est pas le cas de l'institutrice.
La révolution de 1848 demandera aux instituteurs d'enseigner un second catéchisme, le catéchisme républicain et les encouragera même à se présenter aux élections, si bien que Thiers, en 1849, jouant à se faire peur, posera la question de la possibilité de confier l'enseignement primaire aux curés. En vertu de la loi de Parieu du 11 janvier 1850, 4 000 instituteurs n'en seront pas moins révoqués ou perdront leur emploi.
Enfin l'auteur, dans un chapitre intitulé « Vers l'école de Jules Ferry, décembre 1851-1882 », retrace les évolutions intervenues dans l'enseignement primaire sous les ministres Fortoul, Rouland et Duruy.
Un ouvrage fouillé, et dont « l'empan » de cinquante ans me semble bien adapté à la fois à la collection et au sujet traité.

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